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Éric Boury (Traducteur)
EAN : 9782267050288
408 pages
Christian Bourgois Editeur (11/01/2024)
3.87/5   139 notes
Résumé :
Un écrivain qui ressemble beaucoup à Jón Kalman Stefánsson aperçoit Paul McCartney dans un parc londonien, en août 2022. L’ancien Beatles est le héros de sa jeunesse, et le narrateur rêve de lui parler. Mais il lui faut d’abord préparer cette conversation, trier ses souvenirs, mettre de l’ordre dans l’écheveau d’émotions et de récits de toute sorte qu’il aimerait partager avec son idole.

C’est donc à ce voyage dans le temps que nous invite Mon sous-ma... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
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J'avoue que La Trabant jaune sur un passage piéton qui orne la couverture m'a fait de l'oeil car je ne connaissais pas l'auteur et ce clin d'oeil aux Beatles était réjouissant.
Dans cette biographie déjantée, Jón Kalman Stefánsson nous entraîne dans ses souvenirs d'enfance.
Lorsque sa mère meurt et que son père vient le chercher dans sa Trabant, il dit à son fils :
« Je crains que ta mère ne soit morte.
Il toussote une quatrième fois, hoche la tête et ajoute : Oui, c'est la réalité, je crains que ce ne soit la réalité. »

Cette autobiographie pleine de fantaisie pourrait être simplement amusante s'il ne venait s'y mêler tout un tas de personnages irréels ou disparus qui nous emmêlent un tantinet les pinceaux ! Ainsi le narrateur enfant dialogue avec les morts du cimetière, ou bien avec Dieu et la Bible dont il fait une réinterprétation pleine de fantaisie. Mais le personnage récurrent qui a l'admiration du garçon, c'est John Lennon. Régulièrement, il fait irruption dans le récit et la vie de l'enfant, parfois ce sont les Beatles au complet qui sont là, à se chamailler et le narrateur imagine une réconciliation.
En vacances dans les fjords sauvages de l'ouest, il découvre la nature et la vie rude des fermiers. Solitaire, il s'imagine tout une ribambelle d'amis, à commencer par les morts du cimetière avec lesquels il échange en toute simplicité.
Avec un père lointain et taciturne et une belle-mère silencieuse et froide, l'enfant va chercher tendresse et réconfort chez un vieux couple qui habite dans le même immeuble. Auprès d'eux, il peut se laisser aller à son imagination fertile.

Pas facile de suivre une telle loufoquerie, car le récit se perd souvent dans des digressions assez longues qui perdent le lecteur.
Si j'ai été touchée par l'enfant devenu orphelin, solitaire et en manque d'affection, j'ai trouvé que ces irruptions trop répétées de personnages fictifs finissent par submerger l'histoire.
Cette lecture, dont j'attendais beaucoup, me laisse sur ma faim.


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« Mon sous-marin jaune », le nouvel opus d'un auteur à part, poète intransigeant devenu romancier poète, auteur de l'un des plus beaux romans de la littérature contemporaine, « Entre ciel et terre », donne libre cours à l'imagination débridée de Jón Kalman Stefánsson.

Ce roman, teinté de surréalisme, qui emprunte un mode d'écriture évoquant l'écriture automatique, chère à André Breton, semble se dérouler dans un parc londonien où le narrateur, 59 ans en 2022 comme l'auteur, aperçoit Paul McCartney. Il projette de lui offrir le plus ancien texte du monde, « L'Épopée de Gilgamesh », un long texte mésopotamien datant de plus quatre mille ans.

Si la présence concomitante du bassiste de Beatles et du narrateur dans un parc anglais en cet été 2022 est un motif récurrent du roman, il s'agit en réalité d'une diversion. « Mon sous-marin jaune », allusion transparente au célèbre « Yellow Submarine » est surtout une manière pour le narrateur de revenir sur une enfance islandaise austère et pieuse, marquée par le décès précoce de sa mère, un décès que, ni son père, ni lui-même, n'ont jamais réellement surmonté.

Dans un roman plein de joie et de tristesse, joyeusement foutraque, Stefánsson convoque le Dieu vengeur de l'ancien testament, tandis que son fils Jésus le miséricordieux se fait plus discret. le Dieu de la Torah se révèle être un compagnon de beuverie du père du jeune héros, avec qui il chante des chansons de marins jusqu'à plus soif, en compagnie de Johnny Cash.

« Parfois, la vie est une baleine qu'on vient de capturer, mais - où diable est donc Johnny Cash ? »

L'auteur prend un malin plaisir à découper son roman faussement désorganisé en chapitres aux titres tout droit sortis de « Vol au-dessus d'un nid de coucou ». Il insuffle à intervalles réguliers, une forme de vent islandais fou, dans un roman qui mêle le sacré et le profane avec une maestria qui n'appartient qu'à l'auteur.

« Ces choses qui peuplent ma tête, tout ce qui fait que la vie se pare d'étrangeté dans la mort, et Ringo Starr est l'évêque de Hólar ».

J'ai songé en ouvrant ce livre, qu'il serait parsemé d'allusions pour « happy few », ces fins connaisseurs des Beatles qui glosent des nuits entières sur les qualités respectives de « Sergent Pepper » et de l'Album Blanc. Funeste Erreur ! Paul McCartney est bien présent tout au long de ce roman inclassable, et sans doute adulé par l'auteur lui-même. le terrible assassinat de John Lennon par Mark Chapman représente la fin d'un monde, un monde où les Beatles pourraient se reformer, et les voix de John & Paul s'emmêler comme dans leurs plus belles chansons des sixties.

Et pourtant. « Mon sous-marin jaune » n'est pas un livre sur les Beatles, mais bien davantage une étrange farce métaphysique, où un jeune enfant déchiffrant l'Ancien Testament est horrifié par les horreurs indicibles qu'un Dieu sans pitié intime à Moïse de commettre en son nom. Et ce d'autant plus que l'Éternel a pris ses quartiers à l'arrière de l'inusable Trabant de son paternel, où il écluse des quantités titanesques de vodka en compagnie de Johnny Cash.

Le dernier roman de Stefánsson est en réalité un roman sur le questionnement profond et sans malice d'un enfant confronté à l'insondable violence des Écritures, qui ne comprend pas la colère irascible de l'Éternel et se reconnaît bien davantage dans la douceur du message du fils de Dieu, crucifié sur une croix à l'âge de trente-trois ans. Un enfant que sa belle-mère emmène dans les terres arides, sauvages, solitaires, du nord de l'Islande. Un lieu où il découvrira qu'il est en mesure de parler aux morts, que la frontière entre la vie et le trépas est plus ténue qu'on ne l'imagine...

« L'Éternel descend sur Terre, s'assoit dans la Trabant à côté de mon père, et quelqu'un verse des larmes de joie. »

Roman tout en digressions et en contretemps, « Mon sous-marin jaune » ne saurait se réduire à un roman loufoque, où son auteur laisse libre cours à son imagination débordante. Avec une forme de pudeur de clown triste, Stefánsson aborde des questions essentielles de notre bref passage sur cette terre. La mort précoce d'une mère aimante emportée par la maladie, l'alcoolisme d'un père qui sombre dans le chagrin, le regard innocent et empli d'une sagesse qui disparaîtra avec les années que porte un enfant de sept ans sur un monde devenu fou.

« ... et je deviens aussi triste que la commissure des lèvres de Ringo Starr »

Si le sens du tragique de l'existence s'invite dans ce roman foisonnant, il n'est justement jamais triste et recèle bien au contraire une vitalité joyeuse et bordélique. Une vitalité qui ressemble à la vie elle-même. Et c'est peut-être la véritable prouesse accomplie par l'auteur dans cet ouvrage qui ne ressemble à nul autre : nous restituer la grâce éphémère de cet improbable miracle que l'on nomme la vie.

---

« Some kind of innocence is measured out in years
You don't know what it's like to listen to your fears

You can talk to me
You can talk to me
You can talk to me
If you're lonely, you can talk to me »

Hey Bulldog - The Beatles

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Ça parlerait de quoi le dernier roman de Jon Kalman Stefansson ? Peut-être qu'il serait vain de chercher à le savoir, ça parlerait de tout et de rien, ça entremêlerait les époques et les strates, l'imagination et le réel, les lignes du temps s'y superposeraient entre vivants et défunts au dessous du cosmos, Johny Cash, le père et l'Éternel ou les Beatles, les sternes arctiques et les phoques, la mort d'une maman et l'arrivée d'une belle-mère. Ça parlerait en filigrane d'un merveilleux conteur à qui tout semblerait permis, sa baguette d'immunité de poète en défricheur de vie, allant de détails en digressions, de délocalisations en situations. Mieux que de la TNT pour tout exploser, le JKS agirait comme de la pure dynamite à narration, toute en festival poétique.
Ça parlerait surtout d'un livre de vies presque sans histoires mais qui serait l'histoire de la vie, un livre sous forme de littérature englobante adepte du grand tout et surtout de condition humaine, qui défocalise et débusque, titille les astres comme les aspérités d'une existence, une littérature envoûtante et débridée à l'affut de tant de choses surprenantes en ce monde, que « celui qui prétend le comprendre est soit un idiot soit un menteur».
Mais ça parlerait aussi d'une rengaine sous forme de rencontre en août 2022 de l'auteur avec Paul McCartney dans un parc londonien, avec la Trabant de son père en sous-marin et de son projet de redonner voix aux défunts et à sa mère, de sa jeunesse, de son copain Örn apostrophé par de vieux poètes de Mésopotamie, de tant de choses et encore d'autres, parfois drôles, même si la nostalgie est souvent là avec sa tristesse comme « une braise en nos coeurs ».
On croyait tout savoir de Jon Kalman Stafansson et ses méthodes de narration débridée, mais sans doute que l'on n'en savait rien ou pas grand chose tant la surprise et le plaisir à s'embarquer dans ce sous-marin jaune restent intacts, peut-être même qu'il nous livre ici son roman le plus personnel, traumatique et émouvant. Et magnifique.

« Et peut-être la littérature est-elle en fin de compte le lieu qui nous permet de nous rapprocher un peu plus de la compréhension de l'existence ou d'en appréhender quelques éléments, en grande partie parce qu'elle abolit toutes les limites. Ou plutôt parce qu'elle ignore les frontières que l'homme est bien le seul à comprendre, il les éparpille autour de lui et les souligne avec tant de force qu'on peut aller jusqu'à dire qu'elles sont le principe selon lequel se définissent son existence et son univers. 
Même si lesdites frontières n'ont d'existence qu'à l'intérieur de sa tête. »


Un grand merci à Babélio masse critique et aux Éditions Christian Bourgois !
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Il est là, assis sur une couverture, à l'ombre d'un vieil arbre dans ce parc de Londres. Paul McCartney a sorti un roman de son sac et tourne ainsi quelques pages en tendant l'oreille par moment sur la musique des oiseaux. Quel roman cela pourrait être, se demande l'auteur. Un roman islandais, peut-être. Un roman de lui-même ? La claque... Paul, le héros de sa jeunesse, il l'a accompagné tout au long de sa vie, qui lit un de ses livres. Mais comment oser l'aborder après ça ? Il a croisé souvent le regard de Paul, dans les étapes clés de sa construction d'écrivain, comme dans ce bus qui l'a emmené dans le Nord de l'île pour des vacances d'été, la bande des quatre assis au fond en train de composer de nouvelles musiques, une foire pas possible.

Mais il n'y a pas que Paul ou Ringo dans ce sous-marin jaune… Quand il était dans la voiture de son père, il se retournait souvent pour voir Dieu l'Éternel et Johnny Cash assis sur la banquette arrière de la Trabant en train de boire des bouteilles de vodka à même le goulot. Dieu et Johnny furent très complices pendant des années, faut dire que descendre des bouteilles de vodka ensemble, ça forge des liens solides. Puis un jour, Johnny a disparu. Et à l'arrière de la Trabant, à côté de Dieu l'Eternel, étaient assis Simon & Garfunkel. Toujours la vodka qui passe de main en main, fini les chansons de marins à tue-tête avec des femmes dans chaque port, the sound of silence sonne en guise de refrain. Où diable est donc Johnny Cash, pendant qu'une baleine semble souffler aux larges des côtes nordiques. Et puis un autre jour, c'est Rod Stewart qui est venu s'asseoir à côté de l'Eternel. Lui, était plus whisky. Et il parlait tout le temps de cette nana avec des jambes, longues, longues et belles, belles, hot legs, elle est chaude chaude et a l'oeil qui pétille à chaque fois qu'il en cause à Dieu l'Eternel. Moi aussi.

Bref, c'est un roman musical, un roman d'initiation qui voit ce gamin errer dans l'adolescence sur cette île, entre souvenirs de campagne et de catéchisme. Et d'une telle vie, loufoque et solitaire, naîtra probablement un grand écrivain, si grand que ses romans seront traduits de l'islandais en anglais, et seront même lus par Sir Paul McCartney, c'est dire la qualité de l'écrivain qui m'a encore une fois embarqué dans son histoire, qui pour une fois fut nettement plus solaire que le crépuscule auquel l'auteur m'avait habitué. Un voyage dans le temps entre la Mésopotamie de 5000 av. J.C. et la ville de Keflavik dans les années 1980 où Ringo Starr serait devenu un évêque et à tout moment décapité… Heureusement les sternes arctiques continuent de voler dans le bas ciel, les gâteaux locaux sont préparés à base d'oeufs de goéland, « … et je deviens aussi triste que la commissure des lèvres de Ringo Starr. »
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Toi qui as la tête trop fermement vissée sur les épaules, passe ton chemin !

Toi pour qui toute histoire a nécessairement un début, un milieu et une fin, toi qui doutes qu'un narrateur puisse te parler simultanément en plusieurs points du temps et de l'espace, toi qui ne crois pas au chevauchement de réalités alternatives, toi qui es peut-être allergique aux références bibliques revisitées et aux digressions à n'en plus finir, repose vite ce bouquin où tu l'as trouvé.
Si l'idée d'un Dieu-colère discutant à bâtons rompus avec Johnny Cash sur la banquette arrière d'une Trabant pétaradante lancée à pleine vitesse sur une petite route islandaise dépasse ton entendement, alors ce livre n'est pas pour toi.
Désolé.

En revanche, si tu sais combien "il est parfois difficile d'appréhender le temps en ses nombreux paradoxes", si tu peux admettre "qu'il est en soi logique d'affirmer que la plupart d'entre nous vivons à la fois à toutes les époques" et que par conséquent, "lorsqu'on y réfléchit, il semblerait logique d'affirmer pour ainsi dire n'importe quoi", embarque vite à bord de ce curieux sous-marin jaune !
Tu y croiseras pour commencer Paul McCartney et ses trois petits camarades (bien sûr !), mais aussi l'Éternel en personne, accompagné d'une cohorte de prophètes illustres tout droit sortis de l'Ancien Testament, ainsi qu'un moniteur d'auto-école au coeur fissuré, le fantôme d'un professeur d'islandais, un écrivain raté reconverti en chauffeur de taxi, et tous les défunts bavards d'un petit cimetière de campagne perdu dans les fjörds de l'Ouest.
Ça en fait du monde, hein ?
Tous ces braves gens, vivants ou morts, réels ou fictifs, se trouvent réunis sur scène autour du grand Jón Kalman Stefánsson - puisque c'est bien lui le personnage central de cette autobiographie complètement loufoque - où chacun virevolte en un ballet joliment chaotique et tout à fait unique en son genre, assez déstabilisant pour le lecteur non averti...

J'ai moi-même eu du mal à entrer dans cette histoire embrouillée, déstructurée, faite d'allers-retours permanents entre les époques, d'instants dilatés, de curieux phénomènes d'ubiquité et de séquences totalement fantasmées où l'auteur dialogue avec le Créateur, avec John Lennon ou encore avec d'autres versions plus jeunes de lui-même, à mesure que "les vagues du passé se déversent sur [lui]".
Un exemple avec cette rencontre pour le moins troublante entre l'écrivain et l'enfant qu'il fut : "j'aperçois le gamin de huit ans dans la pénombre du couloir, debout à côté de son chien. Nos regards se croisent un bref instant, il baisse les yeux sur l'animal, prononce quelques mots à voix basse puis tous deux tournent les talons, et s'évaporent."
N'avez-vous jamais vécu pareille expérience ?

Ainsi, après une entrée en matière un peu déroutante et une fois notre triste rationalité remisée au placard, les digues de la logique et de la cohérence finissent par céder et on se laisse finalement emporter dans un grand maelström de poésie et d'émotion, comme seul Stefánsson sait les produire.
Depuis le milieu des années 60 et son enfance solitaire (marquée notamment par la mort de sa mère) jusqu'à ce mois d'août 2022 où Jón rencontre, en la personne de sir McCartney, l'une de ses glorieuses idoles, l'auteur nous propose un voyage étonnant à bord de son sous-marin jaune en plongeant parfois très loin sous l'écume du réel, "à l'abri des meurtrissures du monde".

Estimant "qu'aucune place n'a été prévue pour [lui] dans l'existence", il lit assidûment la bible en quête de réponses, obnubilé par la recherche de sa mère disparue...
Avec ses yeux d'enfant, il interprète les textes à sa manière et se réfugie peu à peu dans une réalité parallèle, augmentée non pas par un quelconque artifice technologique, mais bien par la magie des mots et le pouvoir sans limite de l'imagination.
Et quand parfois le submersible refait surface, ce n'est que pour offrir au lecteur le plaisir de pouvoir admirer les paysages islandais que Stefánsson décrit à merveille, ces landes superbes, ces "montagnes taillées dans le silence", ces sternes arctiques aux vols enchanteurs.

Comme toujours, "nostalgique de l'époque où les rêves et le réel cheminaient si près l'un de l'autre qu'on pouvait à peine les distinguer", Jón Kalman Stefánsson transporte son lecteur dans un monde à part, absurde mais envoûtant, où la musique tient une place de choix. Son style unique m'a encore une fois conquis, et même si par moment j'ai eu le sentiment de tourner en rond dans ce roman qui parfois traine un peu en longueur, je continue à m'émerveiller devant l'originalité de son travail.

Une oeuvre étonnante qui ne cesse de surprendre, et qui peut-être se trouve condensée dans cette ultime citation (je sais, j'en abuse un peu...) et dans la jolie question qu'elle soulève :
"L'imagination nous conduit souvent vers des univers qui n'ont jamais existé et que personne n'a jamais découverts : ils sont là, quelque part, incroyables, merveilleux, mystérieux, truffés de dangers et d'opportunités qui n'attendent que nous.
Qu'est-ce qui nous retient ?"
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critiques presse (4)
FocusLeVif
27 février 2024
Jón Kalmán Stefánsson est de retour avec Mon sous-marin jaune, étonnante dérive autobiographique.
Lire la critique sur le site : FocusLeVif
LaLibreBelgique
02 février 2024
"Mon sous-marin jaune" est une formidable ode au pouvoir des mots et au rôle sans pareil de la littérature.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeFigaro
02 février 2024
De Paul McCartney, croisé dans un parc londonien en 2022, à une enfance dans les fjords, l'auteur islandais, sexagénaire, se raconte via un double.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Lexpress
09 janvier 2024
Le grand romancier islandais fait du chanteur une figure centrale de son dernier roman. L’écoute intensive des Beatles est-elle un prolongement logique à l’étude de la Bible ?
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (88) Voir plus Ajouter une citation
J’ai passé un moment à observer mon père, le sommeil que lui procurait l’alcool avait adouci ses traits anguleux. Puis je suis monté dans ma chambre, j’ai attrapé une cassette de 90 minutes des Beatles, cherché la clef de la Lada dans la doudoune de papa, posé ma main sur la poignée et suis sorti dans la nuit, dans la nuit sombre et limpide toute peuplée d’étoiles. Pris d’une hésitation, je suis retourné à l’intérieur pour chercher une couverture que j’ai étendue sur mon père. Il dormait encore sur le canapé, et sa bouche ouverte aspirait les ténèbres.

(p. 335)
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Qu’il est agréable de rouler la nuit ! Aussi bien en été, lorsque la clarté déploie de nouveaux univers, qu’en hiver, lorsque les ténèbres tapies à l’écart des lumières de la ville se changent en une paume protectrice, le bruit que font les roues sur la route en berceuse, et que la vie vous laisse en paix.

(p. 334-335)
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Je sais, consent-elle après avoir passé deux ou trois minutes à me regarder manger. Je sais que ça fait du bien d’être seul, précise-t-elle, voyant que je ne comprends pas ce qu’elle entend par là. Tu n’as pas besoin de me le dire, et c’est une grande chance de supporter de se retrouver seul face à soi-même. Mais ce n’est pas une bonne chose d’en abuser. On se surprend rarement, et ce n’est pas bon, parce que l’étonnement est aussi bénéfique pour l’âme qu’une averse pour la végétation.

(p. 317)
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Dieu ne se soucie pas d’avoir des amis, en revanche, il exige une obéissance inconditionnelle. (…)
Et il n’y a personne qui lui tape sur l’épaule en lui disant : Salut, mon vieux ! Personne qui le serre dans ses bras ou l’invite à dîner. Il ne connaît que la peur, l’admiration et la vénération, mais jamais l’amitié. Il doit se sentir très seul.
Peut-être les trous noirs sont-ils la solitude de l’Éternel, qui aspire les lunes, les planètes, la lumière, la joie et l’optimisme ?

(p. 308)
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Je ne saurais dire pourquoi, mais peu après mon déménagement à Keflavík, entre douze et treize ans, j’ai compris que le petit garçon avait disparu. Ce petit garçon qui avait lu la Bible en quête de sa mère, en quête de réponses, en quête d’un chemin qui conduisît hors du monde, loin de la douleur, du deuil et de la nostalgie, cet enfant qui avait été l’ami des défunts, qui s’était promené, accompagné par Jésus et l’éternité, sur une haute lande des Strandir, qui avait vu les Beatles écrire une chanson sur l’amitié et sur cette chose plus vaste encore qu’une étreinte.

(p. 288-289)
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Videos de Jón Kalman Stefánsson (33) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jón Kalman Stefánsson
Jón Kalman Stefánsson - Mon sous-marin jaune
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