Entre bruine et déluge,
10 jours en mai 1974. Glasgow. La pluie ne cesse de tomber sur la ville, ses quartiers les plus sordides gangrénés par l'insalubrité, l'alcool, la drogue et les rivalités entre gangs mafieux. L'inspecteur Harry Mc Coy y balade son ulcère perforé, allant d'homicides en pubs.
Incendie criminel faisant 5 victimes, enlèvement violent et meurtre effroyable de certains des auteurs, suicide peut être forcé, assassinat d'une jeune fille dans un cimetière… Dans cette ambiance sanglante plutôt glauque, Mc Coy essaie de remonter les fils et en arrive à se demander s'il n'y a pas un lien entre toutes ses affaires.
La trame policière est complexe, opaque… L'omerta, les non-dits, les informations tronquées, les mensonges, l'hypocrisie sociale, les supputations alimentent les enquêtes de notre bien singulier inspecteur, mal dans sa peau, malheureux, empêtré dans son passé sordide lié aux bas- fonds, à la misère, à l'exploitation des adolescents… Un inspecteur introverti à la recherche de vérités troubles qui se dérobent. Un homme blessé à l'humour acide.
Polar social particulièrement noir, « le
Joli mois de mai » est passionnant : le héros (que je découvre) est lui- même une énigme avec son comportement borderline, le déroulé sombre et confus de l'enquête rapportant des vues partielles s'imbriquant mal, mais surtout
Alan PARKS accomplit un tour de force littéraire avec ce récit qui suit l'inspecteur Mc Coy du début à la fin. Avec lui on oublie les facilités, les brefs chapitres alternant les personnages, virevoltants, simples dans leur construction comme dans leur écriture.
L'ensemble est soigneusement élaboré, intelligemment construit, subtilement écrit pour nous immerger dans cette ambiance déliquescente nourrie de tragédies, de violence, de justice expéditive. Glascow au coeur noir… Bien sûr on pense à l'Edimbourg de John Rébus et de
Ian Rankin.
Excellent. Découverte à approfondir.