AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Stephen King (16023)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Shining

"C'était la nuit que le vent se mettait à hurler autour de l'aile ouest de l'hôtel. Il détestait tout particulièrement les nuits - elles étaient pires que tout".



Danny Torrance avait peut-être le Don de réveiller les forces obscures tapies dans l’hôtel Overlook, mais Stephen King a toujours eu le Don de réveiller mes vieilles peurs et de me coller des frissons avec des choses simples ou des scénarios qui, a priori, pourraient nous paraître éculés.



Si j'avais délaissé cette œuvre majeure du King lorsque j'étais plus jeune, c'était parce que j'avais peur d'avoir peur... Oui, ce livre me fichait la trouille !



Un hôtel isolé, bloqué durant des mois par la neige, Jack Nicholson-Torrance, une hache à la main, sa tête de psychopathe fou et voilà...



"Il alla vers la planche à hacher et saisit le manche du maillet. Il le leva et le fit tournoyer. Le maillet faucha l'air avec un sifflement menaçant. Jack Torrance se mit à sourire".



C'est la publication de "Docteur Sleep" qui m'a poussé à enfin sortir "Shining" de ma pile afin de me plonger dedans. J'avoue que j'en frissonne encore et ce n'est pas à cause de la neige ou du froid. Et je pense que je n'ai pas été la seule à avoir la trouille durant ma lecture !



"Il eut l'impression que ses testicules se transformaient en deux petites bourses ridées, pleine de glace pilée, et ses tripes en gélatine".



L'histoire, je la connaissais, en gros, mais le détail fut encore plus terrifiant, angoissant... Et le King, malgré une écriture assez "simple", possède un véritable talent de conteur pour nous conter son histoire qui nous entraîne petit à petit dans l'horreur, avec un vieil hôtel dans les personnages principaux. Il est temps de compter vos abattis !



Parlons un peu de ce personnage pour le moins inhabituel... Construit en 1907, l'Overlook est un somptueux hôtel des Montagnes Rocheuses qui a changé de nombreuses fois de propriétaires, passant dans de mauvaises mains. Bref, c'est un hôtel qui a un passé pour le moins "agité" et surtout particulièrement sanglant : suicides et meurtres. Quand au précédent gardien, il a massacré sa femme et ses deux filles...



Certaines personnes exceptionnelles possédant le Don peuvent se retrouver, malgré elles, témoins de ce passé sanglant sous la forme de visions, d'apparitions, de fantômes,... Ce qui fut le cas pour Dick Hallorann, cuisinier et d'une femme de chambre. Ce sera pareil pour le tout jeune Danny "Prof" Torrance.



La femme qui gisait dans la baignoire était morte depuis longtemps. Elle était toute gonflée et violacée et son ventre, ballonné par les gaz et ourlé de glace, émergeait de l'eau gelée comme une île de chairs livides. Elle fixait sur Danny des yeux vitreux, exorbités comme des billes.



Un hôtel isolé qui semble doué d'une conscience autonome et foncièrement malfaisante... Fallait penser à l'écrire et le cauchemar que le King eu en 1974, dans la chambre 217 d'un hôtel où sa famille était les seuls clients, n'y est pas étranger.



Y'a pas à dire, Stephen King sait vous terrifier uniquement avec des ambiances angoissantes, des vieux ascenseurs, des tuyaux d'incendie et des buissons de buis représentant des animaux.



Au cours du roman, j'ai ressenti des frissons d'angoisse avec ce foutu hôtel qui avait lancé une véritable OPA de séduction sur Jack, ne sachant pas s'accaparer de l'esprit de Danny, qui lui, faisait de la résistance. Brrrr, oui, j'ai eu peur.



Ce livre, c'est une écriture qui fait mouche, du suspense, de l'angoisse, des temps fort, un huis-clos oppressant... Le tout distillé goutte à goutte.



Le fait d'attendre aussi longtemps pour découvrir ce roman fut une bonne chose parce que cela fait peu de temps que j'ai appris que le King était dépendant à l'alcool lorsqu'il a écrit ce livre, tout comme son personnage, Jack Torrance. Cela confère au récit une force bien plus grande que s'il avait été écrit par un auteur sobre comme un moineau.



L'auteur savait très bien ce que Jack pouvait ressentir lorsqu'il se retrouve sans alcool, essayant tant bien que mal de s'en sortir; comme il savait bien l'état d'esprit que son personnage pouvait avoir lorsqu'il cédait aux chants des sirènes pur malt.



Si Stephen King détesta l'adaptation de Kubrick c'est parce qu'il lui reprochait d'avoir négligé les thèmes de la désintégration de la famille et de l'alcoolisme qu'il traitait dans ce livre avec une sacrée justesse.



Autre chose, si dans le film, Jack Nicholson/Torrance cédait assez vite à la psychopathie ambiante, sombrant rapidement du côté obscur de l'hôtel, il n'en est pas de même dans le livre où l'auteur prend le temps de le faire sombrer dans le déchéance. On voit Jack changer petit à petit et on tremble pour sa famille.



C'est ce qui donne tout le sel au récit : pas de précipitation ! L'Overlook infiltre l'esprit et les veines de Jack avec lenteur, prenant possession de lui, petit à petit, mais pas à 100% puisque Jack réussira tout de même à avoir quelques moments de lucidité, dont un fort important pour mettre en garde son fils : la marionnette a eu un sursaut de résistance...



Puisque je viens de vous parler de Jack, je vais m'attarder sur les autres personnages : il est un fait que certains sont plus attachants que d'autres et j'ai ressenti une tendresse particulière pour le petit Danny, 5 ans, qui va devoir faire face à des écueils dont il n'est pas préparé, ainsi que sa mère qui doit le protéger et pour le cuisinier, Hallorann, qui a le Don lui aussi.



Si le petit Danny a le rôle phare (normal pour un enfant lumière), si l'hôtel Overlook a un rôle central, si le cuisinier Dick Hallorann aura son importance, si Wendy, la mère de Danny joue son rôle de protectrice du mieux quelle peut, Jack Torrance est la pièce maîtresse du roman.



Voilà un autre point que j'ai apprécié dans "Shining" : l'évolution de Jack Torrance. Au départ, ce n'est qu'un pitoyable poivrot, un pilier de comptoir. Un homme au caractère versatile, changeant d'avis comme les vapeurs d'alcool changent sous la direction du vent. Comme toujours, c'est le même combat : il veut arrêter de boire, mais il veut le faire sans aide aucune, uniquement par sa seule volonté, ce qui est quasiment impossible.



Bref, pas un personnage que l'on a envie d'aimer. Pourtant, lorsque King nous parle de lui, nous faisant découvrir dans le récit ce que fut sa vie, sa jeunesse, nous parlant de ses ambitions perdues, de son père violent, de l'amour qu'il ressent pour son fils, Danny, et bien, mon regard a changé et j'ai commencé à ressentir de l'empathie pour lui.



Il n'est pas coupable de tout... L'hôtel a pris possession de lui et il n'est plus qu'un pantin dans les mains d'un marionnettiste plus fort que lui.



Un autre point que j'ai bien aimé : dans les dernières pages, lorsque tout est consommé et consumé, l'auteur nous montre que l'Overlook peut avoir une influence maléfique, diabolique, même sur les gens les plus purs... Achevant de me convaincre, par là-même, que Jack n'avait pas la capacité de résister et qu'il ne fut qu'une marionnette pour l'hôtel.



La télépathie, le combat de l’écrivain contre la page blanche, la famille, la solitude, le passé, la dépendance à l'alcool... sont des thèmes qui, dans ce roman, sont exploités avec une rare justesse.



Merci, Stephen, de m'avoir, une fois de plus, donné une excellente histoire bien frissonnante avec des personnages forts ! Si un jour je te croise, je pourrais te dire que ta littérature a marqué ma vie, avec celle de Conan Doyle (mais lui, je risque moins d'avoir l'opportunité de le croiser).



PS : j'ai tellement été perturbée par ce livre que j'avais publié ma critique de "Shining" dans "Docteur Sleep"... Oups !!!


Lien : http://thecanniballecteur.wo..
Commenter  J’apprécie          798
22/11/63

"Mes amis voici le temps venu, d'aller prier pour mon salut, le King, est revenu !".



Ah, Stephen King, tu es responsable de mes premiers frissons, de mes premières "vraies" frousses, tu es l'homme qui a enchanté mes après-midi de lecture avec tes nombreux ouvrages dont mes doigts aggripaient les couvertures, le souffle court et totalement immergée dedans.



Oui, Stephen (tu permets que je te tutoie, vu ce que tu m'as fait vivre) tu es l'auteur qui m'a fait regarder les voitures avec la sueur qui me coulait dans le dos et dont je n'ai jamais osé lire "Cujo" de peur de regarder mon chien de manière suspicieuse.



Stephen, c'est l'ami Gruz qui est LE responsable de ma lecture de ton livre, sa critique plus que dithyrambique m'ayant poussé à nouveau vers toi, quant à Laurence64, si elle avait publié avant lui, elle m'y aurait poussée aussi...



Et alors, Stephen ? Il paraît que tu es désormais en odeur de sainteté auprès des grands quotidiens francophones ? La faute au nouveau pape ou au fait qu'ils aient ENFIN remarqué ton talent indéniable de conteur-frissoneur hors-pair ?



Comme le dit si bien Le Figaro "Sans la liberté de blâmer, il n'y a pas d'éloges flatteurs" et dans ton cas, après t'avoir longtemps blâmé, ils te lancent ENFIN des fleurs, et sans le pot.



Ont-ils raison de encenser, comme le fit Gruz, Laurence64 et tous les autres ?



Ma foi (nouveau pape oblige), je dirais "oui" et "non"... et je commencerai par ce qui fâche d'abord :



Stephen, les préliminaires, c'est agréable, il en faut, on a le droit de prendre son temps et de me faire languir, mais, à un moment donné, il faut passer à l'acte ! Rentrer dans le sujet.



Trois cent pages en trop... trois cent pages de moins n'auraient pas été du luxe parce qu'à un moment donné, bien que j'ai passé du bon temps à suivre les tribulations de Jake Epping, je l'ai trouvée un peu longue, ton histoire.



Non, Stephen, ne t'en fais pas, cela n'enlève rien à la qualité de ton livre ! Il faut dire que l'assassinat de Kennedy à Daaallaaaas, cet univers impitoyable, ne m'intéressais pas plus que ça, mais que, depuis que j'ai lu ton ouvrage, et bien, cela m'a intrigué plus, surtout au niveau des implications que cela a eu sur le reste du monde et sur les événements qui ont surgi ensuite.



As-tu raison lorsque tu dis - à travers ton personnage de al - que si Kennedy n'était pas mort, tout ce qui a suivi n'aurait pas eu lieu ?



Hormis cette légère critique sur les pages en trop, tout le reste, c'est du petit lait et j'ai eu plaisir à te retrouver, mon ami que j'avais perdu de vue, bien que cette fois-ci, il n'y ait pas eu de véritables monstres caché dans les placards ou sous le lit pour me coller les sueurs froides.



Le "monstre" n'est d'ailleurs pas un habitué de tes livres (le renouveau du cheptel), mais "Carton Jaune" m'a fait me poser de nombreuses questions quant à sa présence. Une sacré trouvaille !



De plus, on sent que point de vue "références", tu les as pompée chez toi-même, mon grand. Ne dit-on pas que l'on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même ?



Oui, Stephen, tu nous a pondu un bon roman, j'ai vibré, supputant mille et une choses sur la fin, me demandant si "oui" ou "non", Jack allait y arriver et sur ce qu'il se passerait ensuite.



Tout son périple, ses amis, ses amours, ses emmerdes, je les ai suivi, m'agrippant parfois aux pages de ce livre, me délectant de cette plongée dans cette période qui va de l'année 1958 jusqu'à 1962.



Bigre, je m'y serais crue et j'ai souri avec tendresse devant ces vieilles années (que je n'ai pas connues) jusqu'à ce que Jake, ton personnage principal (ô combien délicieux), ne me rappelle qu'en 58, ce n'était pas "Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" et que nous étions loin de l'univers des Bisounours, bien que l'on y ait cru, durant un moment, à cet univers enchanteur.



Tu m'as bien étonné et je pense que dans ton explication finale, il y ait aussi une référence à Timon, le suricate du "Roi Lion" qui avait bien raison quand il expliquait au jeune Simba que...



Non, je ne spoilierai pas ! Visionnez le dessin animé (et trouvez la phrase) ou lisez le livre !



Bref, un grand moment de lecture, une plongée dans le passé, dans cette Amérique, avec ses bons et ses mauvais côtés, des personnages aussi attachants que la cervelle et le sang de Kennedy sur la veste de son épouse (et les personnages m'ont bien plus collé, même après avoir fermé le livre) et un super travail de fond du King en personne (pas Elvis, mais Stephen).



Des dernières pages qui m'ont fait sourire et presque mit la larme à l'oeil...



Et puis, Stephen, ne t'inquiète pas trop, si j'ai trouvé le livre trop long de 300 pages, Gruz l'a trouvé trop court de 300 pages... la moyenne est faite, non ?



Stephen ? Pourquoi t'arraches-tu donc les cheveux ?


Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          798
Un visage dans la foule

Même si on devine assez rapidement la fin de cette nouvelle, on a quand même envie de savoir comment les auteurs vont nous amener du point A au point B.



Comme pour Laurie, le protagoniste vient de perdre son épouse. Le point de départ de la perte douloureuse de la personne qui a partagé une grande partie de votre vie, offre une multitude d'ouverture au récit : tenter de poursuivre sa vie, s'annihiler devant la tv, faire un voyage, aider les autres, combler le vide, se droguer, vouloir stopper la souffrance... Plutôt réaliste donc, et attristant comme départ.

Après on peut écrire des fins tristes ou des fins plus joyeuses. Ou un peu des deux. On peut rester dans un récit réaliste, ou mêler le fantastique, ou carrément l'horreur... Ici les auteurs choisiront un mec qui regarde la télévision.

Et là vous pensez : mais lire l'histoire d'un mec qui mate sa tv, c'est chiant comme mes chiottes !!

Et c'est tout l'art de la bonne idée : comment rendre intéressant l'histoire d'un mec qui regarde la télévision?



Personnellement, j'ai passé un bon moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          783
Le corps

Une petite nouvelle du maître de l'horreur. L'histoire est sympathique et prenante, idéale pour un jeune lecteur en quête de frisson.

Je l'ai trouvé très bien construite d'ailleurs cette quête initiatique et cette façon d'amener la peur.



Tout est dans le détail grâce à l'âge des personnages (12/13 ans). L'âge ou on n'est plus un enfant mais on l'on n'est pas encore un homme non plus. Un âge ou l'on pense n'avoir peur de rien ou l'on joue "au cacou" pour frimer et se faire passer pour ce que l'on est pas aux yeux des copains… alors qu'en fait on est en plein doute.



Stephen King joue avec l'imagination de ces gamins qui recherchent le frisson et la gloire. La petite histoire racontée au coin du feu, la violence des adultes, l'époque.. tout est fait pour faire frissonner le jeune lecteur.



Il ne faut pas oublier la part (importante à mon sens) tirée de sa propre expérience et de son existence qui ont inspiré à Stephen King cette nouvelle.



Un bon moment de lecture en ce qui me concerne , mais qui ne m'a pas fait frissonner , trop vieille pour ça.. mais une nouvelle a conseiller a un jeune ado
Commenter  J’apprécie          786
Laurie

Une petite nouvelle offerte par le maître de l'horreur.

C'est assez enfantin , mais très plaisant malgré tout et montre tout l'amour de l'auteur pour les animaux…

Il a écrit ce petit texte en pensant à Molly sa chienne Corki (pour ceux qui suivent aka la chose du mal). D'ailleurs elle réside plus souvent en Floride que dans le Maine.. ceux qui liront cette nouvelle comprendront vite pourquoi.

Mais au final ce court texte rend hommage au chien de Tabitha King disparu il y a peu.

Et puis on y retrouve une tonne de références qui jalonne la vie de Stephen.. rien que pour ça j'ai juste adoré



Enfin bref c'est bon enfant, c'est offert et puis c'est toujours bon de montrer le côté positif de nos bêtes à poil..
Commenter  J’apprécie          783
Docteur Sleep

Il est 23 heures et je tombe de fatigue, mais je veux quand même donner mon avis avant d’aller me pieuter... pourtant je sais que ma petite va chouiner plusieurs fois dans la nuit, et que demain je vais en chier pour ouvrir les yeux… peu importe, je veux l’écrire :



Quand j’avais 14 piges, j’allais de temps à autre chez ma tante, la sœur de mon paternel, et moi j’aimais bien aller chez ma tante, fâchée depuis de nombreuses années avec un peu près l’ensemble de ma famille, mais on n’est pas trop famille dans la famille, donc bon. Mon oncle lui avait 75 ans, c’était un homme charmant et d’une gentillesse sans égale, toujours coiffé d’un béret qui cachait une calvitie terminée depuis bien longtemps… Enfin bref ils m’adoraient et me gâtaient, putain mais que j’étais bien chez eux…



Et puis un soir, dans la cuisine, ma tante me dit :



« il y a une fille dans ta classe qui t’aime et que tu aimes, mais vous ne le savez pas encore… »



Mon oncle qui était dans le salon a dit : « arrête de le faire chier avec tes conneries… »



Et moi j’ai fantasmé sur la nénette que j’allais pouvoir me serrer, Kiki n’ayant pas encore versé sa première larme, au moins l’embrasser fougueusement…



A l’époque, je croyais à un tas de conneries, enseignées très sérieusement par ma mère, convaincue encore aujourd’hui de leur véracité… d'ailleurs elle me répétait souvent que c'était une sorcière... Elle n'en était pas à sa première prédiction bien évidement...



Et puis les années sont passées et j’ai oublié, devenu cartésien, rationnel, je ne crois plus à tout ça... et mon oncle et ma tante sont morts depuis longtemps…



Devinez qui était dans ma classe cette année-là, cette fille à qui je n’avais jamais parlé…



Aujourd’hui cette anecdote me fait sourire, car ce n’était qu’une phrase anodine prononcée dans une cuisine… même si je ne crois pas à toutes ces conneries, l’enfant qui sommeille en moi voudrait y croire quand même un petite peu… pour rêvasser…



Danny a bien grandi, avec ses souvenirs, avec ses hérédités, avec son don, mais il est juste humain le Danny, alors il sombre gentiment, l’alcool coule à flot et anesthésie ses démons qui sommeillent en lui, il sombre et touche le fond, et puis la vapeur du matin chagrin, et la lumière enfin …



Il va donner du sens à ce qui n’en a plus, renaitre de ses cuites, pour aider cette petite fille, si puissante, si innocente comme tous les autres enfants qui ont le don…



C’est surnaturel, plein d’émotions, King vieillit, s’assagit, fait la paix avec son passé, il nous parle d’espoir, de solidarité, d’amitié, le roman souffre de quelques longueurs et d’une fin expédiée, mais King reste avec ma fille le maitre incontesté de mes nuits agitées et pour une fois il m’a touché…



Bon sinon j’ai une chanson qui me trotte depuis toute la journée dans la tête, donc je vais vous en faire profiter :



http://www.youtube.com/watch?v=s-GNPAYwGIQ



A plus les copains

Commenter  J’apprécie          7811
Billy Summers

Je sors mitigée de ce dernier roman de Stephen King, l'histoire de ce tueur à gages qui tue les méchants comme s'il représentait à lui seul la justice et qu'il était en droit de régler ses comptes lui-même. Serait-ce une manoeuvre de l'auteur pour que l'on s'attache à ce héros ? c'est l'idée de départ qui ne me plaît pas, ceci écrit, je n'ai pas non plus de solution pour introduire un tel personnage dans un tel pavé.



Le roman n'en demeure pas moins captivant par certains aspects car le profil psychologique de Billy Summer vaut le coup qu'on s'y intéresse, et Stephen King nous livre une analyse très fine du personnage : un être perturbé dès son enfance par un événement dramatique et qui va apprendre à tuer les méchants en partant combattre en Irak, en devenant tireur d'élite puis tueur à gages.



Personnage double, doué pour se faire passer pour un individu naïf voire stupide, doué pour organiser son action.



Du suspens ? je l'ai trouvé dilué, ce n'est aucunement le suspens qui génère de l'angoisse comme dans la trilogie Bill Hodges, c'est plutôt une attente pour le lecteur : est-ce que notre héros pourra suivre son plan sans difficulté ? que va-t-il se passer ? Cette question se justifie par les nombreux rebondissements qui structurent le récit : un événement vient s'ajouter au déroulement des opérations, et changement d'orientation, recalcul de la part du GPS interne du héros, adaptation à la nouvelle situation, et on poursuit, le récit devient un road trip avec tous les dangers du périple d'une personne en fuite à travers les Etats-Unis.



Un roman très américain si on en juge par les habitudes alimentaires, la gestion des armes, l'état d'esprit des personnages.



On retiendra de Billy Summer, le profil d'un homme gentil et intelligent, sensible aux injustices mais tueur tout de même.



Ce n'est pas le roman de Stephen King que j'ai préféré jusqu'ici, pas assez d'angoisse, trop de questions pour moi, de la longueur parfois, beaucoup de personnages sont je n'ai pas toujours mémorisé les noms et les fonctions.



Je crois que je vais me replonger dans les bons vieux King bien anxiogènes.



Challenge multi-défis

Challenge Pavés

Challenge ABC des titres
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
Commenter  J’apprécie          770
Le corps

Troisième nouvelle du recueil "Différentes saisons", "Le corps" nous plonge dans un récit nostalgique dont on peut se demander s'il n'aurait pas un "je ne sais quoi" d'autobiographique, le cadre sera une fois de plus la petite ville de Castle Rock, dans le Maine.

Nous allons passer un week-end avec Chris, Teddy, Vern et Gordie le narrateur, quatre copains, quatre "galopins", ils ont douze ans, l'âge de la préadolescence, la période où l'on teste son courage à la moindre occasion, bien avant de commencer à s'intéresser aux filles.

Et de courage il va en être question dans cette aventure qui va commencer comme elles commencent toutes à cet âge là, "t'es pas cap !, allez, on ne se dégonfle pas !". Vern a entendu son grand frère parler d'un corp d'enfant trouvé le long de la voix ferrée à quelques kilomètres de là, un corps que les "grands" ne veulent pas signaler car ils ne veulent pas d'ennui avec la justice. Pour nos amis, il s'agit d'un défi impossible à refuser, le frisson de l'aventure va primer, ils veulent à tout prix voir "le corps".

J'ai trouvé cette virée très juste tant dans le ton que dans l'esprit, il m'est revenu en mémoire quelques souvenirs de cabane dans un terrain vague et quelques excursions hors de notre quartier qui étaient autant d'aventures pour les risque-tout que nous étions alors.

Une fois encore nous allons rester dans le concret et à l'écart du fantastique, un récit au rythme étrange et saupoudré de digressions, histoire de faire connaissance avec nos jeunes amis, oui, le narrateur prend son temps et ce n'est pas gênant. Il va quand même y avoir pas mal de péripéties lors de cette excursion, pas mal de stress et d'occasions de se faire peur, certains moments sont d'une belle intensité.

J'avoue à ma grande honte avoir été pris d'un fou rire à l'évocation du concours annuel de mangeur de tarte, un grand moment de littérature où le talent de l'auteur fait des merveilles pour décrire une scène comme si vous y étiez.

Pour conclure, il s'agit cette fois encore d'un très bon moment de lecture que je qualifierai presque d'intimiste, un hymne à la camaraderie et à la fraternité, de ceux que peut susciter l'appartenance à une bande, avec ses codes et sa solidarité entre potes.

Un King encore une fois au niveau, une grosse nouvelle au format petit roman.
Commenter  J’apprécie          7711
Simetierre

On retrouve ici l'écriture de Stephen King, l'ambiance étrange et morbide, sa région du Maine, et ses descriptions...

On se demande comment cette histoire peut bien se terminer... Et effectivement... !!!

Personnellement, j'ai quand même eu un peu de mal à plonger dans l'histoire. J'ai du passer l'âge de ce genre d'histoires. Trop irréaliste peut être.

Je referme ce livre sans avoir peur ni des chats, ni des fantômes et autres esprits malfaisants ! J'habite pourtant une maison à la campagne, j'ai une civic, et j'ai 3 chats ! Mais tout va bien !!!!...
Commenter  J’apprécie          776
La peau sur les os

« Attention aux Kilos ! »





De nos jours, beaucoup se demande comment arrêter cela. Quel moyen utiliser pour perdre du poids et au plus vite, avoir les plus belles formes pour l'été, éliminer cet excès de graisse emmagasinée durant l'hiver,... Mais ici, la nature va à l'envers car la question est justement:



Comment CESSER de mincir.



Le héro, Billy Halleck, s'est attiré les foudres des gitans en écrasant par accident l'une des leurs. Avocat de profession, et membre du country club, celui-ci a de nombreuses relations et se fait relaxer sans la moindre peine, ni la moindre amende. Affaire classée. N'en déplaise au chef des gitans, qui en vient face à lui et profère un unique mot, une parole, une malédiction, un maléfice.



Même si l'adaptation respecte les lignes principales du roman, ne vous y fiez pas. le personnage de Billy, est bien plus intéressant et appréciable à travers le bouquin que dans le film. Même si j'avouerais, avec toute sincérité, m'être d'avantage intéressée à un personnage tiers.



En ce qui concerne mes « notations », sur la barre de 5 étoiles, je suis très très sévère. Je ne mets pratiquement jamais la note maximale à un roman, même lorsque je l'ai adoré ! Pour moi... le 5/5, c'est le summum, le saint Graal. Rare... aussi rare que le grand amour!



Revenons à notre Billy... atteint d'une malédiction visant à le faire maigrir quoi qu'il fasse, quoi qu'il mange, peu importe le nombre de Kcal ingurgité. Celui-ci (honteusement) obèse dans les débuts, perd chapitre par chapitre, ce poids disgracieux. Si au début cela le réjouit, la parole du gitan reste et demeure. Et rapidement les questions surgissent.



« Est-il possible que... cela existe?»



Sa femme le délaisse, lui tourne le dos, ne l'épaule pas comme le devrait VOTRE moitié. Un amour dont on n'attendrait tellement +. Une personne qui vous suivrait jusqu'à vos plus hautes folies, qui jamais ne vous regarderait avec crainte et mépris. Une personne qui vous fasse suffisamment confiance pour risquer de tomber avec vous, vaille qui vaille ! Ensemble quoi qu'il advienne. ( ❤ )



Sa fille, qui est tout pour lui, s'inquiète de son état. Son entourage, commence à jaser, les problèmes n'arrivant jamais seuls, il réalise qu'il n'est pas le seul à avoir été victime d'un sort. Il n'a d'autre solution que de retrouver la bande de gitans, et de présenter ses excuses. le voila donc sur les routes, de plus en plus faible, ressemblant bientôt à une bête de foire, les côtes saillantes, les pommettes creusées, y arrivera-t-il ? Les rattrapera-t-il?



Sa vie en dépend.



Mais quand tout le monde semble l'avoir abandonné, une personne, une ancienne relation, va lui tendre la main et l'aider dans sa quête de "justice", hm.



Le scénario est très bien mené, il n'y a aucun passage trop « lourd » comme on peut souvent le reprocher à Stephen King. le chapitrage est original avec le nombre de KG, quant à la leçon de l'histoire, elle donne à réfléchir. Une note sur le racisme habituel, et une sur l'abus de consommation. Voir une personne s'empiffrer à ce point, ne donne guère envie de se taper un casse-croûte ! Personnellement, je passe mon tour!



Je n'ai pas nécessairement adhéré à la fin de l'histoire. Ou plutôt, je n'ai pas compris le choix du héro. C'est un avis personnel, et les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Mais Halleck en a payé le prix fort. L'addition sévère d'un choix final, nourrit de rancoeur, de colère et d'amertume,... et la sentence fut délicieuse.



« Pas de match nul », aurait-il dû mieux comprendre.



L.G
Commenter  J’apprécie          777
Joyland

Amateurs de sensations fortes, passez votre chemin ! Habitués du Stephen King glauque, fuyez !



La fréquentation de «Joyland », le plus grand parc d’attractions de la Caroline du Nord au début des années 70, affinera votre vision des êtres humains, et vous ne tarirez plus d’éloges en haut de la majestueuse « Carolina Spin ».

Il faut dire que notre héros est un bon gars, oui, un bon gars. 21 ans, effondré par un chagrin d’amour, mais le cœur sur la main, l’amour des autres ancré en lui, il a choisi comme job d’étudiant 3 mois d’aide en tout genre à Joyland.

Et quand je dis aide en tout genre...vous pouvez me croire ! Véritable roman initiatique, « Joyland » distille avec tendresse et humanité tout ce que l’humain compte comme individus, vivants...ou morts.

Car on est dans un Stephen King, quand même, et la petite dose d’irréel vient en son temps, sans tambour ni trompette : le fantôme d’une jeune fille assassinée en pleine « Maison des Horreurs » apparait quelquefois à qui est réceptif, ou qui tout simplement ne s’y attend pas.

Vous y rencontrerez aussi des gens au don de voyance ou de prémonition, comme vous voulez.



Bref, tout ce petit monde se côtoie pour le meilleur et pour le pire. Pour le meilleur, souvent. Pour le pire, très peu, mais là, King sort le grand jeu. De la peur...mwoui. Mais surtout, surtout, de l’empathie et de la compassion...énorme. Il me suffira de vous citer la présence d’un petit garçon malade, très malade..., ami du vent et des cerfs-volants.



Inévitablement, le mystère du meurtre de la jeune fille s’éclaircira ; il y aura quelques fantômes ; mais finalement, ce n’est pas ça qui compte.

L’important, c’est l’amitié nouée entre notre héros-narrateur et ses acolytes d’une saison et puis d’une vie, c’est sa franchise et sa lucidité dans l’exposition de sa douleur post-rupture, c’est son désir honnête d’adaptation au monde des forains, c’est son regard sur les enfants, c’est enfin et surtout, la bienveillance.



Celui qui a lu « La ligne verte » y retrouvera toute son atmosphère, quand le King quitte l’horreur pour atteindre les rives de la bienveillance. Il y gagne en puissance et en humanité. Magique.



4,5/5

Commenter  J’apprécie          7711
Mr Mercedes

Alors quoi Stephen King se lancerait dans le polar ?!?! Quelle drôle d'idée, quelle riche idée !



Étant une groupie de l'auteur, c'est plein d'enthousiasme que je voulais le voir parcourir les sentiers verdoyants du thriller, les allées sombres du roman noir, les avenues délabrées du roman policier. J'étais prêt à tous les sacrifices, tous les rites pour lui porter bonheur et demander aux Dieux de l'écriture de lui envoyer un peu de souffle magique de bonne inspiration. Pas besoin d'imagination leur ai-je précisé, le King en déborde.



Ah mais pourquoi ai-je si peu demandé ? Tant qu'à faire des prières, autant demander le maximum ! Hé bien, à prière minimum, service minimum...



En effet, l'enquête proposée ici est d'un classicisme inattendu et l’intrigue ne créera pas l’addiction. Un sentiment de déjà-lu et de trop peu animera le lecteur exalté mais aguerri. L'intérêt d'un polar vu par le King aurait forcément du être le traitement. Une vision différente, une approche originale. Bref, un point de vue ! Ah bah, non ! Y a pas ça ici. Comme dirait une vieille pub Eram des années 80 "ben ils se sont pas foulés ce coup-ci". Alors, certes je n'y connais rien en chaussures mais il va falloir admettre que le bouquin a été écrit en mode pantoufles.

Et même si la critique sociale est évidente, incisive, salvatrice et juste, elle ne suffit pas à masquer le manque de rythme et d’idées neuves.



Après il faut reconnaître que le bouquin en lui-même n'est pas mauvais. Loin de là. Mais il n'a rien d'extraordinaire. Et le problème est là. Il serait même aisé de se dire que si le livre n'était pas signé Stephen King, il rencontrerait beaucoup moins d'échos, surtout aussi positifs. Qui en parlerait ? Franchement ?



Et surtout, on regrettera l'absence de magie, de souffle merveilleux dans ses mots. L'écriture est moins riche qu'à l'accoutumée, plus plaquée. Pas ou peu d'envolées lyriques comme dans "Docteur Sleep", pas de pitch grandiose ni d'atmosphère merveilleuse à la 22/11/1963. Ce n’est pas impossible, Ellory le fait très bien.



En revanche, et parce que ce bouquin n'est évidemment pas mauvais, il y a aussi du tout bon !

Ben oui quand même c'est le King les amis.

Bon, ami lecteur, tu peux aller te servir un verre et trinquer à ça.

Prends du bon, prends du cher et paie ton coup au King.



La vraie force du King et ce n'est pas différent ici, c'est de créer des personnages crédibles, réalistes, attachants, avec une épaisseur incroyable, tellement bien écrits que le moindre de leur cheveu qui tombe provoque aussitôt une crise de larme inextinguible chez le lecteur, que le souffle sur le cou d'une amante se transforme en feu de la passion dans le ventre. Que les rires sont contagieux. Qu'une lumière venue d'on ne sait où transforme vos chrysalides internes en armée de papillons.



Les personnages ont une âme, une vie propre, on peut les toucher du doigt.

C’est donc avec un plaisir jouissif que l’on va assister, ici, à la guerre psychologique que vont se livrer Bill Hodges et Mr Mercedes. Un remake virtuel de "Duel dans le Pacifique".

L'exploration introspective de leurs psychés est jubilatoire.

On les entend réfléchir, peser, penser, mesurer, se rendre coup pour cous, faire volte-face, pester, s'insulter comme lors une partie d'échecs viscérale, jouée à distance, aux pions meurtriers.



De plus, le livre est empli de petites merveilles et autres Easter Eggs. King se faisant de plus en plus de clins d'œil appuyés dans ses derniers bouquins. On n'y coupe pas ici "Christine", "Ça", "Joyland" pour ne citer que ceux-là. Forcément c'est très agréable pour le lecteur et on ne va pas bouder son plaisir mais ça ne sera pas suffisant pour rehausser l’ensemble.

Du plaisir oui, pour l’orgasme, il faudra repasser.



ps : les amis, je viens de lancer un site internet http://cestcontagieux.com avec plein de critiques et de news. N'hésitez pas à y jeter un œil et de me dire ce que vous en pensez ;-)
Commenter  J’apprécie          7714
Joyland

Peut-on mentir effrontément en 4e de couv' et néanmoins pondre un très grand roman ?



« Les clowns vous ont toujours fait un peu peur ? », référence à peine voilée à Ça qui marqua les esprits en son temps. Seulement voilà, la volonté éditoriale délibérée de surfer sur un best-seller passé prend un p'tit peu les lecteurs potentiels pour des cons puisque de méchants clowns, pas l'ombre d'un gros nez rouge à l'horizon. Alors si, y a bien Nénesse que je vois là-bas accoudé au comptoir et qui cultive sa cirrhose à grands coups de 102 - double 51, c'est les vacances, on se lâche - mais qu'est pas méchant pour un rond. Faut juste pas fumer à coté, le bar n'étant pas assuré contre les départs d'incendie...

Allez, on peut bien se l'avouer va, Joyland est un immense roman nonobstant une 4e de couv' légèrement mensongère. J'vous en ai déjà parlé ?



Devin Jones, dit Jonesy, a 21 ans, le bel âge.

Une petite amie, un été qui se profile à travailler pour Joyland à Heaven's Bay, y a pire comme pedigree même s'il sent bien que sa relation avec Wendy pourrait très rapidement se conjuguer au passé.

C'est plutôt enthousiaste qu'il se prépare à entrer dans ce nouveau monde qu'est celui des forains alors qu'il en ignore tous les codes. Un été mémorable dont il se souvient encore, quarante ans plus tard. Un été qui le marqua intrinsèquement, transformant ce gamin timoré et sensible en un adulte pleinement responsable. De là à dire que Joyland fût un accélérateur de vie, il n'y a qu'un pas.



Joyland est un court roman qui focalise son propos sur la nostalgie même s'il flirte, il est vrai, avec le thriller mystique.

Une mélancolie de compétition, de celle qui vous étreint le palpitant à sa simple évocation. Parenthèse enchantée pourvoyeuse de profonds bouleversements. Faut dire qu'il y avait de quoi.

Automne 73. Jonesy va y découvrir l'amitié durable, l'amour véritable, la fugacité de la vie, tout en prenant très à cœur son nouveau job au sein de Joyland, la fabrique à bonheur. Fabrique à cadavre également puisqu'il y fut retrouvé le corps sans vie d'une jeune femme dont l'esprit hanterait encore les lieux du crime, King oblige.

Un monstrueux récit au goût doux-amer qui tantôt vous fera sourire, tantôt vous tirera la larmiche- non j'chiale pas, j'ai une satanée poussière dans l'oeil – avec un final, certes prévisible, mais franchement bien amené.

Et que dire de ce monde truculent des forains et de leur « parlure » si singuliere, un pur régal.



King, dans un style simple et direct, prouve une fois encore que le vieux lion n'est pas mort !

4,5/5
Commenter  J’apprécie          777
Misery

Un huis clos terrifiant.

Du grand Stephen King.

Paul Sheldon est un écrivain à succès, auteur de la série Misery. Pris dans une tempête de neige, sa voiture finit dans un ravin. Annie Wilkes, une ex infirmière, le recueille. Lorsqu'il se réveille de la brume de douleur dans laquelle il gît, Paul s'étonne de ne pas être à l'hôpital. Les jambes brisées, Paul n'est qu'un tissu de souffrance. Annie semble veiller sur lui dans sa ferme. Cela tombe bien. Elle a des connaissances médicales, plein de médicaments et cerise sur le gâteau, c'est sa plus grande fan. Le hasard fait bien les choses hein? Pas avec Stephen King, vous vous en doutez bien. Annie est plutôt déséquilibrée. Lorsqu'elle découvre que Paul a fait mourir Misery dans le dernier tome de la série, elle rentre dans une rage folle et exige de l'auteur qu'il fasse renaître Misery et que ce soit vraisemblable. Pour rester en vie, Paul devra trouver les mots quitte à jouer à "Sauras-tu?".



Terrifiant, glaçant; rudement efficace. Je ne me suis pas ennuyée une seconde mais alors qu'est ce que j'ai pu trembler pour Paul...
Commenter  J’apprécie          765
Mr Mercedes



J’ai pris énormément de plaisir en lisant ce roman de Stephen king, plaisir malsain sans aucun doute si l’on en juge par le contenu de ce livre dont l’un des personnages principaux est un psychopathe de la pire espèce, capable d’éprouver de la jouissance en tuant hommes, femmes ou enfants ou en amenant pas un habile harcèlement, des individus fragiles au suicide.



L’histoire commence par une longue lettre du sérial killer, destinée à Bill Hodges, policier à la retraite, qu’il espère voir mettre fin à ses jours. Il explique dans cette lettre, qu’il est le tueur à la mercedes qui a foncé dans une foule de demandeurs d’emploi, tuant plusieurs personnes.



Bill Hodges inspecteur à la retraite que se cessation d'activité déprime et que le lecteur imaginerait bien utiliser contre lui-même, le flingue de son père (on assiste dans les premières pages, à un début de tentative …) retrouve, grâce à cet écrit le visant, son dynamisme de policier actif, et se lance, en toute illégalité, dans une enquête pour retrouver le criminel, en faisant une affaire personnelle.



Oui mais voilà...N’étant plus dans la police, il n’a plus d’indic, plus de contacts pour d’éventuelles données scientifiques, plus de surveillance par des tiers, et doit donc se résoudre à faire appel aux compétences de son entourage, ce qui corse l’affaire.



Tout ceci fait de ce roman un magnifique page-turner au suspens qui plonge le lecteur dans un état de dépendance avancée à ce thriller, par l’alternance des chapitres mettant en avant soit l’enquêteur, soit le psychopathe lui-même, avec un portrait du criminel qui montre ce qu’est un tueur de cette espèce : un homme sans signe particulier, qui gagne sa vie, communique normalement avec autrui dans son travail, exerçant ses talents d’informaticien dans une société de dépannage et de vente de matériel, et complétant son salaire en vendant des glaces dans la rue à des enfants qui aiment bien le voir… Mais le lecteur s’apercevra vite que sa psychose remonte à une enfance perturbée…



Et le tueur n’a aucunement envisagé la force de caractère du policier, ni son intelligence, et c’est en communiquant avec lui sur un site de tchat que le policier va montrer une bonne force de caractère et Mr Mercedes, ses faiblesses.



Véritable bras de fer entre le bien et le mal, ce roman devient très vite addictif.



Il fera vraisemblablement partie de mon Top 10 en fin d’année !
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
Commenter  J’apprécie          760
Le bazar des mauvais rêves

Stephen est un vieil ami. J'aime en général tout ce qu'il fait a quelques rares exceptions.. et j'avoue que ce recueil de nouvelles m'a plu..sauf une : Ur !

je n'aime pas tellement quand les auteurs font de la publicité mal venue. Je trouve dommage qu'un auteur comme Stephen King "renie" les versions papiers des romans. Mais bon il est comme beaucoup et a besoin de payer des impôts.. donc passons... et puis je crois que je peux tout lui pardonner en fait.



En dehors de cela comme toujours le maître touche juste.. le frisson est présent sur certaines, l'horreur aussi, mais là ou il excelle par dessus tout c'est dans les sentiments humains : amour, souffrance, amitié,etc...

J'ai une affection toute particulière pour Batman et Robin ont un accrochage. Un fils s'occupe de son père atteind de la maladie d'Alzheimer. Comme beaucoup a l'heure d'aujourd'hui un membre de ma famille est lui aussi atteind par cette maladie. Et j'ai trouvé le King très bon dans sa façon de décrire les moments de lucidité du malade...

Je ne vais pas détailler toutes les nouvelles , elles sont bonnes voire très bonnes.

Je vais juste rajouter que pour ceux qui connaissent assez bien l'oeuvre de Stephen King c'est aussi un régal de retrouver des petites touches de ses vrais romans... la tour sombre par exemple. Il a aussi fait des clins d'oeil a pas mal de monde et j'ai été très touchée par celle faite à son fils dans mile 81 (c'est pas grand chose pourtant mais j'ai apprécié).

Et puis dans les recueils j'aime aussi beaucoup quand les auteurs prennent la plume pour donner quelques explications sur leurs textes.. et là, Stephen m'a bluffée sur certaines



Je tenais aussi a souligner la couverture de ce livre qui est juste merveilleuse...a tel point que j'envisagerais bien de m'acheter un chateau afin de pouvoir avoir une bibliothèque immense pour y ranger mes bouquins sur la face et non plus sur la tranche.. car c'est crime de lèse majesté de cacher une si belle couverture.
Commenter  J’apprécie          765
Blaze

Quand t'es bercé du mauvais coté du mur, c'est pas bon pour tes neurones, pourtant, Blaze t'étais un beau bébé, plus de 4 kilos à ta naissance et, au début de ta scolarité t'étais plutôt doué.

Mais ton papa t'as trop cogné, beaucoup trop cogné, alors maintenant, t'es un vrai colosse mais aussi un vrai crétin avec un gros trou au milieu du front.

On te comprends,Blaze, la vie t'as pas gaté, les orphelinats et les maisons de correction, on fait mieux comme précepteur. T'as eu un premier pote gringalet et souffreteux mais futé: vous étiez bien complémentaire; ton pote, il aurait eu besoin du beau decolleté d'une belle infirmière dans un bel hosto au lieu des coups de fouets d'un directeur frustré et il est mort... trop vite.

Alors, t'as continué comme t'as pu: t'as un peu cogné, t'as un peu volé, t'as fait un peu de taule puis t'as rencontré Georges. Lui, il était vraiment pas con, il en a monté des combines que t'éxécutais sans tout comprendre et vous en avez ramassez du blé. Et puis Georges a eu une superbe idée : kidnapper un bébé d'une famille de riche, c'est vrai que ç'est une chouette idéé: un bébé, il pourra pas te dénoncer aprés que t'auras pris la rançon.

Georges t'as tout explique et puis il s'est fait planté dans une partie de poker qui a mal tourné.

Enfin tu sais qu'il est mort mais tu le vois encore souvent dans ta baraque et il parle beaucoup dans ta tête ,ça t'aide pour rafler le bébé mais y'a quand même beaucoup de moment où t'es seul et tu sais plus comment faire , Blaze, et tu te retrouves vraiment dans la merde. T'es mal barré, Blaze, t'es vraiment mal barré.



Ce roman m'a été chaudement recommandé par Karine Giebel herself. A première vue , la ressemblance entre l'univers de ce roman noir mais désabusé, distancié, beaucoup plus proche de Thompson que du noir implacable et angoissant de notre romancière française n'est pas évidente. Mais la fatalité, les mauvaix choix, l'incapacité à prendre le "bon chemin" et l'ineclutabilité du destin les rapprochent.



Vraiment un très bon roman noir du "King"



Mais ce n'est que mon humble avis
Commenter  J’apprécie          764
À la dure

Je sens que je vais faire plaisir à quelqu'un, n'est-ce pas Lili Galipette ? C'est idiot mais j'ai toujours eu des préjugés sur Stephen King. Face aux billets de notre fan, je me suis dit qu'il fallait quand même que j'y jette un œil. Et, généralement, j'aime commencer par une nouvelle, genre que j'affectionne particulièrement et qui prouve souvent le talent (ou non) de l'écrivain.



Alors, oui, je dois avouer que j'ai été surprise, dans le bon sens du terme. Il est difficile ici de faire un résumé dans la mesure où le texte est très court (19 pages) mais je vous donne une idée du thème en quelques mots : Bradley Franklin, publicitaire renommé vit à New-York avec sa femme Ellen. Tout pourrait être idyllique pour lui mais le même cauchemar le réveille en sursaut tous les matins. Ce n'est pas le moment car il doit s'occuper de son épouse, tombée malade et alitée.



Ce texte est d'une puissance magistrale et d'une noirceur sans nom ! Je n'ai vu arriver les choses que deux pages avant la fin. En retraçant ainsi la journée de Bradley, Stephen King perd son lecteur dans les méandres du quotidien, du banal. Pourtant, sans que l'on s'en aperçoive, il dissémine des indices qui devraient attirer notre attention. Ce n'est qu'en lisant la fin que l'on se dit "mais oui, évidemment !"



Je suis conquise !
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
Commenter  J’apprécie          767
La ligne verte

2023 sera mon année Stephen King. Pour quelqu'un qui s'était promis de ne jamais lire cet auteur, j'en suis à mon 4ème roman, avec un 5ème commencé !



Et jamais je n'aurais imaginé lire "La ligne verte". Je connaissais à peu près le sujet mais sans plus et n'ai pas vu le film. Cet auteur, pour moi synonyme d'horreur, ne m'attirait pas.



Mais voilà, mes amis Babeliotes ont commencé à me ferrer avec leurs retours sur 22/11/63 notamment. J'ai alors décidé de n'en lire qu'un : Billy Summers ou 22/11/63.



C'est mon amie Anne-So (dannso) qui m'a proposé de lire "La ligne verte" pour rajouter une perle à un très beau collier littéraire et je l'en remercie. Sans cette invitation, je serais passée à côté d'un tsunami d'émotions.

Pour moi, ce sera une perle multicolore qui correspond à tous les états par lesquels je suis passée. Car ce n'est pas un livre qui laisse indifférent, on en ressort bouleversé. Si j'ai eu le doute à un moment de ne pas arriver à terminer cette lecture, j'ai finalement passé outre mon émotivité et profité pleinement de ce récit brillant et des réflexions sur la peine de mort entre autre que ce récit amène.



Alors, je vais commencer par le point négatif pour moi (pour m'en débarrasser et ne pas finir là-dessus), Stephen King insiste beaucoup et de façon répétitive sur les détails macabres, est-ce que ça ajoute quelque chose à l'histoire ? Peut-être, mais pour moi, ce serait plutôt un frein. Un frein pour continuer oui, mais une fois le livre terminé, pas de quoi regretter la lecture de ce récit poignant.



A la base écrit en 6 épisodes paraissant à 1 mois d'intervalle, à la manière de Dickens et autres feuilletonistes du 19ème siècle, l'auteur a regroupé le tout dans 1 seul volume. Chaque chapitre comporte un petit résumé du précédent bien intégré dans l'histoire, sans que cela soit gênant, même si on lit tout en 2 ou 3 jours.



Le narrateur, Paul Edgecombe se confond avec Stephen King pour nous raconter cette histoire depuis la maison de retraite où il passe ses vieux jours.



Gardien-chef dans une prison, Cold Mountain dans l'Etat de Louisiane, dans le bloc E (réservé aux condamnés à mort) en 1932, Paul, entouré de ses collègues, accueille le présumé coupable d'un double meurtre horrible John Caffey (vous l'avez lu dans presque toutes les critiques, "comme la boisson mais ça s'écrit pas pareil").

John Caffey, un colosse noir, aux yeux absents qui pleurent tout le temps, qui ne parle pas beaucoup a été vite jugé et condamné après avoir été retrouvé dans une situation certes équivoque mais qui n'a pas fait l'objet d'une enquête ni d'un procès équitables. Je ne vous en dirai pas trop, juste que John révèle un don exceptionnel qui ajoutera encore à notre attachement pour lui.



Dans ce bloc renfermant le couloir de la mort, on va découvrir différents personnages, détenus et gardiens que l'on va soit adorer soit détester, d'un côté comme de l'autre.



C'est un roman profondément humain que nous présente Stephen King. L'auteur fait une analyse psychologique des protagonistes très poussée. Les comportements humains sont disséqués avec une grande finesse et une grande justesse.

Analyses qui ajoutées aux talents de conteur de l'auteur font un livre extrêmement touchant.



Je disais au début que l'on passait par toutes les émotions.

On ressent de la colère, de la révolte face au racisme, à la bêtise, à la méchanceté, de la peur de ce qui va se passer, de la surprise notamment avec l'arrivée d'un petit être extrêmement attachant, un peu de joie, du dégoût, beaucoup de tristesse et un énorme sentiment d'injustice. De l'amour et de l'amitié aussi, du début à la fin.



Des êtres touchants malgré les crimes commis pour certains, d'autres ignobles alors qu'ils sont censés aider, l'auteur affiche ici la complexité des êtres humains. On note beaucoup d'empathie de la part des gardiens (pas tous) qui ne sont pas là pour juger mais pour effectuer un travail qui les rebute parfois. La peur de se retrouver au chômage pendant la grande Dépression des années 1930 les empêche de tout laisser tomber mais on le verra, jusqu'à un certain point...



Le thème principal est bien sûr la peine de mort mais aussi le racisme, la religion est évoquée, le bien et le mal... Un parallèle est aussi subtilement fait entre les maisons de retraite et la prison à laquelle elles peuvent parfois ressembler quand on y séjourne.



Ce récit intelligent, qui mène à la réflexion, empreint d'humanité, extrêmement touchant, ne laissera personne indifférent.



Et j'allais oublier, j'ai parfois eu une pensée pour "Des fleurs pour Algernon" !



Encore un grand merci Anne-So pour m'avoir intégrée dans ce joli collier et m'avoir proposé la lecture de ce livre que tu as aussi beaucoup aimé :)
Commenter  J’apprécie          75111
La ligne verte

Deux heures trente de retard sur mon vol, c'était le mercredi 14 décembre, et je n'ai même pas vu le temps passer. Et ce n'était pas à cause de la ½ finale de la France, diffusée en salle d'embarquement. Il faut dire que ma vision était un peu troublée par moments, besoin d'essuyer quelques larmes. Grace à mes babelpotes, je me suis enfin lancée dans la lecture de « La ligne verte ».



Je n'ai jamais vu le film, et j'ai évité soigneusement le résumé et les critiques donnant trop de détails sur l'histoire, et même si je connaissais le thème, je partais sans trop savoir à quoi m'attendre, craignant même un peu ce qui se cachait derrière cette étiquette fantastique.

Cette crainte était complètement injustifiée, j'ai complètement occulté cet aspect. Tout m'a semblé plausible, tellement le récit m'a captivée. le récit et surtout tous les personnages.



La ligne verte, ce bout de lino sur le couloir du bloc E, couloir menant à la salle où trône « la veuve Courant »

« Un lino d'un vert pisseux recouvrait le sol du large couloir traversant le bloc E, et ce qu'on appelait dans les autres prisons la dernière ligne était chez nous, à Cold Mountain, surnommé la ligne verte »

C'est là que cohabitent gardiens et prisonniers, dans une atmosphère finalement assez routinière, jusqu'à l'automne de l'année 1932. Automne qui voit se côtoyer trois condamnés, dont John Caffey « comme la boisson, mais ça s'écrit pas pareil », automne qui va bouleverser la vie de tous les hommes présents dans ce couloir, qu'ils soient gardiens ou condamnés, sans oublier un autre personnage non moins important, même s'il prend très peu de place.



Ce roman a au départ été publié sous forme de feuilleton, structure que l'on retrouve sous forme d'épisodes dans le roman. L'auteur a brillamment relevé le défi, de cette forme tombée un peu en désuétude. Il a choisi de faire raconter l'histoire par le gardien-chef de l'époque, aujourd'hui retraité et pensionnaire d'une maison pour vieux.

Cet ancien gardien veut révéler avant de mourir ce qui s'est réellement passé, et chacun des épisodes s'ouvre sur quelques lignes le mettant en scène dans cette maison, ce qui lui permet de resituer le contexte de l'épisode précédent. Et ajoutant aussi quelques éléments étranges vécus dans cette maison, à l'époque actuelle, éléments qui renvoient bizarrement à l'époque ancienne.



Tous les personnages sont très vite présents dans l'histoire, ils arrivent dès les premiers chapitres, et l'on pressent très vite ceux que l'on va aimer, et ceux que l'on va détester, n'est-ce pas Doriane 😉. Et pourtant il nous reste tant à découvrir sur chacun d'entre eux. L'auteur va petit à petit dessiner les caractères, par petites touches, nous les rendant tellement attachants, même ceux que l'on va adorer détester.

Je n'en dirais pas beaucoup plus sur l'histoire, ayant beaucoup apprécié pour ma part de ne presque rien en savoir avant ma lecture. Sachez que ce sera l'occasion pour l'auteur de dénonce le racisme, l'injustice, mais aussi de célébrer l'humanité de celui qui a procédé à plus de cinquante exécutions -capitales, le gardien-chef. Un livre où l'émotion est présente à toutes les pages. Un livre qui me donne furieusement envie de voir le film, en ayant cependant un peu peur d'être déçue tellement ce livre m'a passionnée, bouleversée.



Merci pour cette lecture à Doriane (Yaena), Sylvie (Sylviedoc) , et Eric (Casusbelli), entre autres, qui m'ont donné envie de lire ce livre et Jean-Michel (michemuche) et Marie-Caroline (mcd30) partenaires de cette lecture commune.

Commenter  J’apprécie          7532




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Stephen King Voir plus

Quiz Voir plus

Le quiz Stephen King !

Quel est le premier livre de King a avoir été publié ?

Shining
Dead Zone
Carrie
Le dôme

10 questions
1732 lecteurs ont répondu
Thème : Stephen KingCréer un quiz sur cet auteur

{* *}