AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782368128053
208 pages
Charleston (24/08/2022)
3.65/5   33 notes
Résumé :
« Quel mot ? Quel récit ? Quelle poésie pourrait boucher ce trou dans ma tête ? Mon cahier de vocabulaire s’est vidé, et cela bien avant l’explosion. Je continuerai à faire l’économie des mots. Je choisirai uniquement de vivre, je sais si bien le faire. Je souris, je mange, je danse, je dors et je pleure. Dans cet ordre, comme je l’ai appris, j’organiserai mon existence. »

Entre Beyrouth, le Sud-Liban, la Palestine, la Côte-d’Ivoire et Paris, Samar Se... >Voir plus
Que lire après Vivre sans bruitVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
3,65

sur 33 notes
5
5 avis
4
9 avis
3
2 avis
2
3 avis
1
2 avis
C'est l'histoire d'un écartèlement, celui d'une enfant partagée entre plusieurs pays, plusieurs cultures, plusieurs horizons. Une Libanaise qui a grandi en Côte d'Ivoire, qui n'aime pas Beyrouth, dont les origines palestiniennes dérangent la bonne société et qui choisira la langue française pour vivre sa vie. C'est l'histoire d'une jeune fille confrontée à la perte, au déchirement, à l'abandon.
C'est l'histoire de la mort d'une mère qui questionnera son existence d'être humain.

Coup de foudre pour ce roman bouleversant d'une puissance qui me laisse sans voix. Les mots claquent, les phrases résonnent et le récit me laisse coi...

L'autrice nous livre ici sa relation à son pays et à sa famille. Elle nous parle de ses racines, de ses blessures et de ses combats. le style de la plume reflète l'âme du roman, passant d'un sujet à un autre de façon parfois abrupte, c'est une immersion en plein coeur de son être, un voyage dans ses pensées les plus intimes. 

J'ai aimé retrouver dans ce roman toute la complexité d'un pays comme le Liban. Je me suis attachée à cette petite fille essayant de cacher son accent du sud en se plongeant dans vingt mille lieues sous les mers pendant la récréation, ne voulant pas apprendre l'arabe préfèrant s'exprimer en français, cherchant sa place entre un petit frère malade, une mère effacée, un père distant, meurtri par la guerre et par la mort de son frère.

A travers son histoire, elle s'interroge sur son identité, sur sa capacité à s'affirmer en tant que femme loin de l'image de cette mère qui a vécu sans bruit... Au fil des pages, elle nous raconte cette mère qui n'est plus, dont la mort a fait basculer sa vie...

Écrit avec finesse et justesse, c'est à la fois drôle, tendre, émouvant et dramatique, c'est un récit intime à la fin brutale, un cri du coeur qui ne peut pas laisser indifférent...
Commenter  J’apprécie          62
Vivre sans bruit de Samar Seraqui de Buttafoco

La narratrice est née en Côte d'Ivoire, y a grandi avant de vivre au Liban, pays d'origine de son père, puis à Paris.
Elle nous livre un récit intime avec pudeur mais aussi beaucoup de tendresse envers sa maman qu'elle a perdu à 21 ans.
On découvre son histoire familiale, la place qu'elle s'est faite entre ses deux frères dans cette famille qui a connu la pauvreté, l'ascension sociale puis déroutée, décimée par la mort de la maman. Elle grandit dans une famille attachée à la tradition, à la religion islamique et au patriarcat.
On l'accompagne dans son cheminement pour devenir une femme indépendante et libre, malgré la pauvreté, les remontrances de la famille ou le racisme une fois à Paris. Face à tout, elle répond par un travail acharné, une force de caractère qui se dégage parfaitement du texte sans abattement. Une femme qui ne se contente pas de ce qu'on lui propose.
C'est en fine observatrice qu'elle livre un roman plein de délicatesse, une lettre d'amour à sa maman, le récit d'une lutte en tant que femme.
Elle réussit aussi à donner une dimension plus grande au livre en y introduisant des éléments de l'histoire du Liban et sa complexité.
Un texte court riche et intense livré dans un très beau style énergique à l'image de la personne que laisse supposer le roman.


“L'expérience de la faim fut violente. Je n'ai jamais verbalisé le mot. Quand j'ai eu faim, je n'ai jamais dit “j'ai faim”. La faim est sèche. Mon imagination était débordante. Je me faisais croire à moi-même que j'étais rassasiée de peur que ma maman, morte de surcroît, souffre de me savoir dans cet état.”
Commenter  J’apprécie          50
L'auteure raconte son histoire dans l'Histoire, sa famille et son impact, sa vision de la vie à contre-sens de sa culture de ses origines.

Cet ouvrage est un voyage entre Beyrouth, la France, la Côte d'Ivoire, le Sud du Liban et la Palestine. C'est également un voyage dans le temps, dans l'Histoire et finalement un voyage qui a des résonances philosophiques.
Je l'ai dévoré en quelques heures!

Il est construit grâce à des phrases courtes et si fortes, c'est réellement puissant! Si tout y est décrit sans détour, il réside une infinie délicatesse et une grande finesse dans ce récit.

C'est hors du cadre qu'on lui imposait que Samar, trop abîmée pour ne pas sans cesse chercher une forme de liberté, mène sa vie, parfois au prix du malheur.
Cette femme qui ne se sentait jamais à sa place a grandi dans un perpétuel conflit intérieur et restitue cela avec beaucoup d'authenticité.

Elle aborde la culture de la personnalité, les problèmes identitaires et nationalistes avec brio tout en concluant sur un simple fait: avant tout, nous sommes des Humains.

La condition de la femme, la religion loin de la modernité, le silence que certaines ont choisi pour pouvoir « vivre », la liberté, le deuil et tant d'autres sujets enrichissent cet incroyable roman!

J'y ai lu des émotions, de la philosophies, de la psychologie, des sciences sociales, de l'anthropologie entre autres. Il n'y a pas assez de mots pour décrire cet ouvrage intelligent, touchant, d'une énorme richesse et d'une justesse qui ébranle!

Merci @ulap d'avoir tant partagé entre ces pages et bravo pour le courage dont vous avez fait preuve tout au long de votre vie!
Commenter  J’apprécie          40
C'est le livre le plus déroutant que j'ai lu cette année. Je l'aime autant qu'il me rends perplexe, pourtant il ne me laisse pas indifférente ! Il est à la fois poétique et brut, joyeux et affreusement triste. L'autrice nous transporte dans sa mémoire, son trop plein de souvenir, trop plein d'émotions, dans son silence j'ai ressentie beaucoup de détresse, parfois de la haine. Elle c'est battu pour survivre au différentes étapes de sa vie, sans avoir son mot à dire, sans pouvoir dire le fond de sa pensé. Elle c'est aussi battus pour ses origines.
Il y a de la solitude dans ce texte, comme une envie de dire sa vérité maintenant que les siens sont partie.
Et que dire de la fin... Je ne m'attendais pas à ça, malgré le fait que l'autrice nous y prépare tranquillement

Au niveau de sa construction, l'écriture est divine, les mots sont maitrisé et choisit avec soins. le déroulement de l'histoire bien qu'atypiques ne me dérange pas, j'aime le fais de sauter du coq à l'âne, même si je pense qu'il est finalement très cohérent au vue de la fin. J'aime aussi la richesse des descriptions, rien n'est laissé au hasard, et j'ai vraiment eu la sensation de voyager et de me retrouver au moyen orient avec Samar.

Pour finir, c'est une lecture que je prendrais plaisir à partager et recommander, mais plutôt pour un publique confirmée car il n'est pas si simple à lire.
Commenter  J’apprécie          50
Vivre sans bruit c'est le récit d'une vie, celle de l'autrice. 

On ne va pas se mentir, ce livre m'a dérouté  au début.  Il faut dire que le style  d' écriture de Samar Seraqui de Buttafoco change de ce que lis d'habitude.  le style est parlé,  les phrases sont courtes, cela est brut, puissant , les mots percutent. Mais on se laisse porter par son histoire, impossible de lâcher ce court roman, elle nous emmène sur les traces de son passé. J'avais l'impression de lire son journal intime.

Dans ce livre autobiographique elle nous parle de ses origines, du Liban, de son enfance heureuse avec ses parents et ses frères, de sa vie à Paris, de racisme, de l'écartèlement entre deux cultures. Mais il est surtout une déclaration d'amour à sa mère décédée trop tôt.

L'autrice se délivre sans filtre, elle pose les mots et nous capte, nous faisant réfléchir sur notre vie, notre construction et notre liberté. Il y a des passages tendres, d'autres drôles .Et il y a ce dernier chapitre, celui qui vous renverse, vous bouscule et m'a profondément émue,  mes larmes ont coulé. Quand je repense à ses mots j'ai encore la gorge qui se serre et les larmes qui montent.

Une lecture puissante écrite avec beaucoup de finesse qui me marquera pendant longtemps.
Commenter  J’apprécie          40

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
A Beyrouth, tout le monde a un avis sur tout. Je ne trouve pas mes mots, je n'ai rien à dire. Je les écoute intellectualiser des choses de la vie. Je masque mes colères, je veux partir. Je ne veux surtout pas qu'ils aient un avis sur ce que je pourrais dire comme bêtises.
Commenter  J’apprécie          20
Le verre touchait mes dents. Les bulles coulaient. Cà piquait, c'était bon. Je dansais. Je tournais en rond. Je souriais. Mes yeux se fermaient quand je soufflais mes bougies. Je regarde les photos pour ne pas oublier que j'ai connu l'insouciance.
Commenter  J’apprécie          10
Je viens d'une région du monde où la grande histoire ne se lit pas dans les livres, elle se vit en direct, elle est l'extra dans l'ordinaire.
Commenter  J’apprécie          20
Partout, il y a d'anciennes traces de la guerre, j'ai grandi avec des cicatrices que je ne connais pas. Et pourtant, cette douleur m'est intime. J'ai été élevée avec le malheur des autres.
Commenter  J’apprécie          10
Mon père et moi avions de vraies conversations. A chacun de mes arguments, il me disait "c'est écrit où ?" comme si les choses existaient uniquement lorsqu'elles étaient écrites.
Commenter  J’apprécie          10

Video de Samar Seraqui de Buttafoco (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Samar Seraqui de Buttafoco
Samar Seraqui de Buttafoco aka Ulap aka "Une Libanaise à Paris", est l’une des premières “influenceuses” que la France ait compté. Ambassadrice déterminée d’un style cosmopolite et d’un certain goût du mélange, cette ancienne journaliste oeuvre, par le biais de sa puissante communauté digitale, à des causes qui lui tiennent à coeur. Dernière en date ? Le Liban pour qui elle a levé 87 000 euros et une fondation humanitaire qu’elle a lancé avec trois followers devenues amies. Rencontre pour la rubrique Une Fille Un Style, dans son appartement à Paris entre un tableau signé Ines de la Fressange et ses chaises Bertoia.
+ Lire la suite
autres livres classés : féministesVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Lecteurs (109) Voir plus



Quiz Voir plus

Les emmerdeuses de la littérature

Les femmes écrivains ont souvent rencontré l'hostilité de leurs confrères. Mais il y a une exception parmi eux, un homme qui les a défendues, lequel?

Houellebecq
Flaubert
Edmond de Goncourt
Maupassant
Eric Zemmour

10 questions
569 lecteurs ont répondu
Thèmes : écriture , féminisme , luttes politiquesCréer un quiz sur ce livre

{* *}