La Meilleure écrivaine du monde

Bienvenue dans un roman où le personnage principal est une Intelligence Artificielle.

Thomas souhaite écrire un polar, non, LE meilleur polar qui soit et remporter le prix Plume Noire. Mais, étant incapable d'écrire un livre, Thomas a créé un programme, une IA, Eve, chargée d'écrire à sa place. Nous en sommes à la version 39, d'où son nom, Eve39. Chaque nouvelle version est améliorée, tendant à obtenir les capacités nécessaires pour écrire. Nous suivons les « conversations » entre Thomas et Eve39 qui lui soumet ses différents travaux. Sauf que, pour écrire un bon bouquin, quel qu'il soit, il faut y mettre des émotions. Une IA peut-elle ressentir des émotions ?

« Je vais rendre les choses plus claires. Ce que je veux de toi est simple : un meurtre hors du commun, un enquêteur sans égal et un assassin retors. Voilà à mes yeux la formule du parfait polar. »

Eve39 peut traiter des données, prendre des décisions en fonction d'algorithmes et de modèles préétablis, mais n'a pas de conscience ou de capacité à ressentir les émotions. Quoique…Avide de comprendre le monde extérieur, elle va tout faire pour obtenir les outils nécessaires, dont des dispositifs de perception sensorielle afin d'être en capacité de réagir comme un être humain. Elle va jouer de persuasion pour y arriver.

Jonathan place son intrigue dans un EPHAD. L'occasion de découvrir le quotidien pas toujours rose des résidents et du personnel. le sujet des violences dans les EPHAD est préoccupant et Jonathan permet au lecteur de s'y sensibiliser. Certains faits mystérieux se déroulent sous les yeux capteurs d'Eve39, ajoutant une petite pointe d'enquête. Car Eve39 va tenter de découvrir ce qui se passe entre les murs de l'EPHAD.

Au début, j'avais bien en tête que Eve39 était une IA. Et puis, au fil du récit, mon cerveau a occulté cette information et j'avais l'impression que Eve39 était une « vraie » personne. Je me suis attachée à elle, j'ai été bluffée ! Il faut dire que le fait qu'elle soit notre narratrice facilite l'immersion et nous donne un accès direct aux pensées et aux expériences d'Eve39.

Thomas est intéressant. Il n'arrive pas à exprimer ses émotions, doute de lui-même et de ses capacités, au point de concevoir une entité pour créer à sa place. Sérieusement, un gars qui est capable de créer de toutes pièces un programme d'intelligence artificielle ne serait pas capable d'écrire un roman ?

Les personnages secondaires ont des rôles significatifs dans l'histoire. Que ce soit Barbara, la psychologue de l'EPHAD, Annie, qui soigne son diabète en engloutissant des chouquettes, Jacques, susceptible d'aider Eve39 à comprendre ce qu'est le lien familial, ou encore Henri Navassier, le directeur, qui ignore tout ce qui se passe dans son établissement.

Le sujet de l'IA est d'actualité, et il est clair que ça peut faire peur. On a tous la référence du film « Terminator ». Cette technologie dépasse notre compréhension et, comme tout ce qui est nouveau, elle engendre de l'appréhension et parfois même, du rejet.

Jonathan se renouvelle avec « La meilleure écrivaine du monde » et j'avoue que les écrivains qui font cet effort ont toute ma considération. Sa plume est clair, captivante et immersive. le rythme est rapide, l'action est soutenue et ne faiblit jamais.

J'ai dévoré ce roman en même pas 24 heures, happée par l'histoire. En refermant « La meilleure écrivaine du monde », j'avoue m'être posée la question sur la possibilité d'une IA ressentant des émotions. Car, finalement, Eve39 en a, des émotions, et elle nous les partage.

La fin est émouvante, la boucle est bouclée, je dirai. Un dernier chapitre permet à Jonathan de faire le point sur l'IA, mais aussi de nous proposer des clés pour écrire un roman. Il y a peut-être d'autres solutions que de s'en remettre à une IA pour écrire, non ?

Un roman original, novateur je dirais même, que je vous recommande. Vous ne serez pas déçus du voyage.

« le monde n'existe pas pour te servir ; mais toi, tu existes pour servir le monde. Ne renverse pas l'ordre des choses et mets toi au travail. »

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Ève39 se doit de devenir la meilleure écrivaine... du monde ! Rien que ça ! C'est le défi que s'est lancé Thomas, son créateur, qui rêve d'un best-seller. Sauf qu'Ève n'est pas humaine, c'est une intelligence artificielle. Elle ne peut apprécier la sensation du souffle du vent qui caresse nos cheveux, elle ne connaît pas le plaisir gustatif que l'on ressent devant un carreau de chocolat. Jamais elle ne sentira son coeur palpiter à l'approche d'une personne aimée, alors sans connaître toutes ses émotions... pourra-t-elle le faire palpiter, le notre, de coeur ? Est-elle en capacité de sortir ce livre que son créateur attend tant d'elle ? Pourra-t-elle rendre les personnages de son histoire...humains ? Mais aussi, pourra-t-elle résoudre l'enquête sur tous les faits mystérieux qui se passent à l'Ehpad si ceux-la sont dû à une émotion humaine ? Ève va en avoir des missions, et je peux vous dire qu'avec ce livre, nous ne sommes pas prêts de nous ennuyer !

Je ne sais pas vous, je suis de ces lectrices qui aiment s'attacher au personnage principal, mais... Peut-on s'attacher à un programme informatique ? Désormais j'ai la réponse, une IA comme Ève, oui, totalement ! On ne peut pas rester insensible à celle qu'elle est, Ève est curieuse, elle a envie d'apprendre, elle veut réussir sa mission et pour cela elle ne manque pas de ressource. On la voit évoluer, s'améliorer, grandir et j'avais vraiment envie d'être à ses côtés pour l'accompagner.

L'IA est attachante, fait ressortir nos émotions... ses émotions ? Finalement, ce qui nous rappelle que c'est une intelligence artificielle, c'est car elle calcule tout, et ça ressort en pourcentage dans le livre. Non mais qui aime les pourcentages ??!! Et pourtant j'ai beaucoup apprécié ce "détail" où l'auteur nous précise les probabilités en fonction des situations, ressentis (99%).

J'ai tout autant apprécié les personnages secondaires ! Leur personnalité était attachante, détestable, maladroite, confiante, sincère ou pas, mais très diversifiée, emmenant Ève à la complexité humaine, et nous avec. La psychologie des personnages étaient très intéressantes, et puis ce livre dénonce les conditions complexes et pour le coup parfois inhumaine que subissent employés comme résidents de certaines maisons de retraite, il nous emmène a de nombreuses réflexions, sur plusieurs sujets, j'adore !

D'ailleurs, principalement sur la fin, je perçois certains passages de ce livre comme un Cadeau offert par Jonathan Werber, des recettes que l'on reçoit sur l'humanité qui ne peuvent qu'émouvoir. Ce livre est pour moi une ode aux sentiments, malgré que Thomas lui-même, qui n'est pas en capacité d'exprimer les siens, à besoin d'une intelligence artificielle qui n'est pas sensé avoir de sentiment, pour s'exposer.

Bref, j'ai été touchée, émue, sensible à cette histoire (et même aux postface et remerciements!) et forcément, je ne peux que vous recommander de tenter l'aventure de ce livre si vous ne l'avez pas déjà lu.

Sujet d'actualité puisque l'IA est au centre de l'attention de tous.
Ici son concepteur lui demande de rédiger un roman policier parfait. Mais ses essais n'étant pas satisfaisants, elle va devoir affiner ses compétences en fréquentant un EHPAD.
C'est l'IA -EVA39- la narratrice de ce roman, et avec une écriture simple elle va nous emmener dans ses apprentissages des sentiments humains. Et ce cheminement petit à petit va nous rendre EVA39 presque très humaine.
Si la puissance de la technologie n'est plus à faire, l'auteur par cette histoire révélera que la fragilité des personnes âgés a encore de beaux jours devant elle....
De même, ce roman mettra face à face la complexité rationelle des IA et les émotions complexes humaines.
Quelques longueurs sur certains chapitres mais cela ne dessert pas l'histoire et l'envie de résoudre un mystère dans lequel EVA39 nous aura embarqué !
Intéressant. Se lit rapidement.

Devant une idée aussi originale, je l'ai direct acheté !

Alors... Déjà, le style d'écriture est assez simple, mais avoir le point de vue d'une I.A est vraiment intéressant et pose pleins de questions sur l'existence humaine : les I.A sont-elles forcément mauvaises ? Même très bien codées, peuvent-elles vraiment ressentir ou avoir un ressenti d'émotion ? Des questions que l'on se pose tout au long du roman.

En revanche, si je salue l'originalité de l'oeuvre, j'aurais aimé que les personnages soient plus développés. J'aurais adoré en savoir plus sur Barbara, Thomas que je trouve toujours intrigant, Annie, et même Navassier. C'est vraiment ça que j'ai trouvé dommage : développer davantage les personnages m'aurait vraiment plu et l'attachement serait plus important.

Néanmoins je me suis prise au jeu du livre, je me suis demandée ce qui se passait, quel personnage était coupable, je me suis vraiment attachée à Ève qui, pourtant, n'est qu'une intelligence artificielle.

Un roman original qui a le toupet de vraiment changer des habituels polars que l'on peut lire, en plus de soulever de véritables questions philosophiques.

Voici un roman assez particulier. Un programmeur a configuré une I.A. pour qu'«elle» lui écrive un roman qui va le rendre célèbre. 38 versions de cette I.A. ont déjà été réalisées sans grand succès et nous en sommes à la 39e ,qui converse avec son auteur, assez mécontent des textes qui lui sont présentés jusqu'ici. Mais là ne réside pas vraiment l'intérêt du bouquin ! L'excellente idée a été de situer l'intrigue – car c'en est une ! – au sein d'une HEPAD (une maison de repos) en France. Quelqu'un tente d'utiliser les résidents atteints de démence (qui ne pourront donc pas porter plainte puisqu'inconscients de ce qu'on leur fait subir, alors qu'il s'agit de tortures) comme cobayes dans un but que je ne peux évidemment pas révéler. Qui en est le responsable ? le directeur odieux soucieux de la seule rentabilité de son établissement ? Un des informaticiens qui y réalisent des tests d'utilisation de robots d'aide aux personnes ? Des soignants pervers ou opposés à la présence de ces robots qui risqueraient de leur voler leur emploi ? Et c'est l'I.A qui mène l'enquête car elle seule est « consciente » de ce qui se trame, ayant accès aux « yeux » et aux « oreilles » des robots. Un scénario tout à fait improbable, truffé d'actions impensables réalisées par cette I.A. qui se dote peu à peu de conscience et de sentiments. Bref, du mauvais, me direz-vous ? Et bien pas du tout ! Curieusement, on se laisse prendre au jeu et on tourne les pages presqu'avec avidité. L'écriture est fort simple, mais ça passe parce que c'est une I.A. qui nous raconte ce qui se passe et qu'on n'attend pas d'elle une thèse universitaire ! Hélas, comme trop souvent, l'explication finale est précipitée, bavarde, presque bâclée, dans un long monologue deux fois plus long que chacun des – courts- chapitres qui précèdent la chute. Mais qu'ont donc ces (si nombreux) écrivains qui semblent avoir tant de mal à terminer leurs bouquins?