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Critiques de Stephen King (16019)
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La ligne verte

C'est sans hésiter le roman de Stephen King qui m'a le plus marqué, l'auteur, tout en restant fidèle au genre fantastique sait aussi parfois bouleverser son lectorat, et ici il va laisser le thriller de côté et nous émouvoir comme rarement.

C'est un roman d'une grande intensité dramatique, il y a bien sûr le scénario qui est brillant, mais surtout l'intrigue est habilement distillée avec un rythme idéal. Ce roman va nous faire passer par toute la gamme des émotions et nous laisser finalement hébétés et désabusés.

Rarement le thème de l'injustice aura été traité avec autant de sensibilité et d'efficacité, il fallait le talent du King pour faire prendre corps à ce récit et le rendre palpable émotionnellement parlant.

Les personnages sont tous parfaitement dessinés et particulièrement John Caffey, condamné pour le viol et le meurtre de deux fillettes (comme la boisson, mais ça s'écrit pas pareil) et Paul Edgecombe, le chef de la prison, sans oublier Mister Jingles, la souris.

L'histoire est à classer résolument dans le genre fantastique, mais on y pense à peine tant tout paraît logique et cohérent.

L'histoire commence quand Paul Edgecombe, centenaire et vivant dans une maison de retraite, écrit le récit de sa vie et se souvient. Il était en 1932 le gardien-chef du bloc E au pénitencier de Cold Mountain en Louisiane, le quartier des condamnés à mort que l'on désignait sous le nom de "la ligne verte"...
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Shining

Les enfants ont des pouvoirs spéciaux, c’est bien connu : ils devinent la tristesse qu’on veut leur cacher, ils sentent venir les tempêtes ou devinent que leurs parents sont énervés. (Les tout-petits ont cependant la fâcheuse tendance à réagir à l’irritation parentale en criant encore plus fort ce qui amorce parfois une spirale dangereuse, mais c’est une autre histoire…)



L’enfant-lumière a donc des pouvoirs, des capacités encore plus grandes de lire dans les pensées, mais c’est d’abord un enfant vrai, avec des réflexions et des émotions de son âge. Je pense d’ailleurs que Stephen King a innové dans le domaine du roman d’horreur pour adultes, en mettant en scène un gamin, non pas seulement comme victime ou accessoire du mal, mais comme acteur, comme personnage clé.



Avec l’enfance, King amène aussi le lecteur vers une émotion fondamentale de cette période de la vie où l’être humain est tellement vulnérable. La peur, entière, celle qui ne peut pas être amoindrie par un raisonnement que l’enfant n’a pas encore acquis. La peur de ce qui se cache dans le noir, la peur des monstres et des choses qui font tromal...



Au-delà des rationalisations sur la qualité de l’écriture, on aime un livre en fonction de l’émoi qu’il suscite. Est-ce qu’on ressent l’atmosphère angoissante de l’Overlook? Est-ce que la terreur du petit Dany remue un peu les entrailles et fait remonter les peurs qu’on a tous ressenties un jour ou l’autre?



Pour ma part, ce roman a eu le même effet que Psychose de Hitchcock, son souvenir revient toujours lorsque je suis seule dans le corridor d’un vieil hôtel…

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Carrie

Carrie,

Carrie White.



Tout le monde connaît Carrie White.



Le bal de promo qui tourne aux cauchemars, la mère fanatique religieuse qui ferait passer les inquisiteurs espagnols pour des débauchés et les pouvoirs télékinésiques d’une ado mal dans sa peau… Et puis et puis, le harcèlement scolaire, l’intolérance et les filles entre elles, ce n’est pas la sororité solidaire qu’on espère, malheureusement.



Ce livre a été tellement chroniqué que ce que j’écris ne sert à rien. Je devrais d’ailleurs aller me coucher. Va te coucher Manue.



1. C’est le premier roman du King, et c’est toujours intéressant de plonger dans les prémices du maître.

2. Pour ma part, si certains de ses romans méritent un coup de frais, je trouve que les thèmes de celui-ci sont toujours d’actualité, comme si le harcèlement scolaire était quelque chose de malheureusement intemporelle, ainsi que l’humiliation, les tourments de l’adolescence, les attentes sociaux, le conformisme et la manière dont nous traitons ceux qui sont différents.

3. Carrie symbolise la vengeance des gens différents. Tout le monde adore les passages où Peter Parker se venge de Flash Thompson (ne le niez pas). C’est un fait, lorsque nous sommes un adolescent humilié et harcelé, nous aimerions posséder des pouvoirs pour nous venger.

4. L’endoctrinement religieux c’est pas bien et en plus cela peut donner un sentiment d’exclusion.

5. C’est un classique de la littérature horrifique.

6. Vous avez bien aimé le film de Brian De Palma. Le roman est mieux.



Voilà, je ne rajoute peut-être pas grand chose à tout ce qui a été déjà écrit sur le sujet ou peut-être que si. Bonne nuit.

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Blaze

« Blaze plia ce sourire, le rangea dans un coin et le conserva des années».



JE SUIS,, touchée par ce personnage.



Parce-que ce genre de sourire, les « vrais », il n'en a pas connu beaucoup.

Oublié d'un père qui lui a volé sa vie en lui ôtant ses facultés d'un lancé.

Utilisé des autres sans être aimé ni accepté pour autant.

Rien de joli dans sa vie, mais celui-ci n'a jamais été mauvais.



Titre accrocheur pour un Roman court, dont le sujet est poignant.

Originale, grave, touchant par moment, et stressant à d'autre,...

Investissez-vous dans cette lecture, et laissez-vous porter.



L'histoire de Blaze, est une aventure partagée avec un beau bébé de six mois. Celui-la même qui a été kidnappé au sein d'une famille riche dans l'espoir, (pour son kidnappeur), d'obtenir une rançon qui lui permettrait de couler des jours heureux. Ce plan il ne l'a pas conçu, il n'est pas assez intelligent pour cela. Pas depuis l'incident de son enfance. Mais son défunt ami, lui, avait déjà tout planifié: ne restait qu'à suivre le plan.



Sauf que Blaze... il oublit toujours des détails, des petites choses.



Cependant, coups de chance ou coups d(LG)u sort, il parvient à enlever le petit. Et ainsi commence pour le lecteur, la montée d'adrénaline. Car s'il n'a pas une once de méchanceté en lui, il est à peine responsable de lui-même et le voila en charge d'un bébé! Un bambin qui sera, bien souvent livré à lui-même, et qui bien malheureusement: devra parfois en subir les conséquences.



J'ai été touchée premièrement par l'enfance de Blaze, et l'accident fatal qui lui a coûté, à mes yeux, toute sa personnalité. Je n'arrêtais pas de me repasser cette scène, le coeur serré des conséquences connues. Un petit garçon qui autrefois s'intéressait à la lecture, ouvert à la vie, intelligent qui a eu le malheur de grandir aux cotés des mauvaises personnes. Et de perdre une partie de lui.



Secundo, ce roman donne beaucoup de montées de stress quand à l'avenir du nourrisson. Il m'est arrivée de cesser de respirer, les yeux suivants les lignes, en attente du dénouement. Ce serait comme confier la responsabilité d'un bébé à un enfant de 8- 9 ans. Rendez-vous compte...



J'aurais adoré quelque passages supplémentaires entre Blaze et le petit. Des moments de qualité et non de pure pratique sur « comment changer un lange », ou « comment chauffer un biberon ». Toutefois, le roman reste assez complet. Un garçon parfait m'a dit qu'en réalité, ce roman, est le premier écrit par King, avant Carrie et je peux vous assurer qu'il ne contient aucune lourdeur.



Je le recommande.



Bonne lecture



LG
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22/11/63

Imagine. Ton pote-patron-du-bar-du-coin t'entraîne un jour au fond de sa cambuse pour t'y faire découvrir un genre de passage ultra-secret. Là, façon sorcier à lunettes franchissant le mur de King's Cross (l'on notera qu'il est encore question du King quelque part, c'est dingue) te voilà transpropulsé (propultransposé ça marche aussi) dans la quatrième dimension. Juste quelques soixante piges en arrière en fait. An de grâce 1958 plus précisément.



Du coup l'idée c'est quoi ? Ben tant qu'à musarder en terrain d'antan, autant accomplir au passage LE truc qui dépote. Empêcher l'assassinat de Kennedy par exemple…



En voilà un chouette projet qu'il en jette.



OK, mais bon il se passe quoi quand on veut changer le passé Doc ? Et l'effet papillon, on y pense à l'effet papillon ? Parce que Stephen, lui, il y a pensé. Stephen il a pensé à tout. Et il s'est aussi copieusement documenté sur l'Amérique des années soixante, que du coup t'apprends plein de trucs sur le sujet, même que ça te donnerait presque envie d'y rester pour de bon d'ailleurs.



En attendant tu signes pour mille et quelques pages de préparatifs minutieux, de galères surréalistes (tu m'étonnes) et de journées à peu près tranquilles au coeur des riantes sixties, rythmées de ci de là par quelques menues péripéties, attention ça tressaute un peu. Et puis ça palpite aussi. Mais c'est cool.



Voilà, j'ai lu un King. Pour la première fois – shame on me, je sais Stephen. Et super coup d'essai pour une débutante, cette saisissante excursion spatio-temporelle m'aura bien embarquée. Stephen, darling, je repars quand tu veux, où tu veux.






Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Élévation

Un très court roman de Stephen King, qui ne donne pas le frisson, non, non ! loin de là… Mais par contre quel pamphlet !!



Franchement Donald n'a qu'a bien se tenir , parce que franchement si là Stephen n'a pas voulu lui mettre le nez dans ses idées loufoques ( a lui et a ses partisans bien sûr). L'homosexualité aux Etats Unis se porte assez mal et Donald ne fait rien pour que ça s'arrange, bien au contraire.. disons que si il pouvait construire un mur contre les homos il le ferait.



A Castle Rock les conservateurs sont en majorité.. et ce couple de lesbiennes vient s'installer pour ouvrir un restau et elles sont plutôt mal reçues… surtout depuis l'annonce qu'elles étaient mariées.



Mais je crois aussi, du moins c'est comme ça que je l'interprète qu'il attaque Trump ou plutôt les démocrates (Puisque le président américain ne s'est jamais positionné ouvertement) sur l'euthanasie. Scott qui maigri de jour en jour, sait qu'a un moment ou l'autre il devra partir.. que sa mort est inéluctable [.



Donc même si je n'ai pas été retournée par le côté fantastique de l'histoire, j'ai adoré cette leçon de morale très juste et très bien faite… et puis il y a une certaine douceur et une certaine poésie dans l'écriture de Stephen , ce qui rend ce conte très touchant.



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L'outsider

A peine sur la table du libraire, déjà entre mes mains avides de commencer le dernier bébé monstrueux de Maître King... sauf qu'il me restait deux livres à lire impérativement avant. Qu'à cela ne tienne, il n'y a pas le feu au lac.



Après son mitigé Sleeping Beauties signé à quatre mains avec son fils Owen l'an dernier, je me demandais ce qu'allait me réserver L'outsider. Le point de départ à de quoi laisser l'amateur cartésien d'enquêtes plus que perplexe. En effet, un enfant de onze ans a été massacré de la plus abominable des manières et tout (empreintes, ADN et témoignages oculaires fiables) accuse un homme au-dessus de tout soupçon, entraîneur sportif bénévole et prof d'anglais respecté de toute la ville. Arrêté avec fracas, celui-ci, secondé par son avocat, présente un alibi en béton armé. Quid? Ubiquité? Manipulation? L'inspecteur Ralph Anderson se sent, à juste titre, de plus en plus mal à l'aise dans cette enquête où des éléments qui semblent coller laissent pourtant des interstices infimes. Et, dommage pour lui, ça n'est que le début.



L'outsider s'apparente plus à un thriller fantastique dans la lignée de la trilogie Bill Hodges, que du roman d'horreur comme Ça, tel que le mentionne un avis journalistique en quatrième de couverture. D'ailleurs, mieux vaut avoir lu Mr Mercedes, Carnets noirs et Fin de ronde avant L'outsider sous peine de connaître des révélations sur la trilogie.



Si cette intrigue n'est pas forcément la plus originale de l'auteur, il faut lui reconnaître son aisance dans la conduite de son histoire. Pas de Maine cette fois-ci mais des allers-retours entre l'Oklahoma et le Texas. Ça dépayse un brin. Les personnages principaux, notamment Ralph Anderson, sont plutôt attachants et bien campés. J'ai beaucoup apprécié aussi le lieutenant Yunel Sablo, fort sympathique et à l'esprit très ouvert.



Question suspense, quelques scènes bien tendues permettent des cours d'apnée en accéléré. Mais le roman ne fait pas peur, si ce n'est l'hystérie et la folie collectives qui peuvent s'emparer d'une foule apeurée et en colère. Là oui, il y a de quoi frémir face à la réaction du tout émotionnel en l'absence de tout raisonnement pondéré.



Les 570 pages du roman ont vite fondu comme neige au soleil avec l'envie de connaître le fin mot de cette histoire a priori impossible. Comme le disait ce bon vieux Sherlock Holmes, lorsque toutes les hypothèses raisonnables sont épuisées, force est de se diriger vers la dernière, aussi improbable soit-elle. A soixante-douze ans, Stephen King manie toujours aussi bien l'art et la manière de raconter ses histoires et de planter ses personnages de façon à donner l'impression qu'on pourrait les rencontrer au coin de la rue. Puisse-t-il poursuivre encore à nous enchanter et nous faire frissonner un long moment!
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Billy Summers

Que ceux qui ne lisent pas Stephen King, et jugent son œuvre sans la connaître, jettent un œil curieux sur Billy Summers. Ils seront surpris de découvrir un des innombrables pans du talent protéiforme du King.



Même quand il s’attaque au roman noir (il cite des références comme Jim Thompson et Elmore Leonard en interview), son talent éclabousse chaque page. Et sa manière de raconter des histoires se reconnaît entre mille, quel que soit le genre auquel il s’adonne. Qu’importe l’étiquette…



Voilà un roman à plusieurs niveaux de lecture. En surface, une histoire de tueur à gage pour laquelle King joue la partition du dernier job, celui de trop, celui qui ne tourne pas du tout comme imaginé. Où le tireur devient la cible.



Mais pas que. En filigrane d’abord, puis de manière de plus en plus présente, pressante, il nous décrit le pouvoir de l’écrit.



Et en couche additionnelle, il rajoute un énorme supplément d’âme, par la rencontre inattendue de deux solitaires que rien ne devait se faire croiser. Liés à la vie à la mort.



L’écrivain américain joue d’abord avec une vision assez manichéenne des relations pour mieux creuser ensuite, comme souvent, arrivant très rapidement à ce que le lecteur entre en empathie avec un meurtrier, à ce qu’il le trouve éminemment sympathique, lui qui a toujours eu comme règle du « métier » de ne flinguer que des salauds. Ça n’empêche pas ce personnage d’avoir une vision très réaliste de lui-même.



Son dernier contrat va l’obliger à travailler sous couverture. Celle d’un écrivain débutant qui s’installe dans un quartier populaire paisible pour y séjourner, et dans un immeuble de bureaux anonyme pour écrire. Mais, quand on n’a rien d’autre à faire qu’attendre le moment propice, on peut être tenté de vraiment jouer le jeu de sa fausse identité.



Stephen King joue alors avec sa marotte, l’écriture. Billy Summers se met donc à écrire son passé. Avec, au départ, la maladresse et la fraîcheur de l’auteur débutant. Un nouveau personnage d’écrivain qui permet à King de revenir aux sources, mais aussi de proposer une variation différente de son obsession.



Car, pour une fois (c’est presque inédit chez lui) l’écriture se révèle vite comme une thérapie pour le personnage, un bienfait, et non une malédiction. Même quand on doit coucher les atrocités d’une enfance terrible et d’un passage à la vie d’adulte éprouvant (Summers est un ancien de la guerre en Irak et souffre d’un évident stress post-traumatique).



Cette strate-là, King nous l’annonce dès la toute première page, avec un hommage appuyé à… Thérèse Raquin de Zola. Une dédicace qui reviendra à plusieurs reprises dans le roman, pour mieux souligner le pouvoir des livres.



Mais revenons à l’aspect « polar ». Clairement addictif, sacrément bien mené. Et qui montre à quel point King maîtrise son sujet, même sans utiliser le surnaturel dans l’intrigue. Et nouvelle preuve éclatante qu’il est un incroyable raconteur d’histoires, capable de vous y plonger immédiatement, sans que vous ne puissiez plus lâcher le livre. En une seule page vous êtes dans l’ambiance, en deux vous touchez déjà du doigt qui est le personnage principal. C’est un talent tout simplement inouï.



Ce qui semble s’annoncer comme une énième affaire de tueur floué, de contrat non respecté, de récit maffieux, avec un chemin tout tracé, se révèle pourtant bien plus riche tout au long de ces 550 pages.



L’intrigue est prenante, aucun doute, mais l’accent est vraiment mis sur la qualité et la profondeur des personnages. Avec une rencontre qui va changer le cours de l’histoire de ce Billy.



Par ce biais, comme par celui de l’écriture de la vie de Billy, Stephen King fait passer une foultitude d’émotions. Y instillant des passages éblouissants de lumière, émouvants au possible, dans la pénombre ambiante. Jusqu’à un final magnifique, à en perdre les mots.



Ceux qui sont curieux de l’univers littéraire, celui des auteurs, seront très intéressés par cet aspect du livre. Que ce soit les affres de la création, ou de ce que peut ressentir un écrivain en injectant des parts de lui dans une œuvre, ou encore concernant le statut d’auteurs aux USA (très différents de ce qu’il est en Europe).



Avec Billy Summers, on sent que Stephen King a adoré jouer avec les codes du roman noir, avec grand respect, tout en racontant à sa manière une histoire passionnante.



Un récit captivant où King fait montre de sa maturité « d’ancien », tout en retrouvant çà et là l’enivrante sensation des premières fois.



Un roman qui a toutes les qualités pour plaire au plus grand nombre, lecteurs assidus du maître ou juste de passage. Pour ces derniers, gageons que ce ne sera que le début d’une aventure commune.



PS : comme petit cadeau, les fans se délecteront des quelques clins d’œil soutenus à une œuvre majeure du King.
Lien : https://gruznamur.com/2022/0..
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Simetierre

Mon préféré, ou en tout cas celui qui m'a le plus fichu la frousse à ce jour.

Tout d'abord la tristesse et la stupéfaction face à la mort ( je n'en dirai pas plus). Puis le chagrin qui fait agir de manière inconsidérée, et pour finir, l'horreur à l'état pur, et c'est là qu'il faut être fort, garder l'esprit clair et faire ce qui doit être fait.



Si vous devez ne lire qu'un roman de Stephen King, je vous conseillerai celui-ci, l'horreur à l'état pure!!
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Laurie

Laurie

Ou l'Art de savoir conter une banale histoire, d'un vieil homme endeuillé, qui se prend d'amitié pour sa petite chienne.

C'est simple, et pourtant très captivant à lire comme d'habitude.



Une petite scène cauchemardesque quand même, sinon ce ne serait pas le maître de l'horreur.
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Élévation

Quel joli roman nous offre ici le roi des ténèbres. Un roman empreint de poésie, de tendresse, de lumière. Un roman qui fait du bien et nous sort du froid de l’hiver pour nous peletoner dans un édredon de douceur et de chaleur.



Scott a un problème. Avec sa balance, avec toutes les balances. Il ne veut faire aucun régime et pourtant il perd du poids. Chaque jour cinq cent grammes. Pourtant, son corps ne change pas. Mais Scott a peur, il est intrigué. Qu’arrivera t’il lorsqu’il sera au poids zéro ?



Dans ce quartier de Castle Rock dans le Colorado, Scott met un point d’honneur à s’entendre avec ses voisins. Cela s’annonce particulièrement difficile avec ses voisines, Missy et Deirdre, un couple homosexuel dont les deux chiens aiment déposer leurs crottes sur sa prairie. Si l’entente était mal annoncée, Scott est tellement diplomate, finaud, altruiste, qu’il finira par y avoir plus qu’une entente de bon voisinage entre lui et ses deux voisines.



Élévation est un petit roman du King qui va droit au but. On oublie les descriptions sempiternelles adeptes de l’écrivain pour parer l’histoire de personnages attachants, tendres, solidaires, émouvants.



Élévation, le portrait d’un homme pas tout à fait comme les autres qui comme John Coffey détient en lui suffisamment d’étoiles pour faire briller les cœurs obscurcis.

Élévation, un roman sur le temps, la gravité, le poids d’un être ou le poids d’une vie. Que reste t’il de nous quand notre corps ne pèse que l’infini néant?

Élévation, une course vers les étoiles et une étrange lumière qui crépite dans la nuit froide.



Stephen King, magicien du désordre, magicien des histoires qui attrapent, restent et ne s’oublient pas. Un régal.
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Revival

Stephen KING, c'est un peu comme un vieux pote.

On s'est longtemps fréquenté assidûment puis chacun a poursuivi sa route, lui avec un peu plus de succès, faut bien le reconnaître.

Dernièrement, deux rendez-vous marquants coup sur coup. Bang, bang. 22/11/63 puis Joyland. De ces retrouvailles qui vous font dire les oeils dans les oeils : désormais c'est à la vie à la mort. Avec une petite préférence pour finir second sur ce coup-là. Sitôt Docteur Sleep paru, sitôt lu. Pas transcendant transcendant mais tout comme Lara Fabian J'Y CROIIIIS ENCOOOOOOREEEEE !!

Puis survient Revival.

Un titre saturé des promesses les plus excitantes.

Un retour aux sources annoncé synonyme de panard monstrueux.

Ben non...



Jamie Morton a 6 ans lorsqu'il croise pour la première fois la route du révérend Charles Jacobs.

Ça a tout de suite matché entre eux deux.

Un révérend jeune, à la cool et semblant entretenir un certain mystère, ça a de quoi titiller la caboche d'un gamin rêveur.

Ajoutez à cela une passion commune pour l'électricité et c'est un 11 lettres, sous les yeux ébaubis de Bertrand, avec A-T-T-A-C-H-E-M-E-N-T.

Une affection réciproque qui évoluera avec le temps, au gré des retrouvailles et des circonstances, prouvant ainsi que rien n'est jamais gravé dans le marbre.



Jamie a vécu. Bien et mal mais il a toujours été acteur de sa destinée.

Revival, c'est sa vie en cinémascope version montagne russe.

A grands coups d'ellipses, KING trace sa route sans sourciller avec cette plume toujours aussi caressante.

Là où le bât blesse, c'est le manque de liant entre tous ces chapitres.

Nul ennui à l'horizon, et c'est là tout le paradoxe, mais un cruel manque d'enthousiasme de ma part et beaucoup de questionnements quant à la finalité d'une telle œuvre. Et trop de questions, perso, ça fait mal à ma tête.



KING relate toujours aussi fantastiquement l'enfance et ses rêves perdus.

La nostalgie d'une époque et d'une famille alors soudée.

L'auteur adore la musique et nous fait partager sa passion communicative du rock par le prisme de Jamie, star déchue, qui tel le phénix va renaître.

Il entretient savamment l'énigme Jacobs, tantôt messie, tantôt prêcheur pourri jusqu'à l'os. La religion morfle, la crédulité des gens ne connait pas de limites.

Et ce final survendu en 4e de couv' comme l'un des tous meilleurs de l'auteur, info ou intox ?

Bon et dans la droite ligne de cette œuvre mais encore une fois pas suffisamment percutant pour faire oublier une déception depuis bien longtemps enracinée.



Revival est un bouquin branché sur courant alternatif, un comble vu le sujet traité.

Un récit en demi-teinte qui n'entame cependant en rien mon affection pour cet auteur car on abandonne jamais un vieux pote...
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Fin de ronde



«La vengeance est une hyène et la hyène est de retour.»





Un dernier opus très attendu où

Nageront les petits poissons de couleurs,

Ici et maintenant, le grand retour du méchant!

On l'a attendu, on l'a voulu,

N'en déplaise à ses victimes ; Brady Is Back!



L'évidence même que de retrouver nos personnages favoris. Plus

Génial encore, que d'être aux premières loges d'une mission suicide!



Si j'ai beaucoup d'affection pour Bill, c'est pour Brady que j'ai suivie la trilogie. D'ailleurs les moments de lecture qui m'avaient le plus animés dans le second tome ( Carnet noirs), furent ceux où Bill rendait visite à celui-ci: mode Cata. Sa folie, son répondant et sa détermination ainsi que les drames qu'il semait sur son passage m'ont conquise. C'est un personnage qui en jette.



Alors certes, son taux d'échec était élevé, MAIS quand il arrivait à ses fins, ce n'était pas à moitié! Ce que j'aime le plus, c'était le coté complètement désaxé de sa personnalité». J'ai pris plaisir à découvrir le fin mot de l'histoire concernant sa santé.



De façon générale, Oui, j'ai aimé Fin de ronde. Je l'ai lu très rapidement, ce qui n'est pas bien difficile puisqu'il est coupé en de nombreuses petites séquences, mais cela n'altère pas à l'histoire. On se retrouve une nouvelle fois embarqué avec Bill (confronté aux problèmes de l'âge), et son ennemi juré, qui n'a pas dit son dernier mot. Que faire quand on doit choisir entre la santé et une mission qui nous ait presque viscérale?



Des morts suspectes surviennent, avec un léger goût de déjà-vu. Mort étrangement liées à une ancienne affaire.



Arriveront-ils à remonter jusqu'à Brady?



Avant l'hécatombe ?



Coups de coeur pour la première moitié du roman, qui annonçait beaucoup pour la suite. Un méchant à la hauteur de mes attentes. Des scènes classes et prometteuses. Adrénaline qui doucement retombe sur la seconde partie, avant les « retrouvailles ».



J'aurais souhaité que Stephen King ose d'avantage. A mes yeux il a été trop clément avec certains de ses personnages. Mais il reste le maître et j'aimerais toujours le lire. Je ne me suis pas ennuyée, pas de lourdeur, et j'ai pris plaisir à travers ce roman.



La toute fin est pour moi très bonne, je ne voyais pas d'autre conclusion possible pour notre petit Bill, ainsi que ses acolytes.





Spoil:









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Joyland

Un Stephen King comme je les aime.



un roman de quelques 320 pages, mais que j'ai lu d'une traite, tellement il est prenant.

Je pense que même hors de ses thèmes de prédilection le maître de l'horreur est aussi maître de la subtilité.

Dans ce roman, Stephen n'utilise qu'une once de fantastique, mais celle-ci est tellement bien disséminée qu'elle en est parfaite.

Ce livre est plein de tendresse, de sentiments, de poésie et de réalisme que je ne peux que le mettre au même niveau que la ligne verte et Coeurs perdus en atlantide.

J'ai pris un grand plaisie à lire ce livre et à être envoutée par l'écriture de Stephen. Il a réussi à m'emmener là ou il le voulait et il m'a piégée sans me laisser deviner une seule seconde qui pouvait être le "monstre" de l'histoire.



En refermant le roman, j'ai quand même rigolé parce que sur les réseaux sociaux, King poste souvent des photos de sa chienne qu'il nomme lui même Molly aka the thing of devil... et Milo le fameux Jack russel de l'histoire s'était transformé dans mon esprit en Molly...



Bref Joyland est un Stephen King formidable, que tout le monde de 7 (ou presque!) à 77 ans voir plus peu lire sans soucis.

Un vrai coup de coeur.
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Si ça saigne

Les quatre nouvelles qui composent ce recueil sont d'excellente qualité et je me suis régalée.



- LE TÉLÉPHONE DE M. HARRIGAN



Craig a 9 ans quand il commence à travailler pour M. Harrigan, vieil infirme richissime.

Pour 5 dollars de l'heure, il lui fait la lecture.



Le gamin adore son boulot et son "patron", lequel lui envoie quatre cartes par an, aux gros événements, glissant dans l'enveloppe une carte à gratter.



Un jour, Craig gagne une somme importante, et pour remercier M. Harrigan, il lui offre un Iphone, au grand dam du vieux monsieur qui rejette toute technologie.



*



LA VIE DE CHUCK



Nouvelle divisée en trois parties, nous allons commencer par la troisième.



Marty Anderson, enseignant, avise un grand panneau publicitaire en rentrant de son travail après une réunion parents-profs.

Retour fastidieux depuis l'écroulement du pont de la rocade qui raccourcissait sacrément le trajet.



Quelque temps après, un carrefour s'effondre, plus d'Internet ni de télévision, et bientôt plus d'électricité.



Et sur un lit d'hôpital, Chuck se meurt aussi...



Seconde partie :



Un batteur s'installe à un coin de rue pour se faire quelque menue monnaie en jouant sur le trottoir.

Chuck passe devant lui, s'arrête, se retourne... cale son attaché-case entre ses pieds et se met à onduler, puis à danser.

Oui, là, tout de suite, en costard cravate.



Troisième partie :



Chuck a 7 ans lorsqu'il perd ses parents dans un accident de voiture.

Il va vivre chez ses grands-parents dans une grande maison.



Tout en haut, une coupole que Chuck rêve d'explorer.

Mais il n'a pas le droit de s'y rendre. Des fantômes y vivraient, paraît-il...



*



SI ÇA SAIGNE



Nouvelle qui donne son titre au recueil et dans laquelle intervient Holly.

C'est celle que je devais lire avant d'attaquer le roman éponyme.



En fait, ce récit de 200 pages est la suite de L'outsider, que j'ai relu récemment.



La vie privée de Holly est davantage creusée que d'ordinaire, surtout concernant sa mère et son oncle.



Et je ne peux pas vraiment en parler, sauf à spoiler carrément la trilogie Bill Hodges et le roman sus-mentionné.



*



RAT



Excellente nouvelle sur le thème cher à l'auteur, à savoir l'écrivain face à la page blanche.



Drew rêve d'écrire un roman, mais jusqu'ici, il n'a réussi à finaliser que des nouvelles, le manque d'inspiration le frappant sauvagement à environ une centaine de pages du début.



Jusqu'à ce jour où les idées lui arrivent par centaines, rien qu'en regardant autour de lui en allant faire des courses.

Pour lui ça y est, il le tient son roman.



Et pour ne pas être distrait par sa femme et ses filles, il décide d'aller dans un chalet à pétaouche pour amorcer la machine.



C'est dans cette installation rudimentaire qu'il va se mettre à écrire.



Stephen-Chou m'a encore embarquée dans ses histoires foisonnantes, mais je n'en attendais pas moins de mon chouchou.



Inutile que je vous parle de sa plume ou bien de son amour pour les détails.

Franchement, parfois je me demande où il va chercher tout ça.

Mais bon, ça explique pourquoi c'est lui l'écrivain et moi la lectrice.



Direction Holly, après peut-être un petit intermède.



*



PS. : Je me suis déjà procuré son nouveau recueil de nouvelles, You Like It Darker, qui vient de sortir :)

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Simetierre



« Allons y, allez go ! »





Que ça vous prenne aux tripes, que votre estomac se retourne.



Ne faites pas attention à la puanteur,... vous vous y ferez.



Lisez et ne vous arrêtez pas, sous aucun prétexte.







Âme sensible s'abstenir ! Ce roman est bouleversant, effrayant, abominable presque immonde. Non pour ses chimères et êtres surnaturels, non pas pour eux. C’est une question de sentiments liés à la famille. "Que ferais je si…. ", "Aurais je moi aussi…. " Ou se dire avec le coeur "Oh mais pourquoi!" Tout en connaissant la reponse. Car nous aurions agit pareille.



J’ai lu énormément de livres, et c’est le premier à m’avoir réellement fait pleurer. Je tournais les pages avec une angoisse grandissante. J’ai ris, pleuré, je me suis révoltée, indignée. J'étais avec eux. C'est l'impression qu'on garde. Ce bouquin est un panier d’émotions. Un bijou d’écriture, au comble du cauchemar de tous parents .



Non.

Oh non...

NON!



Cohérence parfaite, écriture claire, personnages des plus attachants et travaillés avec un soin particulier. On s’identifie à eux. On les aimes. King ne s’est pas raté, ….



Alors…



Allez-y, allez go !
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Shining

Alors que le « Docteur Sleep » sortait en librairie, il était donc plus que temps que je découvre ce qui s’était passé 36 auparavant dans les montagnes Rocheuses, un coin perdu du Colorado. Jack Torrance que j’associe forcément à Jack Nicholson. Le film fort et phare de Stanley Kubrick, ce générique qui nous présente comme dans un long travelling aérien et sinueux de la pente vers cet hôtel qui me terrifie déjà avant d’ouvrir même la première page du bouquin.



"La femme qui gisait dans la baignoire était morte depuis longtemps. Elle était toute gonflée et violacée et son ventre, ballonné par les gaz et ourlé de glace, émergeait de l’eau gelée comme une île de chairs livides. Elle fixait sur Danny des yeux vitreux, exorbités comme des billes. Un sourire grimaçant étirait ses lèvres pourpres. Ses seins pendillaient, les poils de son pubis flottaient à la surface et ses mains congelées se recroquevillaient comme des pinces de crabe sur les bords godronnés de la baignoire en porcelaine."



Il est quatre heures du matin, lorsque je finis les dernières pages de ce roman. Insomnie, besoin de frissons, pas envie d’attendre le lendemain pour en terminer avec le dénouement. Un King, c’est certes de grosses ficelles pour faire peur, cela reste pour moi une littérature adolescente, mais c’est aussi le plaisir de se retrouver seul avec une lumière tamisée, d’entendre la neige tomber lourdement et de sentir ces animaux en buis effrayant, prêts à me sauter à la gorge. Mais j’en ai vu d’autres. Je ne vais pas me faire avoir comme un vieux puceau, ne vais pas uriner dans mon pyjama (pour la simple raison que je n’en porte pas la nuit, mesdames !)



"Danny hurla sans qu’aucun son ne sortît de sa gorge ; le cri refoulé plongea au fond de son être comme une pierre qui tombe au fond d’un puits. Il recula de nouveau, faisant tinter le carrelage sous ses pas, et subitement il sentit que dans son affolement il s’était inondé d’urine."



Tu as entendu ce cri ? C’était quoi ? Maman ! ! Ouf, j’ai bien cru que cette vieille moisie allait me sauter dessus pour me faire des trucs que je n’avais pas envie, vieille perverse. Allons, allons, il y a des enfants qui nous regardent. Pense au petit Danny. Il doit se sentir bien seul là-haut, avec un père alcoolique (serait-ce mon image ?) qui tente d’écrire le chef d’œuvre de sa vie (serait-ce le reflet de ma vie ?)



Il me faut un verre. Double whisky pour moi. Gin pour l’écrivain Jack. Laissez-lui la bouteille, il se servira. Il lui faut sa dose. Hallucinations. Et si tout cela n’était que le fruit de mon imagination, la neige, la vieille, la tâche de sang. Pourquoi est-ce que j’ai caressé le radio-émetteur à coups de battes de base-ball ?



"Toujours grimaçante, elle rivait sur Danny ses énormes yeux exorbités. Ses paumes mortes crissaient sur la porcelaine, ses seins se balançaient comme de vieux punching-balls craquelés. Quand elle se leva, on entendit un bruit à peine perceptible de bris d’échardes de glace, mais elle ne respirait pas : ce n’était qu’un cadavre, mort depuis des années."



Un huis-clos terrifiant qui malgré son âge n’a pas pris tant de rides que cela. Une longue montée en progression de l’horreur, les cauchemars se font de plus en plus réels. L’abîme est là, juste derrière la prochaine page qui reste à tourner. Au prochain chapitre, promis, c’est la suite de l’horreur.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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22/11/63

Cher Monsieur Stephen King,



Tout d'abord je tiens à vous présenter mes plus humbles excuses. Longtemps je me suis couché de bonne heure en vous considérant un peu comme un écrivain relevant de la littérature de gare. J'ai toujours souri à cette expression bizarre que je devine bien sûr plutôt condescendante voire méprisante de la part de certains lecteurs intellectuels. Certes, les gares évoquent pour moi la féérie des voyages improbables. Et certaines gares sont de véritables monuments historiques : la gare de Porto par exemple avec ses magnifiques azulejos, la gare de Perpignan visitée par Salvador Dali, la gare d'Anvers, la gare de Chhatrapati Shivaji à Bombay... Je n'ose évoquer celle d'Obiralovka et l'image de cette chère Anna Karénine dans cette ultime gare...

Mais je m'égare...

Sottement, je pensais un peu cela jusqu'à ce qu'un papillon se pose un jour sur mon épaule, histoire de me faire de l'effet. C'était une invitation en bonne et due forme pour que je lise 22/11/63. J'ai retenu poliment ma joie à cette idée, je suis d'une nature peu expansive, et je vous avoue un peu honteusement que ce choix m'a un peu aidé à contenir toute expression délurée.

Cher Monsieur Stephen King, vous n'êtes pas présent, - du moins pas encore, dans mon Panthéon littéraire, et quand j'ai vu la taille de l'exemplaire que je venais d'emprunter auprès de ma médiathèque préférée, - 934 pages ça impose, j'ai senti le sol trembler sous mes pieds, je me suis accroché à ce que j'ai pu trouver sous la main, - pas une pile de livres elle serait tombée, non un vulgaire kiosque d'accueil. Les bibliothécaires sont accourues à mon secours, affolées. Ça va, Bernard ? Reprenant mes esprits, je les ai rassurées du mieux que j'ai pu en précisant qu'elles ne me verraient pas durant un certain temps... J'ai senti une tristesse se dessiner sur leurs visages, c'est dur le métier de bibliothécaires...

Cher Monsieur Stephen King, il existe des romans de 150 pages qui sont d'une langueur éprouvante et épouvantable. Chaque soir, je suis venu à votre livre avec la même joie débridée que Jake Epping se glissant dans cette faille temporelle qui le ramenait en 1958, quelques cinquante ans plus tôt...

22 novembre 1963. L'événement lié à cette date fatidique ne vous aura pas échappé. Elle scelle un événement majeur de l'histoire des États-Unis, l'assassinat de John F. Kennedy à Dallas.

22 novembre 1963, j'avais un an et cinq mois... Mais brusquement je n'avais plus un an, grâce à vous, Cher Monsieur Stephen King. J'avais vingt ans, j'avais trente ans, j'avais votre âge, j'avais mon âge... J'existais dans cette faille temporelle que je venais de franchir à mon tour...

J'avais bien compris l'intrigue : remonter le temps et tenter d'inverser le cours des choses, les petites choses, les grandes choses, si on peut considérer que dans ce fil du destin la vie d'un certain John F. Kennedy compte plus qu'un Jojo La Bidule, qu'un Dodo La Saumure, qu'une Gisèle, qu'un Jean-Jacques ou qu'une certaine Sadie Dunhill...

Ah, tiens ! Sadie Dunhill...

Inverser le cours des choses, torturer ce passé infernal, inexorable, le fatiguer. Nous y avons tous rêvé.

Empêcher que le 22 novembre 1963 devienne une date majeure dans l'histoire des États-Unis.

Cher Monsieur Stephen King, chaque soir, j'ouvrais les pages et j'avais l'impression de frotter une sorte de lampe d'Aladin et je me plongeais alors dans le monde tourbillonnant des personnages de ce récit. Je me suis aperçu peu à peu que ce livre représentait pour moi une sorte de talisman, me protégeant du reste du monde. Je ne lisais plus l'histoire, j'étais dans l'histoire, aux côtés des personnages, j'étais dans la turbulence des années 60, là-bas voyageant entre le Maine et le Texas, dans cette Amérique rude et attachante, avec l'insouciance de la jeunesse, la légèreté d'un tourbillon qui vous enivre, mais aussi la tension liée à ce tumulte social, politique, géopolitique, la haine, la ségrégation, toutes ces minorités dont les droits étaient bafoués piétinés, et puis aussi les espérances qui se forgeaient pour construire un monde meilleur... L'Amérique a-t-elle changé pour de bon, changera-t-elle un jour ? Il faudrait une autre faille temporelle pour me projeter en 2063, mais là c'est une autre affaire.

Brusquement cette histoire totalement insensée, non seulement devenait crédible à mes yeux, mais était la seule vérité, la seule à mes yeux...

J'ouvrais les pages et mes pas brusquement se retrouvaient sur cette première marche d'un escalier invisible, enfouie sous le sable, qu'il fallait chercher, qu'il fallait trouver. Oui chercher cette première marche à travers les pages du livre, chaque soir, c'était le miracle accompli, le nirvana, le geste magique qui me délivrait de la torpeur des jours ordinaires...

Est-ce alors qu'on lit pour fuir la vie ? Ou pour regarder celle-ci droit dans les yeux ? Ou bien pour recommencer autre chose ?

Remède à la mélancolie, remède à l'indifférence, remède aux rebuffades de la vie...

Je sais que les livres ont un pouvoir, un pouvoir magique, une magie que je ne trouve nulle part ailleurs en dehors bien sûr de ma vie personnelle cela va de soi, je sais que les livres m'offrent ce don de devenir magicien à mon tour, m'accordant ce pouvoir.

Et c'est peut-être cela qui est vertigineux, abyssal...

Cher Monsieur Stephen King, j'ai retrouvé ce pouvoir magique dans vos pages, j'ai été épris de ce vertige, grâce à vous, l'écrivain populaire, ha haha ! - pardon c'est un rire nerveux...

930 pages, c'est un temps qui s'étire, longuement, un bonheur incommensurable à l'heure du tweet, du sms, des phrases prémâchées...

J'aime ce temps que vous savez inventer à merveille, où les morts parlent aux vivants, où les morts redeviennent vivants le temps de leur donner un nouvelle chance...

Cher Monsieur Stephen King, lire 22/11/63 m'a ébranlé dans mes certitudes de lecteur. Il est difficile de qualifier votre roman. Uchronie ? Roman fantastique ? Thriller historique ? Et si c'était avant tout un roman d'amour...

Un roman d'amour au sens large, un roman où l'on s'éprend de personnages attachants, où l'on s'éprend de l'humanité qui porte ce récit. J'ai aimé votre humanité qui dénonce l'hypocrisie d'une Amérique puritaine qui finalement est complice et nourrit toute cette violence sous-jacente qui traverse ces 930 pages. J'ai comme le sentiment que cette humanité est en vous, vous porte...

Cher Monsieur Stephen King, je dois vous avouer, je vous en veux un peu... Je crois bien que j'ai fini par tomber amoureux de Sadie Dunhill, à cause de vous. Enfin, tout de même il ne fallait pas me la présenter cette fameuse Sadie... J'ai eu l'impression de danser avec elle le madison. J'ai eu l'impression de la serrer dans mes bras, de sentir son coeur battre contre le mien... Mais elle était l'amour de Jake Epping et pour rien au monde je n'aurais trahi un ami. Alors elle devenait elle aussi une amie, une complice, une frangine... Celle qui me tenait la main quand je lisais, par-delà les années qui nous séparaient... Je sais bien qu'elle était là toute proche de moi, je sentais même son parfum...

On s'était dit elle et moi qu'on se ressemblait, on avait tous deux une cicatrice qui traversait le visage. Moi c'était à cause d'un accident de voiture à l'âge de onze ans... Elle, c'était... C'est alors qu'elle a posé un doigt en travers de mes lèvres. Ne leur raconte pas tout, c'est notre secret...

Je me souviens alors de la dernière fois où nous nous sommes vus... J'abordais les dernières pages du livre et j'avais le coeur qui se resserrait en moi, j'avais le souffle court, je me demandais si je n'allais pas faire de nouveau une crise d'asthme... Ils étaient là tous les deux et je voulais me retirer sur la pointe des pieds, tout doucement, sans faire de bruit...

J'étais en train de revenir à la surface de l'onde, remonter le cours des pages, sortir du livre par cet endroit magique où j'étais entré, elle m'a pris par la main... J'ai senti cette main affectueuse sur ma main, elle a déposé un baiser d'amie sur ma joue gauche en feu, celle de ma cicatrice... Je suis remonté à la recherche du fameux escalier, tâtonnant vers la fameuse marche, je me suis retourné une fois encore, il y avait une séparation entre nous, un chemin devenu vertigineux, comme celui d'Orphée lâchant la main d'Eurydice, la regardant une dernière fois...

Cher Monsieur Stephen King, votre écriture n'a peut-être rien d'extraordinaire, - quoique, nous pourrions en discuter... Quel talent formidable de conteur vous avez pour m'avoir tenu en haleine à chaque page, m'avoir embarqué dans cette histoire ! Je vous en veux de m'avoir fait croire que tout ceci était vrai comme si j'y étais.

Après la dernière page lue, je me suis endormi et je ne saurais dire si j'étais serein ou énervé. Toujours est-il que j'ai eu droit à un vif reproche de mon épouse le lendemain matin, me posant moultes questions au sujet de cette trace de rouge à lèvres que j'avais sur la joue presque encore en feu, marquée comme un dernier baiser du passé datant de soixante ans, mon âge...

Je me suis réfugié dans la salle de bain pour effacer l'outrage. Je vous avoue être resté là longtemps, enfermé. Jamais je n'ai traîné autant dans une salle de bain... Je n'avais pas remarqué ce papillon qui venait à cet instant de quitter mon épaule pour d'autres voyages. Quel effet !

Cher Monsieur Stephen King, je vous remercie pour l'émotion que vous m'avez transmise. Si ce don appartient à la littérature populaire, croyez-moi que j'y souscris totalement.



Je remercie mes amis pour m'avoir entraîné dans cette belle aventure, d'abord Doriane qui connaît admirablement l'oeuvre de S. King et qui nous a généreusement proposé cette invitation. Sont alors venus dans cette farandole commune : Chrystèle, Hélène, Nicola, Paul, Sandrine, qui furent de merveilleux compagnons de lecture...



♫ Love me tender

Love me sweet ♬

♫ Never let me go

You have made my life complete ♬

And I love you so ♩ ♩ ♩

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Ça, tome 1

Bien que Stephen King soit mon allié de bibliothèque depuis mes 16 ans, je n’ai absolument jamais fait de chronique sur un de ses romans. Je sollicite donc votre indulgence.



Pourquoi je lis celui-ci un peu tardivement ?

Et bien parce que pendant mon adolescence, j’avais vu l’adaptation de 1990 et que, au risque de me faire lyncher, je l’avais trouvé vraiment pourrie. Certes, on m’a toujours dit que le livre était mieux mais comme je n’avais pas apprécié ni les adaptations, ni les romans de Bazaar et du Fléau, je m’étais dit que bof, non je n’allais pas essayer.



A tort, je reconnais aujourd’hui.



Car j’ai vu l’adaptation récente de Andrés Muschietti et j’ai été très impressionnée. Ce n’est pas l’histoire qui m’a scotché. Ni le cadrage et les effets spéciaux qui sont tops, et dont je pense que le film de Tommy Lee Wallace avaient toutes ses qualités à l’époque, bien que je ne m’en souviennes pas. Non, c’est surtout la mise en scène et la direction des acteurs qui m’ont interpellé. J’ai ressenti un très fort attachement pour les personnages. Je les ai trouvé d’une époustouflante crédibilité. Avec les personnalités complexes et sensibles qui règnent, on y croit à cette amitié, chose que je n’avais pas du tout ressenti avec la première adaptation, qui me semble, ciblait plus le charisme de Pennywise. Je pense que Muschietti a beaucoup plus travaillé sur TOUS ses personnages, que dans les années 90 où l’on prônait plus la forme que le fond (excepté quand on s’appelle Amblin) et n’a pas donné la vedette uniquement au méchant et à la Peur. Ne serait-ce que Eddie, cette force de caractère malgré le maternement excessif, je me suis dit, wouah !! Quel tronche !! Mais pas que lui… J’avoue ne pas savoir si c’est le réalisateur qui a bien travaillé ou les acteurs qui jouent divinement bien, ou les deux. Quoi qu’il en soit, je suis intriguée et comme ce sont les personnages qui ont éveillé tout mon intérêt, et qu’ils ont été créé par le King, me voilà enfin décidée, plusieurs années après, à ouvrir les pages de « ça ».





Et je ne serais pas déçue car tout ce que j’ai aimé dans l’adaptation est transcrit dans son roman.





J’ai été également surprise de constater que le clown n’apparaît que brièvement durant les 400 premières pages, laissant la place au terrifiant Henry Bowers, qui sera le vrai ennemi. J’ai été surprise de constater qu’il débutait également sur une agression homophobe 27 ans plus tard, mettant alors ainsi l’axe, avec évidence, sur le harcèlement scolaire et la discrimination des noirs, des gros, des gays, des pauvres, des bègues, des juifs, des chétifs, des gens qui ne représentent pas le American Warrior voulu.

Et je verrais plein de clin d’œil pas joli joli sur cette Amérique profonde, lorsque Bill et Richie réalisent que les armes ont été créées uniquement dans le but de tuer, et qui se termine (ATTENTION SPOILER) sur une tuerie massive aux armes à feu. J’ai été surprise encore, sur les réflexions de Ben adulte lorsqu’il se dit que les enfants risquent de se faire tuer à tout moment sans la présence maléfique du clown, uniquement par leur insouciance et leur prise de risque constant. Une ode à l’enfance en soit, gâchée par le mal, mais unit dans la force de l’amitié. Ensemble, on peut vaincre la menace. Car à aucun moment les adultes seront présents pour les aider, ni même voir ou même assez patients pour écouter et croire. Chose que nous sommes en train de changer depuis les années 2000 : « La part sombre de l'humanité, la minorité jusque-là silencieuse, a changé au cours du temps, se transformant en une minorité bruyante aux heures couvertes par les médias. Des cauchemars, autrefois inimaginables, assaillaient parents comme enfants chaque jour. Les adultes ont absorbé l'horreur, mais ont continué à vivre. Les gamins, en revanche, ont grandi et sont devenus parents, des parents balafrés par une cicatrice pâle et ciselée, imprégnée dans leurs esprits, et qui a modifié leur mode d'éducation pour toujours. Les perdre de vue pendant six minutes, il n'en faut pas plus. Je crois que cette prise de conscience a sonné le glas de la liberté des enfants, remplaçant la cloche du dîner par le covoiturage. » Bryan Reardon, dans Jake.

Le harcèlement scolaire, les agressions et la discrimination des minorités existent depuis toujours, et nous rappeler que cela existait déjà, prouve que « non ce n’était pas mieux avant », c’était juste différent. Est-ce qu’en protégeant nos enfants du mal, nous leur enlevons l’amitié ? Est-ce si difficile d’avoir les deux ? Peut-être parce que le monde des adultes enlèvent la construction du soi, et l’un ne va pas sans l’amitié ? Je ne sais pas. Je ne suis pas psy. Mais il n’aurait pas pu écrire « ça » aujourd’hui, entre les portables, l’éducation bienveillante, l’absence de hiérarchie au sein de la famille moderne, le contrôle parentale, les applications traceurs, etc… Soyons honnête, enfant j’allais où je veux. Aujourd’hui mes enfants vont là où je les vois.

Et Stephen King est un excellent conteur, qui nous évoque tous ses bons moments de l'enfance mais également qui nous rappelle que ce n'était pas si géniale, que nous prenions des risques, surtout si l'on n'avait pas d'ami...



Je m'attaque à la suite. J'espère aimer autant.





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L'Institut

J’ai pu prendre contact avec moi-même, celui vivant dans les années 80, adolescent alors. Nous avons eu une discussion animée. Ceci en est la retranscription. Si vous voulez savoir comment un tel prodige a pu se produire, demandez les explications à Stephen King, c’est lui le spécialiste en paranormal, pas moi.



– Salut à moi, jeune moi. J’avais besoin de te parler, toi le jeune de 20 ans. Ne t’effraye pas, je suis ton toi de l’année 2020, à plus de trente ans dans ton futur. Je voulais te parler de notre mentor Stephen King.



– Pourquoi je devrais m’effrayer ? Tu es moi, ça me fait pas peur !



– A mon époque, lointaine pour toi, Stephen King vient de sortir son nouveau roman : « L’Institut ».



– Sérieux ? Il écrit encore, alors ? T’imagines pas comme ça me fait plaisir ! Je viens juste de dévorer « Ça », c’est le chef d’œuvre absolu de la littérature ! « L’Institut », tu dis ? J’aime bien le titre, il fait immédiatement marcher mon imagination.



– Oui, oui, il écrit toujours ! Et il est toujours en forme avec ses 72 ans. Il écrit un à deux livres par an, tu sais. Même qu’il a écrit encore mieux que « Ça » en 2011 (c’est ton propre avis, venu du futur). Une histoire en lien avec le meurtre de Kennedy.



– Mieux que « Ça » ? C’est impossible, ahahah ! Je te crois pas (mais j’ai envie de te croire !).



– Bon, c’est pas la question ! Je venais te parler de son nouveau livre. Une histoire avec des enfants et des jeunes ados, avec des pouvoirs psychiques qui…



– Attends, attends, stop ! T’es en train de me dire que le King des années 2000 et quelques, il raconte toujours les mêmes histoires ? Les ados et les pouvoirs psychiques il écrit dessus depuis le tout début ! T’es vieux maintenant, mais tu te souviens quand même de « Carrie » ou « Charlie », non ? Et « Ça », t’as quand même pas oublié ??



– Tu m’as pas laissé finir ma phrase ! Évidemment que je me souviens du clown, évidemment que je me souviens que je ne suis (tu n’es pas) sorti de ma (ta) chambre avant d’avoir fini ce pavé. Je suis pas encore sénile. Oui, c’est vrai, dit comme ça, on pourrait croire que cette histoire sent le réchauffé. Mais en fait, pas du tout. Tu veux que je te dise ? Ce bouquin est la parfaite fusion du vieux et du jeune King (ou le contraire).



– Hein ? Je comprends rien à ce que tu me racontes…



– Je t’explique : avec le temps et l’âge, le Maître est resté fidèle à lui-même, mais il s’ancre de plus en plus dans la réalité. Tu vois, cette histoire-là rappelle ses premiers amours mais enraciné dans l’atmosphère de mon époque. Je sais, tu vas me dire que si je parle de complot, de conspiration, de tests gouvernementaux secrets (ou non), ça existait déjà à ton époque…



– Ben, ouais, la guerre froide, les tests de la CIA sur les effets du LSD à haute dose, on connaît depuis longtemps !



– Oui, c’est vrai, sauf qu’à mon époque, je peux t’assurer que les choses ont un peu évolué. Les gens croient toujours autant aux complots, peut-être même encore plus. Ça va être compliqué pour toi de l’imaginer, mais l’information circule maintenant tellement facilement et directement que tout devient source de psychose et tout est remis en question. Bon, c’est pas trop la question, mais c’est pour te dire que cette histoire parle peut-être d’ados et de leurs pouvoirs paranormaux, mais elle parle aussi de manipulation de masse à une époque où on ne croit plus en rien et où on croit en tout. Et, crois-moi sur parole (tu n’as pas le choix), « L’Institut » est pour moi l’un de ses meilleurs livres des 10 dernières années. Et c’est pas une surprise que ce soit avec des ingrédients qu’il maîtrise à la perfection. Sauf que c’est pas juste au sujet de nos peurs primaires sur la coup, mais aussi celles de l’Humanité toute entière. Dans cette histoire, il y a ce qu’il sait faire le mieux…



– Laisse-moi deviner ! Des personnages auxquels tu t’attaches au bout d’une page, qui sonnent vrai à te demander si le King n’est pas dans leurs têtes. Des émotions à gogo, pas seulement noires, mais aussi belles et émouvantes, de celles qui te font piquer les yeux. Des dialogues incroyables. Un scénario de dingue. Des directions surprenantes. Et un pur divertissement doublé de réflexions. Et l’amitié !



– C’est bien, mon p’tit moi, je vois que tu maîtrises déjà bien ton King illustré ! Tu as 100 % raison, en Vingt Vingt c’est pareil, avec le recul et l’œil de l’âge en prime. La fougue et l’imagination de ses vingt ans et le regard lucide et critique sur le monde du haut de ses 70 piges. A mon époque, les monstres ne sont plus des clowns solitaires, mais des clowns industrialisés… Et avec son pouvoir extrasensoriel à son sommet : son empathie. Je suis certain que tu adorerais ce livre en 1988 ! Et tu adoreras en 2020 :-). T’as raison, personne ne parle aussi bien de l’enfance que lui, même quand il parle de jeunes surdoués. Ou alors, justement parce qu’il a un don unique pour parler de la différence. Sa manière d’invoquer des émotions concrètes et des idées abstraites est toujours aussi phénoménale. Du fantastique, oui, mais aussi du fond. Avec ce bouquin, impossible de ne pas penser aux camps nazis. Impossible de ne pas penser au parcage des migrants (ça ne te parle pas, ça te parlera un jour…). Et tu causais de l’amitié, t’imagines pas combien elle est le centre de ce livre ! Et rajoute à tout ça une fin qui propose même de quoi bien réfléchir.



– Tu t’emballes quand tu en parles, j’adore ça ! Je constate que l’enthousiasme passe la barrière des années :-).



– Eh oui, t’as tout compris, « L’Institut » est une formidable réussite, une de plus. Je t’envie tellement d’avoir encore à découvrir tant de merveilleux romans de Stephen King ! Tiens, tu sais qu’il écrira un jour une suite à « Shining », 34 ans après ? Et qu’il écrira aussi du pur thriller ? (Ne t’inquiète pas, quand tu te réveilleras demain matin, tu auras oublié tout ça et t’auras l’impression d’avoir rêvé).



– Ahah, tu déconnes !? Je t’ai cru jusqu’à maintenant, mais là t’y vas un peu fort !!



Fin de retranscription.
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