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sur 4020 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'histoire d'un amour né dans le camp d'Auschwitz entre deux juifs slovaques qui y sont déportés. Si ce scénario avait été une fiction totale, je crois que j'aurais passé mon tour. Peut-être bêtement. Mais trop improbable, trop « osé », et potentiellement trop casse-gueule de trouver un équilibre entre l'horreur glauque du génocide et l'aspect romance revendiqué. Bref too much pour moi.

Si le Tatoueur d'Auschwitz est rangé dans la catégorie « roman », il revendique être tiré d'une histoire vraie relatant la naissance d'un amour à Auschwitz entre deux survivants qui y ont passé plus de 2 ans et demi, le couple partageant ensuite plus de cinquante ans de vie commune plus un enfant. Et oui, le scénario est complètement improbable ! Lale était Tätowierer à Auschwitz-Birkenau, chargé par les Nazis de tatouer le matricule sur l'avant-bras des prisonniers destinés au travail plutôt qu'au gazage immédiat. Sa vie bascule lorsqu'il a le coup de foudre pour Gita, jeune fille qu'il doit tatouer.

Il y a eu quelques polémiques concernant les inexactitudes voire erreurs ( dans les numéros matriculés, les trajets, la pénicilline que Lale parvient à dénicher ) contenues dans le récit. Sans doute faudrait-il le confronter à d'autres sources. Mais ce récit ne prétend jamais être un document historique universitaire, c'est avant tout le récit d'une histoire de la Shoah basé sur des souvenirs personnels et l'expérience d'un homme. Et cela qui en fait son prix.

Pas de dérobade, le récit affronte la réalité d'Auschwitz de façon frontale, décrivant l'inhumanité des conditions de survie et la barbarie des Nazis du camp. Quelques scènes sont dures, mais jamais insupportables, jamais complaisantes surtout. On y découvre un personnage principal fascinant, comme anobli par sa souffrance, ingénieux, charismatique, doté d'une force morale herculéenne. On y découvre le vrais sens des mots « courage », « altruisme », « solidarité », souvent galvaudés et utilisés à tout-va.

Que gagne la fiction quand elle se dit basée sur une histoire vraie ? de l'émotion. Ce récit édifiant est un ascenseur émotionnel entre la brutalité, l'indicible et l'horreur d'un côté, la pulsion de vie d'un amour inconditionnel qui réussit à voler des moments d'intimité de l'autre. de l'accessibilité aussi. La lecture est à la fois édifiante et absorbante, passionnante. Elle conviendra à des adolescents à partir de la Troisième ayant une connaissance du génocide juif pendant la Deuxième guerre mondiale.

C'est une journaliste australienne, Heather Morris, qui a écrit ce roman, après avoir interviewé durant plus de trois ans Lale Sokolov. Il ne faut pas chercher un style fort à la Imre Kertez ou Elie Wiesel, l'écriture est platement descriptive mais juste et sobre, ce qui met en valeur une narration empathique et sincère. Disons que le Tatoueur d'Auschwitz aurait pris une envergure supérieure en apportant plus de complexité. La thématique passionnante de la culpabilité du survivant qui a survécu en obéissant aux ordres nazis est ainsi juste survolée. N'importe comment, j'ai vraiment apprécié cette lecture.
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Le tatoueur d'Auschwitz est le récit de Lale, sans patho ni romance exagérées et non désirées par ce dernier. C'est un témoignage réaliste d'un homme slovaque qui fut envoyé au camp de concentration de Birkenau en 1942. Lale se démarquera assez vite des autres prisonniers pour son intelligence hors norme, sa grande empathie et générosité envers autrui. Il bénéficiera également d'une bonne étoile qui n'aura de cesse de faire de l'ombre à l'étoile jaune juive et lui confinera une protection qui le conduira à devenir le tatoueur d'Auschwitz. Bien sûr que graver un matricule sur la peau des prisonniers est un travail indécent et inhumain mais s'il est fait par un homme sensible, il peut entraîner moins de douleurs. Et surtout un confort que les autres prisonniers n'ont pas. C'est ainsi que Lale rencontre Gita dont il s'éprend à la seconde même. L'immensité de son âme qu'il voit dans ses grands yeux marrons lui transperce le coeur.
«  le tatoueur d'Auschwitz est l'histoire de deux êtres ordinaires, qui ont vécu dans des circonstances extraordinaires, privés non seulement de leur liberté, mais aussi de leur dignité, de leur nom, de leur identité. » (Note de l'auteure, p. 274)

Le tatoueur d'Auschwitz est plus qu'une belle histoire d'amour.
C'est le parcours d'un homme dans l'horreur qui n'aura de cesse de sauver son prochain car qui sauve une vie, sauve l'humanité. C'est l'histoire d'un homme bon qui a pris dans ses mains et ses poches l'humanité délaissée par les nazis et les monstres de l'holocauste.
On pourrait reprocher un manque de profondeur dans ce roman, ce manque en devient compréhensible lorsqu'on apprend dans la postface qu'il en était du désir de Lale que l'auteur fasse preuve de simplicité dans son travail d'écriture.

Un récit historique sur un pan de l'histoire qui mérite d'être lu en mémoire à tous ces êtres qui sont morts faute à l'ignominie des hommes.
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Cela fait quelques décennies que je lis beaucoup sur la Shoah et donc sur Auschwitz, et lorsque j'ai entendu parler de ce livre témoignage de l'homme qui affirmait avoir été le tatoueur "officiel" du plus terrible des camps de la mort, de la mi-42 à la quasi-libération de celui-ci par l'Armée rouge le 27 janvier 1945, j'avoue m'être demandé dans quelle mesure, ce témoignage tardif, était réellement à prendre au sérieux.
Puis le livre ( qui était à l'origine un scénario ) est devenu un film best-sellerisé ( tout comme le livre ), et là, j'ai repensé au néologisme de... je crois sans en être tout à fait certain, qu'il est de Lanzmann : "shoahbusiness"... !
C'est très récemment que, le bénéfice du doute aidant, je me suis dit : vas-y et vois ce qu'il ressort de cette lecture.
Heather Morris, une journaliste cinéaste d'origine néo-zélandaise vivant en Australie, rencontre à Melbourne Lale Sokolov, Slovaque installé en Australie depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, veuf de Gita Furman décédée en 2003. Après la mort de sa femme et jusqu'à la sienne en 2006, il va se confier dans des entretiens pluri-hebdomadaires à la journaliste et lui révéler "son secret" : il a été pendant près de trois ans le Tätowierer de la plus horrible des usines d'extermination nazie : Auschwitz.
C'est là que ce playboy juif de 26 ans, polyglotte ( il parle couramment six langues... mais on ignorera toujours quelles études il a faites et quels sont ses diplômes et son vrai métier ), devant reprendre le tatouage d'une déportée, va rencontrer l'amour de sa vie, Gita, une jeune slovaque, juive comme lui, âgée elle de 18 ans.
Au coeur du coeur de l'enfer, le couple va s'aimer, braver et surmonter tous les obstacles.
Et ces obstacles vont être nombreux : la faim, la maladie, les menaces de mort omniprésentes, les conditions de vie rudes et inhumaines du camp, les rivalités, les dénonciations, les kapos, les SS... bref, tous les spectres de l'univers concentrationnaire.
Mais notre Tätowierer, membre du Politische Abteilung ( département politique ), charmeur, débrouillard et jouissant d'une chance "incroyable", va devenir une sorte de petit roi du camp et obtenir, grâce à l'officier SS Baretzki qui le surveille en permanence, à des locaux "empathiques" (qui viennent du dehors pour travailler dans le camp... un père et son fils... pendant 3 ans... !!! ), des déportées travaillant au Canada ( l'entrepôt géant où étaient stockés et triés les biens arrachés aux déportés )... des monnaies d'échanges ( argent, or, bijoux etc...) qu'il va utiliser pour faire venir du dehors médicaments et nourriture... pouvoir préserver Gita des travaux pénibles, exposés au froid ou à la chaleur, à l'épuisement et à la faim, en lui obtenant un travail dans un bureau... distribuer des rations alimentaires à ses camarades, sauver un déporté évadé, repris et condamné à mort, se sauver lui-même après que son trafic ait été dénoncé, du Block 11... dont il est à ce jour le seul rescapé... et retrouver grâce à une amie de Gita, maîtresse à son corps défendant, de Johann Schwarzhuber officier SS responsable du camp des hommes à Auschwitz-Birkenau, son poste de Tätowierer et reprendre ses combines... comme si rien n'avait jamais été.
Pendant ces trois années "invraisemblables", l'aventure romanesque de Lale et de Gita ( très touchante... surtout dans un tel contexte ) va permettre au lecteur de survoler les moments forts de ce que furent les années 42,43,44 et 45 d'Auschwitz : l'utilisation de "véhicules" pour tuer "artisanalement", puis les fours crématoires, les Sonderkommandos, les sélections opérées par le Todesengel Mengele ( l'Ange de la Mort ), la révolte en octobre 44 des Sonderkommandos qui détruisent les crématoires 3 et 4 du camp... en espérant une révolte générale... qui n'adviendra pas pour des raisons de "calendrier", le SAMUDARIPEN ( le génocide des Tziganes ), côtoyer tout le gratin génocidaire du lieu maudit, dont son commandant Rudolf Höss... avant de quitter le camp un peu avant l'arrivée des Russes, leur servir d'entremetteur en Autriche, traverser ( le plus souvent à pied ) une partie de l'Europe, retrouver sa Slovaquie natale et... miraculeusement Gita... l'épouser, créer une entreprise dans le contexte de la mainmise soviétique stalinienne... faire quelques mois de prison pour avoir fait sortir de l'argent et des valeurs du pays pour soutenir Israël... s'évader... passer par Paris avant d'embarquer définitivement pour l'Australie et y refaire sa vie avec Gita.
Désolé si j'ai été un peu long, mais Lale a vécu tellement d'évènements personnels et historiques... qu'il n'était pas facile de faire ce qui m'apparaissait comme étant les choix les plus parlants.
Après lecture de ce roman historique ou témoignage, traduit en 17 langues et dont les droits ont été vendus dans 43 pays, je reste plus que dubitatif.
D'abord parce que ayant fait des recherches, il nous est dit qu'il est basé sur une histoire vraie à... 95%... ! À quel trébuchet ont été pesés ces 95% et quid des 5% restants ?
Quels évènements appartiennent à l'une et à l'autre mesure ?
Voici ce que dit (en anglais... sorry ! ) l'auteure à ce propos :
"“The book does not claim to be an academic historical piece of nonfiction, I'll leave that to the academics and historians,” she wrote in an email. “It is Lali's story. I make mention of history and memory waltzing together and straining to part, it must be accepted after 60 years this can happen but I am confident of Lali's telling of his story, only he could tell it and others may have a different understanding of that time but that is their understanding, I have written Lali's.”
Certes il y a le temps, la perception et la mémoire de chacun.
Certes Lale a toujours craint d'être considéré comme un collabo... d'où, dit-il, son long silence...
Mais dans mes très nombreuses lectures sur Auschwitz, je n'ai jamais entendu qui que ce soit mentionnant pendant 3 ans la présence du même tatoueur. Jamais non plus cette figure "royale" célèbre dans le sinistre camp n'a été évoquée par les survivants. Jamais je n'ai entendu dire que la justice s'était intéressée à lui. Pas davantage les historiens... et étrangeté parmi les étrangetés... aucune trace, a priori, dans les archives d'Auschwitz-Birkenau...
Alors prudence si vous avez pour projet de lire ce bouquin, cette "biographie". le moins que vous puissiez avoir comme réflexe avant de vous immerger dans cette belle histoire d'amour au milieu de l'horreur, c'est d'avoir à l'esprit qu'elle mêle vérité et fiction au sein d'une Histoire qui, elle, a malheureusement bien existé.
Pour finir je tiens à souligner le manque de profondeur de l'écriture, qui donne un effet survol du temps et de l'action, voire un manque de rigueur narrative... ; de scénario à livre, le fossé littéraire n'a pas été parfaitement comblé.
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Le tatoueur d'Auschwitz n'est pas une histoire de plus sur la Seconde Guerre mondiale.
Chaque récit sur le sujet se conforme différemment à une ligne narratrice et émotionnelle uniques.

L'écriture de Heather Morris provoque de chocs.
Choc de la puissance des personnages dépecés par l'horreur, entraînés malgré eux dans des événements qui les dépassent.

L'auteure néo-zélandaise fait incarner l'effroyable, l'inconcevable, l'irréparable.
La première partie du récit est saisissante, tel un théâtre absurde et cruel, qui se déroule dans un calme apparent, lentement, inexorablement.

Heather Morris révèle un immense domaine informulé, sous la surface innocente des gestes et des paroles. Au-delà de ce qui est dit en clair, des arrière-plans indéfinis se laissent percevoir dans une demie ténèbre mouvante et palpitante.

De manière sobre et sans mélodrame, l'on s'interroge sur notre propre rapport à la mémoire, aux témoignages et à la justice.

C'est un roman/témoignage qui se lit dans une sorte d'urgence intense et désespérée.
C'est épouvantable et au même temps beau comme des éclairs qui déchirent un ciel noir.

C'est un véritable devoir de mémoire : pour ne jamais oublier !


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D'aucuns diront que c'est un énième livre sur le sujet des camps.
D'aucuns diront qu'il ne faut pas oublier.
D'aucuns diront que c'est un livre à lire. Je suis de ceux-là.
Parce que le témoignage direct d'un survivant, recueilli avec justesse et respect, sans pathos, sans larmoyant, c'est juste humain. C'est juste, inestimable.
J'ai visité Auschwitz il y a quelques années : des grandes baraques en briques (celles en bois avaient été détruites), alignées comme un jeu de Lego bien organisé, sous un ciel bleu pur. De l'herbe, du silence, une odeur de printemps, et nos petites vies de simples visiteurs si confortables, l'estomac plein et le corps au chaud dans nos vêtements propres, les cheveux brossés flottant dans la brise.
Alors difficile de se représenter l'horreur, le froid, l'odeur de la souffrance, de la mort, de la solitude, de l'humain rendu inhumain par des bourreaux fous. Difficile d'imaginer la neige, les cendres qui masquent le soleil s'échappant des grandes cheminées. Difficile d'entendre les pleurs des enfants, les ordres hurlés, les coups de feux, les trains qui amènent les nouveaux.
Alors pour qu'on réalise, ils ont exposé de grands tas que l'on peut voir derrière des baies vitrées, comme dans un musée : des montagnes de valises de ceux qui sont arrivés mais ne sont jamais repartis. Des montagnes de lunettes, des mèches de cheveux, des dents, des pots vides ayant contenu Zyclon B. C'est épouvantablement macabre, criant de souffrance. Cela m'a plongée dans une profonde perplexité : n'est-ce pas du voyeurisme ? Si des parents étaient morts à Auschwitz, aurais-je envie que le moment le plus horrible de leur existence soit exposé à la vue de tous ? N'y a-t-il pas "mieux" pour ne pas oublier ?
Des années après, je n'ai toujours pas la réponse à cette épineuse question. Je crois qu'il n'y en a pas d'unique.
Et ce livre est une des réponses pour ne pas oublier la cruauté des bourreaux, la volonté de ceux qui tentaient de survivre et l'humanité des justes.
On y voit aussi l'après camp. Cette période nébuleuse où les peuples erraient dans une Europe effondrée. Car les survivants après Auschwitz n'ont pas été pris en charge tous, ni tout de suite. Manque d'organisation, mais aussi manque d'information. Les détails de ces horreurs n'avaient pas encore fuité partout. La cruauté des nazis à parfois laissé place à des soviétiques pas très recommandables.

On s'y interroge aussi sur la frontière parfois ténue entre s'arranger avec l'ennemi et collaborer. En toute conscience les personnages de cette histoire ont trouvé le juste milieu : s'arranger avec l'ennemi pour survivre oui, mais pas au détriment des autres prisonniers.

Alors, faut-il le lire ? Oui. Sans fard, sans pathos. Mais avec amour.
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L'amour au premier regard et l'univers concentrationnaire…. Deux notions aussi éloignées l'une de l'autre que pourtant Heather Morris réunit dans « le tatoueur d'Auschwitz ». Vaste ambition, pas forcément aidée par la phrase bateau (et qu'on pourra considérer comme frisant la décence) inscrite sur la 4e de couverture « L'histoire vraie d'un couple amoureux au coeur de l'enfer ». Car oui, « le tatoueur d'Auschwitz » est un docu-fiction.

Cette histoire est en effet celle de Lale Sokolov, un jeune juif slovaque qui a été déporté volontairement (pensant faire échapper sa famille au pire) en avril 1942 vers le camp d'Auschwitz-Birkenau. Par son courage et sa personnalité, mais aussi sa maîtrise de plusieurs langues – avantage plus que certain pour survivre –, et par la « chance » qui aura été malgré tout une alliée pendant sa détention, il réussira à occuper le poste de tatoueur du camp, tâche sinistre qui consiste à inscrire à l'aiguille sur la peau des nouveaux arrivants leur numéro de matricule. C'est ainsi qu'il fera la connaissance de Gita, elle aussi slovaque, et que naîtra par la même occasion un amour qui résistera à toutes les épreuves…

Si je n'avais pas su qu'il s'agit d'un roman reposant sur le témoignage d'un détenu, jamais je n'aurais pensé que cette histoire est crédible. En effet, Lale Sokolov fait montre d'une puissance d'adaptation et d'une force morale hors du commun, réussissant à se créer un réseau qui lui permettra de survivre à tous les coups du destin. La relation avec Baretzki, l'un des jeunes officiers SS du camp, une espèce de sadique incompétent et psychopathe qui lui rendra pourtant quelques services (intéressés bien sûr) m'a paru difficile à croire. Tout comme le trafic que Lale Sokolov réussit à mettre en place, à la barbe des nazis, lui permettant d'obtenir médicaments et nourriture pour sauver Gita ou d'autres amis… La manière dont la romance entre Lale et Gita est décrite donne l'impression qu'il était « facile » (toutes proportions gardées) de pouvoir s'isoler ou passer un moment à deux (toujours à la barbe des nazis, ce qui à force fait un peu beaucoup…). Je ne suis ni historienne ni spécialiste de l'univers concentrationnaire, mais j'ai eu l'impression à la lecture que de nombreux aspects, certaines difficultés du quotidien, ont peut-être été gommées, voire tronquées.

C'est d'ailleurs ce qui explique que l'ouvrage a fait polémique à sa sortie, la direction du mémorial d'Auschwitz ayant reproché à l'ouvrage ses nombreuses inexactitudes et exagérations donnant une image erronée de la vie dans le camp, voire du camp lui-même, ce qui lui paraissait dangereux et irrespectueux. Je pense comprendre les craintes exprimées en ce sens pour les raisons expliquées plus haut, que l'autrice désamorce dans une note finale de l'ouvrage et dans diverses interviews, où elle explique que la mémoire ne colle pas toujours exactement à l'histoire, bien qu'il n'y ait « pas de discordance entre les souvenirs et l'histoire » chez Lale. Et de donner une anecdote intéressante : un rabbin lui aurait expliqué que le mot « histoire » n'aurait aucune traduction en hébreu, et que toutes les histoires juives proviennent uniquement de la mémoire. Avec ses exactitudes, comme ses faussetés.

Pour autant, « le tatoueur d'Auschwitz » reste intéressant pour ce qu'il raconte du quotidien des camps de concentration, et des trafics qui pouvaient y avoir cours. Comment la maîtrise de plusieurs langues a été un atout, notamment pour obtenir un travail « au chaud », facteur indéniable de survie, et en premier lieu l'attention permanente qu'il fallait avoir sur tout, le moindre détail insignifiant pouvant conduire à la mort…

J'ai lu d'une traite cet ouvrage, qui m'a émue parce que la vie de Lale et Gita aura été rude jusqu'au bout, mais que rien ne sera venu à bout d'eux, sans que pourtant l'écriture soit renversante, mais elle est juste, sans pathos exagéré. C'est une lecture qui restera marquante, moins toutefois que celle de Primo Levi ou Imre Kertesz.
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Difficile de ne pas avoir entendu parler de ce roman tant il a fait parler de lui dans la presse ou sur les réseaux sociaux. En outre, beaucoup de personnes me l'avaient chaudement recommandé : ma mère, des collègues, des copines blogueuses, … Pourtant, je n'étais pas encore passée à l'acte ! Il m'a fallu du temps. Mais, grâce au club des lecteurs, c'est fait ! Et, quelle belle découverte ! Ce fut un moment sensible, touchant et vraiment prenant à lire. Certes, le dénouement est assez facile et expéditif toutefois, j'ai été émue par certains passages et plusieurs personnages. D'ailleurs, je comprends que Heather Morris ait décidé d'écrire d'autres ouvrages faisant écho au « Tatoueur d'Auschwitz », notamment avec Cilka. Cette dernière m'a fait forte impression ! Si j'en ai l'occasion, je lirai volontiers son histoire…

Pour en revenir au récit de Lale et de Gita, sachez qu'il ne s'agit pas entièrement d'une fiction. En effet, il semblerait que l'autrice se soit inspirée de faits réels afin de construire cette incroyable romance née dans le camp d'Auschwitz. Étant donné le contexte de ce huis-clos, vous vous doutez qu'il y aura des passages insoutenables, révoltants et inhumains… Ainsi, certaines actions injustes provoqueront l'indignation des lecteurs : morts injustes, conditions de vie intolérables, barbaries de certains gradés, … Ayant lu d'autres titres abordant le sujet, j'ai estimé que c'était dur, mais pas aussi développé et barbares que d'autres romans historiques ou polars historiques lus par le passé. Si vous avez déjà lu des titres de Sarah Cohen-Scali, sachez que l'on est dans la même en idée. Peut-être même en moins détaillé psychologiquement… (Si vous ne connaissez pas « Max », « Orphelins 88 » ou « Août 61 », il est temps de vous y mettre !)

Ce qui fait la force de ce livre, c'est vraiment son héros qui va réussir à fédérer une véritable organisation où l'entraide, l'altruisme et le courage seront les maîtres-mots. Lale est un homme aussi épatant qu'exemplaire ! Attachant, loyal, bon, solidaire, bienveillant, brave, intelligent et battant, il ne baissera jamais les bras. J'ignore où s'arrêtent la réalité et la fiction cependant, j'ai suivi avec fascination cet homme déterminé. Honnêtement, je pense que cette lecture peut apporter un très bon complément aux cours des étudiants, notamment aux lycéens. L'ambiance des camps est bien retranscrite, tandis que le style est fluide, assez descriptif et entraînant. En outre, le rythme est très bien géré. On alterne bien entre tensions, échanges entre les prisonniers, actes des Nazis, tentatives de survie, etc. Vous l'aurez saisi : je recommande ce texte bouleversant.
Lien : https://lespagesquitournent...
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Je viens de refermer ce livre et je suis encore bouleversée par l'histoire de Lale et de Cinka qui ont vécu l'horreur à Auschwitz. Je n'arrive toujours pas à comprendre comment des êtres humains ont pu commettre cette horreur. Malgré les monstruosités subies on peut voir que l'amour, l'amitié et la solidarité subsistent et donnent de l'espoir. La plume de l'auteure nous permet de visualiser parfaitement l'environnement et l'horreur dans lesquels évoluent les personnages.
Ce roman est un magnifique témoignage qui vous fera passer par toutes sortes d'émotions.
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Une très belle histoire d'amour, mais pas que cela.
C'est aussi le combat d'un homme parlant plusieurs langues et assez malin pour arriver à s'en sortir...
Et grâce à son ingéniosité, il va aider ceux qui l'entourent à améliorer un tantinet leur quotidien...

La lecture est agréable et prenante... Un vrai coup de coeur

Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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Un roman d'amour entre Lale, le tatoueur d'Auschwitz, et Gita, une prisonnière du camp de Birgenau.
Loin du témoignage poignant de Primo Levi dans « et si c'est un homme » sur l'horreur et l'enfer des camps , il est difficile d'adhérer au ton parfois plus léger et badin d'Heather Morris.
Malgré tout, une histoire de couple joliment raconté
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