500 pages passionnantes sur un personnage monumental.
Catherine, petite allemande choisie par la très grande impératrice Élisabeth (fille de
Pierre le Grand) pour être l'épouse de Pierre se fait très vite une raison et accepte de vivre et d'adopter intégralement la culture, la religion, l'âme russes...
Née fille alors que sa mère désirait un garçon, elle souffre de manque d'amour et s'endurcit. Elle apprend à ne compter que sur elle. Intraitable avec elle-même, d'une volonté de fer, travailleuse effrénée, belle, intelligente, son mariage avec Pierre III est un échec.
Lui, Prusse jusqu'au bout des ongles, admirateur zélé de Frédéric II, immature, fervent adepte des jeux militaires, devenu franchement laid suite à la petite vérole, se perd totalement aux yeux de Catherine et du peuple russe.
Il sera assassiné quelques mois après son avènement en tant qu'empereur et le coup d'état de Catherine.
Catherine, malheureuse avec un mari presque débile et moche (...), longtemps ignorante des pratiques de l'amour, vit des liaisons amoureuses, et durant tout son règne, aura un appétit sexuel avide, choisira toujours des hommes jeunes, beaux et intelligents, dévorés par l'ambition pour certains.
Parmi d'eux, Potemkine, son mari (N°2 non officiel), tiendra une place à part.
Longtemps amants, ils deviendront amis, confidents, admirateurs l'un de l'autre. Mégalo tous les deux, ils réaliseront de grandes choses.
Un autre, Poniatowski, vivra une destinée déterminante dans l'histoire de la Pologne puisqu'il sera avancé comme un pion, pour être nommé roi de la Pologne (et donc subordination de la Pologne à la Russie).
Elle aura un fils présumé de Pierre III mais ce garçon sûrement pas le fruit de leur union, ressemblera traits pour traits à ce dernier et affichera les mêmes goûts, la même attirance pour les exercices militaires et l'uniforme.
À la fin de sa vie, Catherine voudra le destituer et nommer Alexandre (fils aîné de Paul) empereur de toutes les Russies. Mais elle mourra avant d'avoir pu en faire l'annonce officielle, et Paul, trop heureux de pouvoir régner et de jouir du pouvoir, brûlera le document rédigé dans ce but.
Catherine, amie en son temps de
Diderot,
Voltaire et bien d'autres esprits brillants du royaume de France ne fera que très peu la promotion des esprits et artistes russes.
Dès sa jeunesse, enivrée de liberté et d'égalité, elle lira et travaillera avec acharnement mais écartera vite ces belles idées plus tard, prétextant le caractère versatile et passionné du peuple russe ainsi que son ignorance démesurée à laquelle il fallait répondre avec fermeté.
Cette biographie aussi facile à lire qu'un roman ou presque est d'une richesse incroyable.