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Quelle claque !

Manu Larcenet retourne dans les ténèbres. Il sombre dans la route de McCarthy. Une histoire sans espoir, une marche pour la vie… mais quelle vie ? Un père et son fils au milieu des cendres, du froid et des hordes cannibales.

Un chef d'oeuvre oppressant et hypnotique !
Lien : https://www.noid.ch/la-route..
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Une vie de peur, de froid et de faim. C'est tout ce qu'il a à proposer à son fils. Ensemble, ils avancent, emmitouflés et cramponnés à leur caddie. “On ne pourra pas survivre un autre hiver par ici… Il faut continuer vers le sud.”

On ne sait pas vraiment ce qui est arrivé au monde. Il n'est plus que ruines carbonisées sous un ciel de cendres et un trait de crayon tourmenté. Avec de pâles couleurs qui ne parviennent pas à réchauffer la saleté du gris. Avec quelques moments de joie, une baignade dans une cascade, une pente à dévaler, une vieille canette de soda, qui compensent, mais si peu, le chaos de leurs jours miséreux.

Sur la route, ils croisent parfois d'autres errants. Des hommes, prédateurs ou victimes, qui n'ont plus rien d'humain. le petit a besoin de savoir. Qui sont les méchants, s'ils sont les gentils. Alors le père répète les mêmes mots, les mêmes conseils, les mêmes rituels.

“— Tu ne me crois pas ?
— Si. Je te crois toujours, papa… Il le faut bien.”

Il y a bien peu d'espoir dans cette odyssée dystopique. La dernière page, certes aussi sombre que la première, ne marque pas la fin du chemin. Vivre, c'est continuer. Il le faut bien.
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Quand j'ai vu que Larcenet allait adapter La Route en BD, une vague d'impatience et d'excitation était montée en moi. Bizarre parce que je n'avais ni lu le livre, ni vu le film. Mais penser que j'allais découvrir l'oeuvre via le travail de Larcenet avait suffi à faire monter la sauce. Alors quand le jour de la sortie est arrivé et qu'un de mes éclaireur favori (le Maitre Archiviste) s'est montré dithyrambique envers l'ouvrage, hop ça a suffi pour que je fonce à la librairie !
Au moment de me procurer le bel objet, ma libraire préférée me dit alors "attention ça peut te perturber cette histoire de papa/fils".


Perturbé n'était pas le bon terme. Scotché c'est mieux. Tout de suite j'ai été transporté par la puissance du visuel. On n'est plus la tête au dessus de la BD, on est dans le livre, dans ce monde en fin de vie, dans chaque trace de ce papa qui tente malgré tout de protéger son fils de toute les horreurs qui peuvent se présenter à eux. Tâche compliquée quand le monde dévasté dans lequel ils survivent est lui même synonyme d'horreur.


Quasi 24 heures après la lecture je reste imprégné de cette ambiance apocalyptique et j'ai maintenant hâte de lire le livre de Cormac McCarthy pour m'enfoncer encore un peu plus dans ce monde si repoussant. En attendant, on ne peut que saluer le travail incroyable réalisé par Larcenet. Je n'ai pas de moyen de comparaison avec le livre mais tant mieux, ça m'a permis de me laisser envahir pleinement par la puissance de cette adaptation.
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Magistral

Je suis au (petit) nombre de ceux qui n'ont pu achever la lecture de la Route, le fameux et reconnu (prix Pulitzer 2007) roman post-apocalyptique de Cormac McCarthy. Décontenancé par l'extrême sécheresse d'un texte qui en dit le moins possible dans un style le plus dépouillé possible, j'en abandonnais la lecture au bout de quelques pages. J'ai pensé naïvement que cette manière d'écrire était liée au thème de l'ouvrage, qu'elle avait pour but de souligner l'absurdité de la quête du père et du fils. Je décidai donc de donner sa chance à un autre texte de l'auteur, "No country for old men". Hélas, dès les premières pages je compris que ce que certains appellent un style tourne en fait au procédé, j'abandonnai rapidement ce deuxième essai et me fit (facilement) à l'idée que l'oeuvre de McCarthy ne me toucherait jamais.

C'était oublier un peu vite les ressorts impénétrables du destin ou du hasard. Lorsqu'en janvier 2024 je vis les premières images de l'adaptation de la Route par Manu Larcenet, je sus immédiatemment et sans l'ombre d'une hésitation que je ferai l'acquisition de ce monument dès sa sortie. Et par une sorte de timidité, de peur peut-être d'être déçu, je laissais ensuite le volume prendre un petit peu de poussière une quinzaine de jours avant de l'ouvrir. J'attendais le bon moment, sans doute. Que dire de cette lecture ? Manu Larcenet s'empare d'un texte indigent et, sans le trahir, lui ajoute en quelque sorte la substance qui lui manquait pour en faire une oeuvre formidable, magnifique. Rien de trop, ni dans le texte, ni dans le graphisme et les couleurs, le dépouillement est toujours là, mais il prend tout son sens. le dessinateur joue d'une palette technique clairement maîtrisée dans une démarche exactement inverse de celle de McCarthy: loin, bien loin du procédé et du démonstratif, il reste presque discret et nous livre des images incroyables, sur les détails desquelles je reviendrai longtemps sans me lasser. Inoubliable.
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Trois fois j'ai lu le roman. de la première fois où je luttais pour pas m'endormir jusqu'à la dernière où j'ai ressenti le besoin de me gorger de ce désespoir qui obscurcit l'encre.

Chaque mot, chaque tournure de phrase, tout ça laisse des souvenirs qu'on croit indélébiles mais comme le dit le Grand Chef, on oublie ce dont on devrait se souvenir et on se souvient de ce qu'il faudrait oublier.

Chez Manu Larcenet si j'ai davantage préféré Blast à ses autres oeuvres, m'est avis que c'est pas un hasard non plus.

Anyways. Je me souviens avoir accueilli la nouvelle de cette adaptation avec l'aigreur insolente que j'arrive presque jamais à fermer la gueule, « personne peut faire aussi noir que Cormac, ça lui rendra jamais justice ».

Ben tu vois conneau, tu t'es trompé. J'avais peur des lueurs ; Larcenet est cap' de créer la lumière. Il a rien besoin de prouver mais si t'as des doutes relis le Combat Ordinaire, je jure qu'il sait faire la lumière. Il sait faire rire aussi, c'est vrai, mais j'ai déjà dit que Blast se situait au dessus de toute son oeuvre pour moi.

Jusqu'à. cette. adaptation.

Le gaufrier agit comme des flashs directement empruntés à ceux qu'on projette en pleine lecture de la Route. Les couleurs sont à l'image d'un perfectionniste bien trop angoissé à l'idée de se foirer ; magnifiques.

Le trait, les gros plans, la minutie des détails dans le décor…

Je sais foutrement rien de si McCarthy aurait apprécié. Une fois publiées, les oeuvres appartiennent à celles et ceux qui s'en délectent pas vrai ?

C'est sublime. Aucune raison que je me bastonne à clamer que faut lire le roman en preums. Non aucune.

Ça m'a renoirci le charbon qui fait office de palpitant et c'est tout ce que je pouvais me souhaiter. Mais ptete bien que je vais faire un effort et vous le souhaiter aussi, la possessivité c'est surfait depuis quelques temps.

Merde alors, ça me fait autant chier de valider la hype que l'intimité se propage mais.

Ouais, et puis merde.

#manularcenet #cormacmccarthy #dargaud
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📚Un homme, accompagné de son fils, traverse un pays dévasté en quête d'un Sud idéalisé. Ensemble, ils suivent la trajectoire d'une route, vestige d'un ancien monde, tout en prenant soin d'éviter les mauvaises rencontres.

🖊La Route de Manu Larcenet est une adaptation magistrale du chef d'oeuvre de Cormac MacCarthy. D'une puissance graphique sans commune mesure, la Route marque les esprits autant par l'âpreté de son atmosphère que par son pessimisme latent. Pourtant, et malgré une certaine froideur des sentiments, on reste attaché à la tragédie qui touche cet homme et son fils, cherchant à survivre dans un monde dévasté. Si ce n'est pas forcément une claque aussi puissante que le roman, cela reste une adaptation fidèle et d'une rare beauté. La Route laisse un goût amer dans la bouche, tout en donnant un magnifique écrin à l'oeuvre originale de Cormac McCarthy.

🧔chronique complète :
Lien : https://www.mtebc.fr/la-rout..
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Si j'avais su que sortirait une adaptation graphique peut-être me serais-je dispensée  de lire le roman. Mais je n'aurais pas su alors à quel point cette adaptation est une réussite ! En 155 pages Manu Larcenet a traduit l'âme de ce roman avec une précision époustouflante. Ses dessins, l'usage qu'il fait du noir et blanc, du gris et de quelques couleurs, car oui il y en a un peu, est vraiment fantastique; il y a une majorité de planches muettes qui sont pourtant d'une éloquence  incroyable.

Le silence, la peur et la mort sont omniprésents et parfaitement oppressants. Les visages, les regards ... tout ce que je n'ai pas réussi à visualiser ou à ressentir dans le livre, je l'ai visualisé et ressenti grâce aux dessins hallucinants de Manu Larcenet. Un coup de coeur !
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Beaucoup de choses ont déjà été dites au sujet de cet album donc je vais donc  faire bref… 

La désolation, l'effroi, la peur mais aussi l'espoir n'auront jamais été aussi bien illustré. Manu Larcenet réussit un véritable tour de force en adaptant l'oeuvre de McCarthy. La lecture est captivante, on a envie de savoir où cela va mener son fils et son père. On espère qu'ils vont arriver au bout de leur route vers un potentiel avenir radieux… L'espoir faire vivre ! 


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Faut-il encore présenter Manu Larcenet? Oui? Non? Non, on est bien d'accord et si vous aviez répondu "Oui", il faut se rendre d'urgence chez votre libraire !
En 2024, son adaptation du roman "La route" de Cormac McCarthy parait et c'est incroyablement beau, sombre et violent. Bien sûr, on n'a pas toute l'intensité du texte et, bien sûr, que ce n'est pas ce que j'avais en tête en le lisant mais crénom que c'est bien fait ! J'ai aimé me perdre dans ces images et, comme les enfants, je vais aller "juste" tourner les pages de cet album et peut-être même relire le roman...
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Le défi n'était pas aisé à relever : réaliser une adaptation en BD du roman La route, de Cormac McCarthy, un chef d'oeuvre salué par la critique, récompensé par un prix Pulitzer et adapté au cinéma. Qui d'autre que Manu Larcenet pour ce défi ? Depuis le début de sa carrière, l'auteur-illustrateur s'est démarqué par sa personnalité atypique et son univers sombre à souhait.
Dès la couverture, le cadre est posé : pour rappel, la Route se déroule dans une Amérique post-apocalyptique, à travers la marche périlleuse d'un homme et son fils, confrontés à une certaine forme de désespoir et de fatalité.
Manu Larcenet a parfaitement su donner vie (un joli paradoxe) à cet univers gris, recouvert de cendres, dans lequel la seule source de couleur provient de l'amour d'un père pour son petit garçon. Au-delà du coup de crayon imparable, le véritable génie de Larcenet est d'avoir mis des mots et une ambiance en images, faisant de sa BD un compagnon de Route essentiel pour le roman.
On est hypnotisé par la richesse des détails dans le dessin, par toutes les nuances de gris, par l'émotion qui se dégage de chaque trait. On est envahi par les larmes en voyant cet homme qui décroche le téléphone d'une cabine publique, se souvenant qu'il est vain d'espérer avoir quelqu'un au bout du fil. On est choqué par la violence de certaines images, qu'elle soit brute ou bien dissimulée derrière le silence des flocons qui se mêlent aux cendres, donnant au paysage une teinte de gris moins sombre.
Un véritable travail d'orfèvre qui ne peut laisser indifférent, et devrait parler aux amateurs du roman comme à ceux (pauvres fous !) qui ne l'auraient pas encore lu.
La Route, version Bande Dessinée, vient se hisser sans équivoque au panthéon des ouvrages à posséder dans sa bibliothèque et dans son coeur, à ouvrir délicatement de temps en temps, à méditer, à admirer d'un oeil humide, à tatouer sur son âme.
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