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Manu Larcenet nous offre une adaptation d'une grande fidélité du chef d'oeuvre de Cormac McCarthy, La Route.

Un père fait tout pour protéger son jeune fils, habité par la curiosité malgré la peur. Tirant leur caddie, ils ne cessent d'avancer sur une route, en direction du sud, au milieu des ruines d'un monde d'après qui est devenu cendre. Mais même s'ils les évitent, le père et le fils rencontreront sur leur chemin d'autres êtres humains qui se sont révélés faire des choix monstrueux en devenant des cannibales et des pilleurs. La cruauté rôde, la faim assaille, la noirceur du monde les engloutit mais ils résistent, survivent, père et fils grâce à la confiance qu'ils s'accordent l'un envers l'autre pour avancer !

Tout comme le roman, le silence est roi, il y a très peu de dialogue et les rares mots dans les bulles sont essentiels….

Visuellement, c'est puissamment immersif ! Une plongée en apnée dans des planches ultra composées et charbonneuses qu'on contemple avec admiration. Tout est mort, éteint, muet et pourtant les compositions sont généreuses et époustouflantes. Les nuances de gris sont dominantes à l'image de McCarthy qui utilise énormément ce mot pour décrire son monde post-apocalyptique dans son roman. Les traits sont charbonneux, et leurs précisions semblent être un hommage intelligent aux gravures d'Albrecht Dürer ou encore Gustave Doré. Quelques tonalités de la colorimétrie d'un feu, viennent habiter certaines cases comme la vision d'horreur d'un bébé qui rôtie sur une broche dans la forêt calcinée.
Et puis j'ai été fascinée par les particules d'une beauté saisissante qui renforcent le désespoir et la souffrance.

La Route est un de mes romans préférés, autant pour ce qu'il raconte que pour l'ambiance cinématographique glaçante que dépeint l'auteur. Et bien que ce soit une adaptation très fidèle, Manu Larcenet réussit à créer une immense oeuvre singulière et à définir à travers des illustrations bouleversantes l'espoir et l'amour autant que la noirceur et l'atrocité de l'humanité.
Une oeuvre sidérante.

** Lu dans le cadre du Grand Prix de la BD ELLE 2024
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Un roman graphique bien sûr extrêmement sombre et inquiétant, mais aussi fascinant et émouvant. L'univers post-apocalyptique et la relation père -fils sont formidablement exprimés par le crayon de Manu Larcenet.
On ne peut que recommander la lecture de l'adaptation du roman de Cormac McCarthy.
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Il y a des histoires impondérables. Celles qui traversent le temps. Celle ci en fait partie. Et elle est rare. Tout l honneur en est attribué à Corman McCarthy. Son roman, puis le film avec Viggo Mortensen, m avaient profondément bouleversé. Une histoire imaginaire qui pourrait être demain la nôtre, et ça prend les tripes...
Il a fallu donc bien du courage et une certitude de son talent à Larcenet pour s attaquer à une telle oeuvre. La lire et la voir filmée sont une chose. La dessiner avec toutes les contraintes inhérentes à une bande dessinée relève véritablement de la gageure.

Et de cette lecture, j en ressors ébloui...

Mon Dieu quel travail! Quel génie dans chacun de ses traits! Je me laisse aller dans mes expressions hugolienne, mais j ai rarement vu autant une oeuvre dessinée s approprier avec force, beauté, psychologie, convictions, idées, et réflexions l univers émanant d un autre créateur.

Tout est sublime. Chaque case à sa place. Sa lumière. Sa larme. l'expression des heures de travail passées.
Derrière chaque trait, on ressent tout. Il a réussi à faire passer toutes les émotions, toutes les sensations, tous les désespoirs, toutes les peurs mais aussi toutes les formes de courage que l on pourrait encore posséder dans cette situation dans chaque visage, dans chaque plan large, avec très peu de mots. Il n y en a pas besoin.

Il faut prendre le temps de scruter les dessins. de vrais "photos" brumeuses où il détaille avec minutie et imagination la misère, l abandon et une civilisation détruite et abandonnée qui nous miroite avec insolence ce que fut notre existence, celle d avant. Tout ça traversé comme un fil rouge par deux êtres qui se construisent une survie pour exprimer le plus magnifiquement possible ce lien filial qui les unit, ce lien d amour, cet espoir pas encore enseveli, qui nous avait fait Homme alors que les dernières cendres tombent sur leurs paupières de plus en plus lourdes avant qu elles ne se ferment à jamais.

Car des couleurs, il y en a peu. du noir et du gris. Toujours. l'espoir se traduit simplement avec des reflets rougeâtres propulsés par le feu bienfaisant qui apporte un Rien de chaleur. Et Larcenet en a étudié toutes les gammes, en a maîtrisé toutes les saveurs, et derriere ses crayons, nous saisissons tout distinctement, traits fins et fluides, comme une caresse sur un sujet pourtant indocile. de l art pur.

Est-ce finalement cette histoire d un père et d un fils perdus qui magnifie tout ce qui se crée autour d elle ? d'en ce cas, oui, tout l honneur en vient à McCarthy.
Quant à Monsieur Larcenet, vous êtes le genre d artiste génial qui mérite le plus grand des respects. Car cette BD, il a fallu la faire. Mais de là, à la réussir à ce point...

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La Route de Macarthy est déjà un chef d'oeuvre qu'il faut avoir lu au moins une fois dans sa vie et on se rappelle la boite de conserve tous les jours qui passeront ensuite!!

La noirceur de Manu Larcenet est à la hauteur de ce roman. Ses dessins, ses traits, ses deux personnages, ses gris saisissants font que chaque dessin, chaque planche est un chef d'oeuvre dessiné.
Peu de dialogue dans ce roman graphique, mais tout est dit dans chaque dessin, chaque mouvement du père et du fils. Dans chaque découverte faite dans les villes dévastées, dans les rencontres faites sur cette route vers l'océan, vers un rêve d'un monde encore vivant.
Il n' avait que Manu Larcennet pour mettre en dessin ce roman. C'est surement la BD de l'année.
Mon seul petit regret, je n'ai pas trouver de musique pour accompagner cette lecture. Mais ça viendra avec le temps
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Manu Larcenet était bien le seul à pourvoir adapter un roman d'une telle noirceur...et il le fait magistralement.
On a l'impression d'évoluer avec lui dans ce monde de cendres....on a froid on a faim on a peur...et puis malgré tout on continue d'avancer même si on en connaît la fin...alors d'accord.
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Que de noirceur ! du noir dans les dessins, de grands aplats sombres, des nuages et des cendres, nulle couleur à l'horizon. du noir dans l'histoire, celle d'un père et son fils marchant obstinément dans un monde en ruines où seules semblent survivre des sectes cannibales.

Je ne connaissais ni le roman ni le film du même nom. Cette bédé m'a mise mal à l'aise à cause de la brutalité de ce qu'elle montre (c'était peut-être l'objectif, en cela c'est une réussite). A cause du peu d'histoire aussi : le scénario semble réduit au strict minimum. Deux marcheurs dans des paysages répétitifs. Des rencontres glauques. Aucun espoir – même la mer, qu'on espère un temps verte et bleu, se révèle être un cimetière grisâtre de poissons flottant à la surface.

Alors quoi ? Il y aurait pu avoir le lien entre le père et le fils, une tentative d'amour et de « prendre soin » dans ce monde de brutes. Mais cela m'a semblé peu traité, c'est-à-dire avec des dialogues succincts, et finalement une seule question qui obsède le père : serais je capable de tuer mon fils pour lui éviter le pire si l'on devait être capturé par les cannibales ? le thème du lien, là encore, s'efface devant le glauque et le sombre.

J'ai adoré les travaux précédents de Larcenet, même les plus sombres, comme le Rapport de Brodeck. Cette fois, le charme n'a pas pris. L'attrait pour le vide m'a semblé avoir pris trop de place.
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Le dessin est magnifique, cette longue errance remarquablement bien illustrée…
Mais quelle noirceur, la desesperance quasi absolue; le peu d'humanité subsistante ne semble pas avoir d'avenir, dans un monde qui a fait preuve d'une sauvagerie extrême.
Trop desespéré pour moi
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Manu Larcenet a parfaitement réussi l'adaptation du livre « La Route » de façon sublime de l'oeuvre de Cormac McCarthy. Oeuvre qui à sa sortie a connu un très grand succès. Tout y est. La noirceur, le désespoir, la peur, l'épouvante.

Le monde est complétement détruit, et il ne reste que quelques humains qui parcours ce qui reste des villes, pour trouver de quoi se nourrir essentiellement. Certains n'hésitent d'ailleurs pas à se nourrir de cadavres…

Le monde n'a plus de repères. Chacun se débrouille comme il peut. On suit le périple d'un enfant accompagné de son père qui apprend à celui-ci à survivre, et surtout à se méfier de tous, dans ce chaos qu'est devenu le monde. Il lui reste une balle dans son pistolet, qu'il remet à son fils qui devra l'utiliser le cas échéant.

Sans cesse, l'enfant pose la question à son père : Nous sommes les gentils…

Terrible mais sublime. le choix de Manu Larcenet pour les couleurs correspond tout à fait à la noirceur de l'histoire. Les dessins fourmillent de détails et accompagnent parfaitement les silences et les sous-entendus de cette BD.

BD magistrale, qui correspond en tout point au roman de Cornac McCarthy. Il aurait adoré cette adaptation. 
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Je crois que cette histoire, BD ou roman est une histoire que je n'aime pas pour l'horreur et la peur qui tenaille, qu'elle véhicule. Lire la BD a fait remonter cette angoisse car en lisant je crois que je suis l'enfant. Les images de Larcenet sont évocatrices et rendent l'horreur visible. C'est une bonne adaptation. Si vous n'avez pas peur de l'indicible, allez-y !
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Quand le Manu Larcenet de Blast, à coups de crayon et d'encre nerveux et précis, adapte le roman-monument de McCarthy, ça donne ça : un chef d'oeuvre. Larcenet a réussi à transcender l'oeuvre originelle et, sans la dénaturer, l'a rendue encore plus palpable. Un coup de génie.
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