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EAN : 9782021548822
352 pages
Seuil (03/05/2024)
3.5/5   20 notes
Résumé :
Une famille anglo-grecque mène une vie simple dans un petit village grec : Irini, Tasso et leur fille, la petite Chara. Leur vie s'enflamme en une journée lorsqu'un incendie criminel ravage la forêt et les habitations alentour. Tasso, musicien, a les mains brûlées et ne peut plus jouer de la guitare ; son père a disparu et la beauté naturelle de la région est anéantie. Pour exorciser ce traumatisme, Irini écrit un journal, le Livre du feu, dans lequel elle raconte c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Christy Lefteri m'avait captivé, enchanté avec L'Apiculteur d'Alep puis Les Oiseaux chanteurs. Aussi, je me suis lancé avec beaucoup d'envie dans la lecture de son dernier roman : le Livre du feu.
Son récit est mené sur deux temporalités : l'une en direct, au moment présent, l'autre est intitulée à chaque fois, à chaque retour en arrière « le Livre du feu », le titre du roman.
Aussitôt, je retrouve, sous la traduction de Karine Lalechère, la verve, le sens de l'écriture fluide, agréable à lire, de Christy Lefteri.
Un promoteur que la narratrice appelle Monsieur Moine - de son vrai nom Michael Trachonides – est sans délai identifié comme l'auteur d'un terrible incendie dont les conséquences s'étalent dans la partie que j'appellerais actuelle.
Quand la narratrice, Irini, reprend la parole, j'apprends qu'elle a un mari, Tasso, une fille, Chara, et un chien, Rosalie. Elle est musicienne, spécialiste du bouzouki, et son mari est un artiste peintre qui excelle à représenter la forêt, cette si belle forêt en train de partir en flammes.
C'est dans les passages intitulés « le Livre du feu » que l'action est la plus intense, la plus stressante. Là, je suis en apnée car il faut suivre Irini et Chara qui tentent d'échapper aux flammes dévorant tout ce qui vit : êtres humains, animaux, insectes et végétaux. Dans cette fuite éperdue, j'apprends que les plus riches ont construit leurs villas au bord de l'eau, barrant tout accès à la mer.
Ensuite, je suis un peu déçu car Christy Lefteri adopte un style feutré, remonte dans les souvenirs de ces Grecs revenus de Londres, pour vivre au pays. Bien sûr, les dégâts causés par le feu font frémir, désolent vraiment. Si l'on connaît le coupable, si l'on incrimine le gouvernement, si l'on reproche aux pompiers une organisation défectueuse, si la police a préféré protéger les biens des plus riches, personne n'évoque le principal responsable de ces gigantesques incendies qui ont dévasté, dévastent encore d'immenses territoires de notre planète : le réchauffement climatique. Cela, Christy Lefteri le détaille très bien dans sa Postface.
Je n'oublie pas le rappel de ces déplacements de populations entre Grèce et Turquie, bien remis en situation, après la chute de l'empire ottoman. D'ailleurs, ces exilés se sont même croisés en chemin… enfin ceux qui ont pu échapper à la violence meurtrière inhérente à ce genre d'évacuation forcée.
Christy Lefteri réussit à mettre un peu de suspense, de tension avec une mort suspecte et l'intervention de la police. Pourtant, ce sont les scènes de la vie familiale, les tentatives pour rétablir la communication dans le couple après le traumatisme de l'incendie qui occupent l'essentiel du roman. Les contes, les histoires racontées aux enfants, à Chara en particulier, par sa maman, révèlent toute leur importance comme celle, si nécessaire, de la nature.
L'autrice décrit très simplement la vie quotidienne de la petite famille. Elle aborde même la question des greffes pour les grands brûlés avec beaucoup de délicatesse mais était-ce nécessaire de placer cette histoire de jeune chacal recueilli par Chara ?
Aussi, en dehors des moments intenses, le Livre du feu donne un ensemble poétique, doux et émouvant, souvent empreint de nostalgie. Au final, ce roman me déçoit un peu mais je respecte le choix de l'autrice qui a privilégié l'intime, le familial par rapport au spectaculaire et au clinquant.
Je remercie Babelio et les éditions du Seuil qui m'ont permis de continuer l'aventure littéraire avec Christy Lefteri.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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J'ai découvert Christy Lefteri à l'occasion de la sortie en France de son premier roman "L'apiculteur d'Alep", déjà à l'occasion d'une MC privilégiée, comme cela est également le cas pour celui-ci. J'en remercie évidemment Babelio ainsi que l'éditeur Seuil, surtout que j'avais été enthousiasmée (et très émue) par le périple de Nuri et Afra entre la Syrie et l'Angleterre dans "L'apiculteur d'Alep".

J'ai donc été ravie quand on m'a proposé ce livre, d'autant plus que j'avais raté le coche pour "Les oiseaux chanteurs", paru en 2022. J'avais hâte de retrouver l'écriture immersive et multi-sensorielle de l'auteure, ainsi que des personnages que j'espérais aussi attachants que ceux rencontrés lors de mon expérience précédente.

Le contexte est cette fois bien différent, même si la famille rencontrée ici fuit également devant un grand danger, et va connaître bien des vissicitudes et subira de gros dommages matériels et affectifs.
Irini, musicienne, son mari Tasso, artiste-peintre et leur petite Chara vivaient heureux dans leur maison, située dans un petit village grec bien tranquille au bord de la mer. Mais un jour un promoteur ambitieux s'installa dans le coin, avec le projet d'y bâtir un grand hôtel. Problème : le terrain qu'il convoitait abritait une forêt qui le gênait pour obtenir son permis de construire. Qu'à cela ne tienne ! Il y mit le feu, se disant qu'il contiendrait facilement l'incendie dans le périmètre visé. Une pratique régulièrement utilisée, soit dit en passant...Sauf que, sur ce terrain miné par les sécheresses des dernières années et envahi de broussailles que les habitants ont négligé de nettoyer, des milliers d'hectares vont s'embraser, causant des dégâts irréparables à la faune et à tout l'écosystème local. La famille d'Irini qui vit tout à côté de la forêt doit fuir en catastrophe comme tant d'autres, dont certains vont se retrouver piégés par les clôtures infranchissables des villas qui les séparent de la mer.

Cinq mois plus tard, Irini va se retrouver par hasard face à l'homme par qui le malheur est arrivé, en pleine forêt, dans des circonstances tragiques.

Le roman est bâti alternativement sur ces deux périodes, le jour de l'incendie et ses suites immédiates racontés sous la forme d'un journal-exutoire à la 3ème personne (Le journal du Feu), alors que le présent, qui relate la vie difficile de l'après-incendie avec toutes les séquelles qu'il a laissé, est narré à la 1ère personne par Irini. Ce choix est assez déstabilisant, surtout que certaines phrases reviennent de façon lancinantes, comme lorsqu'on chante une ritournelle. On s'y fait, à force, mais j'avoue que ce parti pris ne m'a pas spécialement accrochée.

De même, je n'ai pas réussi à éprouver autant d'empathie avec les personnages que je l'attendais, surtout après avoir été tant remuée par ceux de "L'apiculteur d'Alep". Même si l'auteure explique dans sa postface comment les méga-incendies en Grèce des dernières années l'ont personnellement impactée, je n'ai pas trouvé la même sincérité, la même authenticité dans ce récit. Les personnages sont un peu chacun figé dans son attitude et sa réflexion, les interrogations sur la culpabilité, l'envie de surmonter (ou pas) le traumatisme, tout ça tourne un peu en rond.

Une semi-déception donc, peut-être parce que j'avais un niveau d'attente trop élevé suite au premier roman.Pour ceux qui souhaiteraient découvrir l'auteure, je conseille soit de commencer par celui-ci, soit de lire plutôt l'un des deux autres et de faire l'impasse sur ce Livre du feu, qui sans être mauvais n'est certainement pas son meilleur.
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C'est le troisième roman de Christy Lefteri que je lis grâce à Babelio et aux éditions du Seuil que je remercie pour leur confiance.
Malgré un début prometteur, un sujet qui revient de plus en plus souvent, de plus en plus dévastateur, laissant derrière lui des paysages morts et des sinistrés désespérés, je me suis rapidement lassée de retrouver ici les mêmes pensées, les mêmes faits qui reviennent sans arrêt à l'esprit de la narratrice. Je reconnais que lorsque l'on est victime d'un traumatisme, on a tendance à ressasser les évènements, mais là, cela ressemble un peu à du remplissage de pages. L'éco-anxiété me concerne au plus haut point. Je m'attendais à une analyse de ce phénomène centrée sur les incendies, mais la question posée est plutôt : peut-on atténuer la responsabilité d'un incendiaire sous prétexte que la sècheresse due au dérèglement climatique partage la responsabilité de l'étendue du feu ?

Mais venons-en un peu à l'histoire que Christy Lefteri a voulu écrire, touchée par les feux qui se multiplient un peu partout et notamment par celui qui a noirci des milliers d'hectares sur l'île d'Evia, en Grèce.
Irini, notre narratrice, habitait encore cinq mois auparavant « un charmant village dans une forêt très ancienne, sur les pentes d'une montagne qui dominait la mer. »
Ce matin, Rosalie, le lévrier, la mène sur les terres ravagées par les flammes, au pied d'un arbre à moitié épargné par l'incendie. Elle l'a vu comme endormi, celui qu'elle appelle M.Moine, le promoteur immobilier qui a allumé le feu. Avec cette rencontre au pied du châtaigner, le brasier refait surface et manque de la consumer alors elle décide d'écrire le drame pour l'éloigner, le voir derrière elle, très loin. Ce sera le Livre du feu pour raconter son histoire de l'extérieur avec une femme qui enseignait la musique, un homme qui peignait la forêt, Chara une petite fille pleine de vie et Rosalie la chienne lévrier.

L'incendie a obscurci tous les matins à venir, ceux, vêtus de leur parure saisonnière, qu'elle aimait tant contempler par la fenêtre. Certains y ont laissé la vie, souffrent de brûlures ou ont perdu leur habitation. Et quand le feu n'a pas pris la vie il a pris la joie.
Le responsable, cet homme froid, sans honte, sans scrupules, sans humanité, s'étant vu refuser un permis pour un projet d'hôtel, mérite-t-il assistance ?
Cette question tournera dans sa tête, l'obsédera, interrogera sa conscience et sera l'occasion d'une mini intrigue mais tellement tirée en longueur qu'elle en perd tout attrait. Avec, de nouveau, des faits qui se répètent.

Son mari qui peignait inlassablement la forêt, prostré dans son jardin depuis l'incendie, devient également une ritournelle. L'image de l'unique arbre, le figuier sous lequel il est assis chaque jour, dans la même position, les mains brûlées, bandées, posées sur les genoux, apparaît trop souvent au lecteur. Cette redite dessert la souffrance que ressent cette victime et diminue l'empathie que l'on pourrait lui porter.
Si certains passages, du moins dans le premier quart du roman, font revivre intensément l'arrivée de l'incendie, avec Rosalie la première à ressentir le danger, puis les oiseaux s'enfuyant, la fumée en masse noire, la chaleur puis les pins en brasier, ils sont vite atténués par la suite en raison de leurs répétitions. Des interminables heures passées dans l'eau avant d'être secourues, elle et sa fille, je n'ai retenu que des dialogues très pauvres. Ce fait, pointant la cruelle inefficacité des secours en cas de catastrophe n'est absolument pas développé.
Les paroles de son beau-père Lazaros, dont les yeux enregistraient ce qui changeait dans la forêt, « La planète est en train de changer. Nous n'avons pas pris soin de notre maison, Irini. » amènent le sujet d'actualité sur la multiplication des incendies et leur ampleur liée au dérèglement climatique. Mais, une fois de plus, il n'est qu'effleuré, en répétant que le sol est de plus en plus sec. Il aurait tant mérité un développement égal à celui des migrants abordés dans l'Apiculteur d'Alep ou celui du braconnage dans Les Oiseaux chanteurs, deux romans qui m'avaient profondément marquée.
Ici, les émotions se sont perdues dans les redites, dans cette petite poignée d'éléments qui occupaient les pensées et les souvenirs d'Irini.
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Le livre du feu :
« […] il était une fois une femme, un homme, leur fille et leur chienne qui habitaient une maisonnette à la lisière d'un charmant village, au milieu d'une forêt très ancienne dominant la mer. »

Puis, un jour ensoleillé et sec, cette forêt proche de la maison d'Irini et Tasso
, leur fille Chara, en Grèce, après s'être embrasée, s'éteint et meurt. Les nuances de vert et de marron des feuillus et conifères se transforment en une morne palette de gris et de noir; les parfums de thym, de pins, de bruyères laissent la place à l'odeur âcre du calciné; les flammes pétillantes, ardentes dansant dans les yeux des villageois ne reflètent plus qu'une infinie tristesse; les cris de détresse des animaux sylvestres font rage avant d'être couverts par le crépitement du brasier qui dévaste tout et le sifflement du vent qui attise, pour finalement s'éteindre dans un silence oppressant, empli de cendres, de colère et de désespoir.

Alors que la désolation est devenue son décor et son quotidien, Irini veut consigner dans un cahier, le livre du feu, l'histoire de cet incendie dévastateur et criminel qui a ravagé cent mille hectares de forêts, brûlé vif des habitants et des animaux, fait partir en fumée tout un écosystème déjà fragilisé par le dérèglement climatique, et fait basculer la vie des rescapés.

Peut-on renaître de ses cendres quand on a tout perdu, des proches, des lambeaux de chair, de son âme, son paysage chéri ? Comment traiter la personne tellement avide de construire un hôtel qu'il a bouté le feu, croyant pouvoir le maîtriser, uniquement pour obtenir un permis de bâtir qui lui était refusé ? Et cette personne, est-elle seule responsable du ravage causé ?

C'est ce que tente de nous conter Christy Lefteri avec beaucoup de succès.
En toute simplicité sa plume nous emmène au plus près du drame, nous donnant l'impression d'être au contact des habitants de ce petit village grec, de la famille que nous allons suivre dans son histoire avant, pendant et après ce feu de forêt. D'ailleurs la construction du roman est réussie, l'autrice alterne entre le passé et le présent, entrecoupés du « Livre du feu » qu'Irini écrit en forme de conte, histoire de mettre de la distance entre elle et son expérience effroyable.

Dès les premières pages, j'ai été touchée par ce roman asphyxiant et douloureux.

Je remercie Babelio pour cette masse critique privilégiée et les Éditions Seuil. C'est un beau cadeau.
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Irini, Tasso et Chara forment une belle petite famille grecque mais ils ont vécu un grand choc il y a quelques mois : l'incendie de la forêt et des habitations autour. Chacun se remet doucement de cette épreuve, Tasso est encore traumatisé d'avoir perdu son père pendant l'incendie, Chara n'a plus sa joie d'enfant et Irini voit les blessures irréversibles sur sa famille. Pour soulager sa douleur, elle décide de raconter le livre du feu, l'histoire de cet incendie, de ce qu'ils ont vécu pour survivre.
J'avais déjà lu Les oiseaux chanteurs que j'avais beaucoup aimé et celui-ci est aussi une belle réussite. Christy Lefteri arrive à trouver des belles histoires à raconter pour parler de sujets sensibles : ici, les incendies qui ravagent notre Terre et plus globalement, du réchauffement climatique qui est à l'origine de l'augmentation de ces brasiers ravageurs. Elle alterne deux temporalités : le passé avec le livre du feu et le présent, avec la reconstruction de la famille et la prise de conscience de l'état de notre planète. le livre du feu est semblable à un conte avec un début "Il était une fois...", des personnages sans nom mais facilement identifiables et une morale, du moins un constat sur notre présent, notre avenir. J'aurai aimé en savoir plus sur cette famille, j'ai eu un peu de mal à l'imaginer mais je m'y suis attachée, j'ai été touchée de leurs douleurs, leurs pertes et leur envie de reconstruire une nouvelle vie.
Merci à Babelio et aux éditions Seuil pour cette belle découverte.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
La mère et la fille n'avaient pas le choix ; elles repartirent, la chienne en tête. Mais elles ne tardèrent pas à se retrouver dans une impasse : une énorme villa blanche leur bloquait le passage.
Le ciel était totalement noir à présent, un océan de ténèbres au-dessus d'elles.
Elles durent revenir sur leurs pas et remonter jusqu'à la route parallèle à la mer. Un peu plus loin, elles croisèrent un autre sentier qui descendait vers la côte, mais celui-là aussi s'interrompait devant le haut portail d'une maison.
La mère fit une pause, les poumons douloureux, un goût de fumée dans la bouche. Elle se plia en deux et toussa, les mains sur les cuisses. La fille fondit en larmes, mais la chienne la tirait par la jupe pour qu'elle ne s'arrête pas, pour qu'elle ne renonce pas maintenant.
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Nous habitons un village d'environ cinq cents âmes, perché sur les contreforts d'une montagne, à quelques kilomètres de la mer. Il y a des années, bien avant ma naissance, une route traversée de nombreux sentiers serpentait jusqu'au sommet. Au centre, il y avait une place entourée de sapins, où l'on s'asseyait à l'ombre pour boire du café et bavarder, à côté de l'église byzantine. C'était là que se trouvait l'unique magasin. Les habitants vivaient de la terre et de l'extraction de la résine. Il y avait un homme qui faisait la meilleure feta à des kilomètres à la ronde ; sa femme tricotait des couvertures. Un village de conte de fées.
À partir des années 1960 et 1970, les citadins qui avaient déserté les campagnes après la Seconde Guerre mondiale ont commencé à revenir.
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Les gens d’ici ont construit tout le long de la côte des villas bloquant l’accès à la mer. Les gens d’ici n’ont pas ramassé le bois mort dans la forêt, ils ne l’ont pas entretenue, n’ont pas veillé sur elle, n’ont pas pris soin d’elle. Et pourtant, nous nous posons en justiciers, face à l’homme qui a allumé le feu, face à la police et aux pompiers.
La terre était desséchée, plus assoiffée qu’elle ne l’avait jamais été. Qui est responsable de cette situation ?
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Il y avait très, très longtemps, la forêt était vivante. Il fallait la voir !.Du sol poussaient des fleurs sauvages et des herbes aromatiques. Elle était belle et généreuse. Les oiseaux survolaient les bois, des animaux se glissaient à l’ombre des arbres vénérables et l’eau ruisselait du sommet de la montagne jusqu’à la mer. Mais depuis le feu, la forêt avait perdu ses contours.
Avant il y avait des pins, des sapins, des peupliers, des platanes et des chênes. Ici vivaient des bellettes et des visons, des chats sauvages et des blaireaux, des lapins et des lièvres et des hérissons et des taupes et des rats et des lézards et des scarabées. Un beau cerf élaphe parcourait les plaines.
Il ne restait que le néant.
À la place des couleurs de la forêt, les ténèbres avaient recouvert la terre.
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D’abord la fraîcheur. C’est ce que ressentit la femme lorsque son corps toucha l’eau. La fraîcheur bleue sur sa peau qui la submergeait, l’enveloppait, chassait la chaleur. Elle ouvrit les yeux et vit les bulles de son souffle remonter vers la surface. Puis elle sentit la main de sa fille dans la sienne. Jamais elle ne l’abandonnerait et surtout pas dans un moment pareil.
Lorsqu’elle émergea pour respirer, elle se tourna immédiatement vers le visage luisant de l’enfant. Sur sa peau, sur ses joues et dans sa bouche haletante, sur ses paupières fermées, partout rougeoyait le feu, comme si elle était faite de flammes. Cette image la hanterait toute sa vie : sa fille en flammes, l’eau et le feu qui scintillait sur son visage.
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Vidéo de Christy Lefteri
Nuri est apiculteur, sa femme, Afra, est artiste. Ils vivent tous deux avec leur jeune fils, Sami, dans la magnifique ville d'Alep, en Syrie. La guerre éclate et ravage tout, jusqu'aux précieuses ruches de Nuri. Et l'inimaginable se produit. Afra ne veut plus bouger de sa chambre. Pourtant, ils n'ont pas le choix et Nuri déploie des trésors d'affection pour la convaincre de partir.
Fous de douleur, impuissants, ils entament alors un long périple où ils devront apprendre à faire le deuil de tout ce qu'ils ont aimé. Et apprendre à se retrouver, peut-être, à la fin du voyage, dans un Londres où les attendent des êtres proches. Pour reconstruire les ruches et leur vie.
Christy Lefteri est née à Londres de parents chypriotes. Elle anime un atelier d'écriture à l'université Brunel. "L'Apiculteur d'Alep", son deuxième roman, lui a été inspiré par son travail de bénévole dans un camp de migrants à Athènes.
"Derrière l'immense tragédie impersonnelle des réfugiés, Christy Lefteri fait émerger une histoire personnelle subtile et bouleversante." Kirkus Review
"Impossible de ne pas être touché par cette ode à l'humanité." The Guardian
Traduit de l'anglais par Karine Lalechère
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