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EAN : 9782073044471
Gallimard (18/04/2024)
3.7/5   62 notes
Résumé :
Septembre 1941. Aux États-Unis, le mouvement isolationniste et antisémite America First gagne du terrain et le président Roosevelt n’arrive pas à faire basculer son pays dans la guerre.
À Hollywood, on prépare la contre-attaque avec un film engagé en faveur de l’intervention, mais sa vedette, la star Lala, est victime d’un chantage qui pourrait tout compromettre.
Vicky Mallone, détective privée, légèrement portée sur les cocktails et les femmes, va vo... >Voir plus
Que lire après Hollywood s'en va en guerreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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Septembre 1941, quelques mois avant Pearl Harbor, quelques mois d'intenses activités politiques qui opposent deux camps autour de la question de l'entrée en guerre des Etats-Unis : celui des isolationnistes du groupe de pression America fisrt noyauté par un courant antisémite et germanophile ; celui des partisans d'une intervention aux côtés des Britanniques. Pour faire basculer l'opinion publique, le gouvernement Roosevelt décide de mobiliser Hollywood, chargé de réaliser un film de propagande antinazi avec la star Lala comme étendard. Mais voilà qu'on a volé à cette dernière des photographies compromettantes qui pourraient discréditer le film et donc son message si elles sont diffusées. Elle embauche une détective privée, Vicky Mallone, pour les retrouver.

Les enjeux semblent très simples au départ, mais évidemment l'enquête sera beaucoup plus complexe que prévue, avec toute une série de rebondissements, de faux-semblants et de coups de théâtre ... « Une enquête, c'est une anthologie du mensonge » assène Vicky ... phrase percutante que l'intrigue prend totalement à son compte.

Olivier Barde-Capuçon maitrise les codes et clichés du polar hard boiled, rendant hommage de façon évidente aux romans de Dashiell Hammett et Raymond Chandler. On sent son plaisir à manier des personnages savoureux comme la vamp actrice Lala, ou la piquante détective privée ( la narratrice ) grande consommatrice de cocktails, de femmes et de belles bagnoles, ou encore Errol Flynn, le Errol Flynn qui vient prêter main forte à Vicky ( sans doute le personnage le plus drôle ).

On sent également à quel point il maitrise l'histoire du Hollywood des années 30 à 40, époque du Code Hays ( la « ceinture de chasteté de Hollywwod » qui censure les scènes sexuellement trop explicites, sous l'influence des puissantes ligues de vertu puritanistes ) qu'il reconstitue très précisément à coups de détails et d'anecdotes truculentes. C'est bourré de références historiques et cinématographiques qui peuvent faire écho, parfois, au Babylon de Damien Chazelle.

J'ai pris du plaisir à lire ce polar très divertissant mais je ne l'ai trouvé que divertissant. Sans doute parce que tout l'arrière plan historique est amené de façon trop didactique, avec de gros blocs de paragraphes informatifs qui s'insèrent lourdement et trop fréquemment dans la trame polar. En avançant dans l'enquête, je ne pouvais m'empêche de penser à ce qu'en aurait fait James Ellroy. Il m'a manqué du vénéneux, de l'irrespirable pour être totalement embarquée. L'hommage au mythe hollywoodien et au roman noir américain est trop sage à mon goût.
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Cinéphiles, amoureux des films en noir et blanc : ce roman est fait pour vous !

Direction Hollywood, qui doit son nom " Bois de houx" à une certaine Mme Wilcox , qui en 1886, baptisa ainsi le ranch californien de son mari, sans se douter que ...
On est en 1941 et le président Roosevelt a du mal à faire fléchir l'opinion en faveur d'une intervention en Europe. Contre lui l'America First ( mouvement antisémite et isolationniste) , mais pour lui, l'incroyable force de frappe que constitue le cinéma qui par le biais du divertissement pourrait bien faire basculer l'opinion. Et pour cela il faut tourner des films qui vont dans son sens. C'est ce qu'il se passe avec le dernier film de la star Lala , en tournage, mais cette dernière , victime d'un chantage pourrait tout gâcher. Elle va faire appel à Vicky Malone ...

Et c'est là que l'auteur a eu un coup de génie ! Créer UNE detective privée femme, homosexuelle, divorcée et mère d'un petit garçon qu'elle ne peut élever et qui ne la connait pas à cause de son orientation sexuelle. On est en 1941 et les lois sont alors différentes. Si les moeurs sont, à Hollywood, en apparence libres, il vaut mieux se cacher pour "commettre le péché".
Ce choix d'héroïne permet à l'auteur de coller à l'époque bien macho, en en respectant les codes policiers : "belle pépée et gros flingues" .
Vicky Malone (quel nom !) est aidée par un homme de l'ombre dont on ne sait trop dans quel service du gouvernement il travaille , Arkel, et aussi par un des grands noms du cinéma, Errol Flynn ,porté aussi bien sur l'alcool que sur les femmes.
C'est savoureux, on y croise des noms connus, on visualise le tout en noir et blanc, tellement on est immergé dans LA. Il y a un hommage réussi aux grands noms Chandler, Humphrey Bogart , mais aussi au film Fedora...
Le seul petit défaut provient du style de Barde-Capuçon qui voulant bien faire , parséme son roman d'anecdotes véridiques sur Hollywood et donne parfois l'impression d'en faire trop, de recopier Wikipédia. Ça instruit mais ça ralentit l'action, point trop n'en faut... Comme j'ai été cinéphile dans ma jeunesse, ça m'a plus fait sourire qu'autre chose et je buvais ses informations comme du petit lait, comme une révision de mes souvenirs, comme un retour sur une période qui n'est plus . Hollywood a bien changé, ça vaut le coup parfois de revenir aux fondamentaux , à la base , à ceux à qui on doit tout.

Un bel hommage, une chouette balade et un chouette personnage qui dépote. Mon petit doigt me dit que cette Vicky Malone reviendra dans un autre tome...
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Avant de devenir le lecteur que je suis, j'avais une passion : le cinéma.
Et particulièrement celui de l'âge d'or d'Hollywood et ses stars.
Du cinéma muet, aux années 60.
Qu'est-ce que j'en ai passé des nuits devant le cinéma de minuit, à l'inoubliable générique, embarqué par la présentation de Patrick Brion et sa voix si particulière.
C'est là que j'ai découvert mes premiers polars, en noir et blanc.
Ah ! Bogart... l'incarnation même du détective privé.
Aujourd'hui, les livres ont remplacé les écrans, je ne saurais vraiment dire pourquoi.
Mais je prends un énorme plaisir lorsque je tombe sur un roman comme ce Hollywood s'en va en guerre, que je viens de terminer.
Olivier Barde-Cabuçon, que j'ai connu avec ses romans policiers historiques, m'a ramené dans une Amérique et un genre qui me fascinaient.
Hollywood et ses plateaux de tournage et surtout, ses histoires de détectives privés, qui me régalaient à l'époque.
Ici, pas de chapeau, ni de gabardine.
Puisque le privé est une femme. (Original, d'ailleurs, pour un homme de se glisser dans la peau de cette séductrice déterminée).
Attention ! on y perd pas au change.
Elle garde le charme de ses pendants masculins, qui ont fait le succès des plus illustres auteurs du genre.
Franchement, quel plaisir !
Tout y est.
Y compris dans le rythme.
On reprochera au romancier d'avoir utilisé tous les clichés du polar ?
Moi, je dis tant mieux.
Et j'ai su, dès les premières pages, que ce roman allait me plaire.
Deux mots du scénario ?
Une star embauche une détective privée pour retrouver des photos qu'on lui a volées.
Chantage ?
De l'argent ?
Ou alors, c'est ce film, qu'elle doit tourner, qui dérange ?
En 1941, dans une Amérique partagée entre ceux qui veulent rentrer dans le conflit qui fait rage en Europe, et ceux qui militent, au contraire, pour ne pas s'en mêler (pas loin, pour certains, de partager les idées du dictateur allemand), il y a des sujets qui dérangent.
Vicky Mallone, (avouez que ça claque comme nom de privé), va risquer sa vie pour résoudre une enquête qui s'avèrera beaucoup plus complexe que prévu.
Ses investigations vont l'amener à croiser quelques stars de l'époque, pour notre plus grand bonheur.
Un polar à l'ancienne, maîtrisé et envoûtant, qui ne pourra que ravir les amateurs de films ou  romans noirs.
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Preuve qu'Hollywood et le cinéma peuvent interférer politiquement et planétairement.

D'emblée quelques succulentes phrases des grands hommes, soit celle d'Humphrey Bogart :
« Je n'aurais jamais dû passer du Scotch au Martini »
Ou celle de Roosevelt en juin 1941 :
« Depuis longtemps, notre pays vit replié sur ses frontières. L'Europe n'existe plus, la France est un souvenir éternel. Combien de temps l'Angleterre va-t-elle encore résister ?… ».
Et d'emblée aussi, on se dit qu'on pourrait tout aussi bien être en 2022/23.
Dès les premières pages on entre dans ce jeu de positionnement des uns et des autres quant à des prises de positions capitales dans une entrée en guerre ou pas. L'auteur nous immerge dans l'ambiance de l'époque par la présentation des patrons des grands studios de cinéma, par ce monde de la production qui gravite collé serré avec toute cette gigantesque industrie.

Olivier Barde-Cabuçon a cette écriture que j'apprécie pour un polar, celle des phrases courtes, justes mais pas « primaires » non plus. Il publie depuis une bonne dizaine d'années. Pour ma part je viens seulement de découvrir ce lyonnais passionné de littérature, de théâtre et d'histoire. Je ne me rappelle pas non plus de cette série se déroulant sous le règne de Louis XV et pour laquelle il a été primé.
Son écriture est agréable, il traite parfaitement son sujet, le met dans le contexte de l'époque en nous rappelant l'Histoire de l'Amérique du moment, à savoir été/automne 1941.
On avance facilement même si on n'est pas férue de cinéma noir et blanc, même si on ne se rappelle plus précisément de qui est la plus grosse industrie, de qui se fait le plus d'argent ou de qui tire le plus les ficelles. L'auteur replace ingénieusement les faits réels aux côtés de l'enquête.
Nous apprenons plein de détails de fonctionnement de cette machine à propagande qu'est le cinéma : comment sont embauchés les acteurs à cette époque, comment on se les prête ou partage, comment tout cela interagit sur l'histoire. On croise l'esclavagismes du Sud, l'histoire des autochtones parqués dans les réserves, le post krach de 1929, tous ceux qui ont migré vers les States à ce moment-là, le pétrole qui coule à flots, les manigances de ce cher Roosevelt, le mouvement antisémite América First et ainsi de suite.
Les personnages sont certes des classiques du genre mais bien traités tels que la star Lala victime d'un chantage ou le détective Vicky Mallone porté sur les femmes et les cocktails.

Très bon moment de divertissement.
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Vous aimez le cinéma, les films de gangsters en noir et blanc, Hollywood et ses stars années 40, les manipulations auxquelles donnent lieu les actions des services dits secrets… ? Il y a tout cela dans ce roman d'Olivier Barde-Cabuçon.

Septembre 1941. Une détective privée, Vicky Mallone, qui n'a pas froid aux yeux et qui partage sa couche avec quelques aventures d'un soir du même sexe, est engagée par une des grandes stars de l'époque, Lala, qui ferait l'objet d'un chantage. Situation plutôt gênante, car l'actrice vient d'accepter de tourner dans le premier film hollywoodien attaquant frontalement la réalité du régime nazi. Exit le Dictateur de Chaplin, cette fois une production indépendante va montrer comment le nazisme et ses soutiens entretiennent sur le sol américain des relais d'influence, à commencer par America First, le mouvement qui s'est choisi l'aviateur Charles Lindberg comme leader. Ces groupes, à l'instar d'une bonne partie de l'opinion, veulent que les USA ne s'engagent pas dans la guerre en Europe, qui, selon eux, ne les concerne pas.

De plateau de cinéma en soirées mondaines, de villas de star en hôtels miteux, Vicky Mallone va découvrir des réalités plus complexes qu'il n'y paraît et les secrets inavouables de certains décideurs d'Hollywood.

Si le contexte a tout pour plaire au cinéphile, la forme peut à la longue être un peu pesante. le récit met le lecteur dans la tête de Vicky, qui a l'art de provoquer et de se fourrer dans les pires situations. Barde-Cabuçon use et abuse du deuxième degré ; tout est prétexte à bons mots ou à exagérations peu crédibles. Cet excès empêche de se sentir vraiment lié aux personnages principaux.

Dès les premières pages, c'est un autre roman situé une dizaine d'années plus tard, qui m'est venu à l'esprit : l'excellent Avant les diamants de Dominique Maison. Et la comparaison n'est pas à l'avantage de Barde-Cabuçon, dont le livre est moins digeste et moins prenant que celui de Dominique Maison.
Reste cependant un divertissement autour de l'usine à rêve qu'était Hollywood à la grande époque, et ça, ça ne se refuse pas.
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critiques presse (2)
LeJournaldeQuebec
17 juillet 2023
Un polar plein de rebondissements qui plaira sûrement aux amateurs de vieux films !
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeSoir
27 mars 2023
Avec ce polar malin bourré de références historiques et cinématographiques, Olivier Barde-Cabuçon nous entraîne dans une enquête entre stars et nazis.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Il y a plus d'étoiles à Hollywood que dans le ciel.
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A trente-deux ans, Flynn l'intrépide faisait plus vieux que dans ses films. L'alcool et une vie trop débridée, même pour Hollywood. Pilier de bar et grand amateur de femmes, il disait très sincérement qu'il rentrait toujours dans un bordel avec le même intérêt qu'au Bristish Museum ou au Metropolitan Opera. A jeun, il était terrible, mais saoul, il devenait carrément intenable
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Il est là, le mirage. La nuit, les cinémas et les studios ruissélent de lumières. Et si on tourne en voiture à Beverly Hills, on voit aussi, brillamment éclairées, les belles maisons des stars dans les collines.Tout ça est sous nos yeux alors on croit que c'est à notre portée. (...)
On s'acharne d'audition en audition, de lit en lit, de promesse en promesse. Au bout d'un moment, on s'aperçoit que Hollywood se trouve au centre d'un cercle et que l'on ne fait que tourner autour.
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Hattie McDaniel, la première femme noire à avoir remporté un Oscar pour son rôle de Mamma dans Autant en emporte le vent, n'avait même pas été invitée à la première du film ! Et à la cérémonie des Oscars, elle patientait dans le coin réservé aux Noirs.
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Notre vie de star est tellement superficielle qu'à un moment donné, nous avons besoin de retrouver une certaine stabilité. Nous essayons alors de fonder une famiille comme les gens normaux, mais généralement ça ne marche pas. Nous ne serons plus jamais des gens comme les autres.
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Videos de Olivier Barde-Cabuçon (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Olivier Barde-Cabuçon
Lyon, 1760. de retour du Caire et entouré de sa compagne égyptienne, l'envoûtante Yasmina, et de son père, le fameux moine hérétique, le chevalier de Volnay se retrouve confronté à une série de morts mystérieuses. Chaque victime a été immolée par les flammes… Olivier Barde-Cabuçon nous en parle !
le nouveau roman d'Olivier Barde-Cabuçon est en librairie ! https://www.actes-sud.fr/les-sept-vies-du-moine #actesnoirs #polar
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