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Cycle Mèmed tome 1 sur 4

Güzin Dino (Autre)
EAN : 9782070371174
576 pages
Gallimard (05/06/1979)
4.13/5   111 notes
Résumé :
Abdi, l'agha d'un petit village niché sur un plateau des contreforts du Taurus, en Turquie, n'a d'autre politique que l'oppression et l'asservissement.

Affamant ses gens, brimant ceux qui tentent de s'élever contre son pouvoir dictatorial, il choisit comme bouc émissaire le jeune Mèmed, dit le mince, qui tente par tous les moyens de résister.

Apprenant qu'Abdi souhaite marier son neveu à celle qu'il aime depuis toujours, Hatché, Mèmed... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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En lisant Mèmed le Mince, j'avais d'abord l'impression de lire un feuilleton, comme jadis on les écrivait. On y suit les aventures de ce jeune homme, dans le sud de l'Anatolie, au début du XXe siècle. Mèmed, sa mère, tous les habitants du village de Demirgenoluk vivent sous le joug, sous l'oppression du bey Abdi Agha. Cet homme sans scrupule qui accable ses gens. Tout le monde le craint et le déteste, même sa propre famille… Un seul lui résiste, c'est le jeune Mèmed, affamé et chétif. En s'enfuyant, il se mérite la colère du bey (après tout, cet enfant a créé un terrible précédent, les paysans pourraient croire qu'ils peuvent s'en aller et délaissr leurs obligations) qui le retrouve et le ramène de force dans son village, s'acharnant sur lui pour des années et des années. Alors qu'il approche de l'âge adulte, il tombe amoureux de Hatçe, et c'est réciproque, mais la demoiselle est promise à un neveu du bey. Ils tentent de s'enfuir mais en vain. Mèmed n'a d'autre choix que de se faire maquisard et devenir le « Robin des bois » turc, la terreur des chefs de clans locaux.

Vers le milieu du roman, je me demandais bien où Yachar Kemal voulait m'amener. Mèmed fait les mille et un coup dans les montagnes mais sans s'en prendre directement au bey, Hatçe est envoyée en prison et devient amie avec la mère Iraz (on a droit à son histoire à elle aussi), Abdi Agha craint les représailles des brigands et s'allie avec un autre chef de clan de la région, Ali Safa. Ensemble, ils peuvent compter sur l'aide d'autres brigands à leur solde comme Ali le Boiteux et même certains officiels comme Recep le Sergent. On a l'impression que l'histoire part dans toutes les directions, qu'il ne s'agit que d'un mélange d'aventures pittoresques, rocambolesques et un peu exotiques. Cependant, contre toutes attentes, ces multiples intrigues finissent par converger dans une finale majestueuse et surprenante. C'est du grand art.

Ainsi, qualifier de roman-feuilleton Mèmed le Mince serait faire injustice à l'oeuvre de Yachar Kemal. Oui, le roman est essentiellement basé sur les actions de son héros populaire et, au début, les autres personnages semblaient caricaturaux et leurs actions et dialogues, répétitifs. Mais il y a beaucoup plus. D'abord, ces personnages si typés, ces simples et naïfs paysans ou éleveurs, attachés à leur terre natale, se révèlent un peu plus complexes au fur et à mesure que la lecture avance. Ensuite, les descriptions précises et évocatrices des lieux n'ont pas leur pareil. L'auteur fait littéralement surgir l'Anatolie sous nos yeux. Les mont Taurus, ses rivières qui se jettent dans la Méditerranée, le maquis, les plaines arides et sèche, mais tout de même cultivées avec effort, les arbres qui portent figues et autres fruits, ses monts rocailleux où vont paître les moutons. C'est tellement enchanteur. Kemal réussit un bel exploit : utiliser une plume à la fois jolie, précise et simple, sans prétention, à notre plus grande joie. C'est effectivement très terre-à-terre car, après tout, pas besoin des grands mots compliqués pour dépeindre le mode de vie rural des habitants des hauts plateaux anatoliens.
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C'est un roman qui n'a pas été écrit pour être lu, mais pour être raconté à celles et ceux nombreux illettrés, le soir à la veillée sous la tente des nomades, le jour attablé devant un thé, un café ou sous un arbre après le dur travail aux champs, pour les sédentaires. Publié comme un feuilleton avant sa sortie en 1955, essaimé oralement ou par le vent depuis les monts Taurus à travers les plateaux anatoliens et les plaines de l'ancienne Cilicie ; il souffle un air de liberté à travers toute la Turquie et s'infiltre comme un bandit bien au-delà.


"Ismaîl le Grand commençait :
- Il y a cinquante ou soixante ans (maintenant cent, mais chuuut je ne devrais pas interrompre) ...
Il commençait, et ne s'arrêtait plus. Il parlait avec ferveur, comme on chante un chant d'amour :
- La plaine de Tchoukour-Ova n'était que marais et fourrés. Au pied des monts, des champs pas plus larges qu'une main ..." p.368

"C'est à cette époque, quand les bandits, dans les montagnes,s'entretuaient pour l'intérêt des aghas, et que les paysans de Tchoukour-Ova gémissaient impuissants, sur leurs terres usurpées, que Mémed le Mince avait pris le maquis." p.374


Mémed le Mince, figure de la résistance civique aussi légendaire que Robin des Bois en Angleterre ou Zorro en Californie, ici en lieu et place du sergent Garcia nous avons le sergent Assim, dépassé lui aussi par les événements ... Ah c'est qu'ils nous manquent, en un temps où la pensée unique accroît sans cesse sa dictature totalitaire sur les esprits. Ce qu'ils nous manquent ces héros capables de courageusement s'élever contre un injuste système.

Que ne l'ai-je lu à l'âge tendre, le coeur alors l'emportant ? J'en aurais rêvé, je me serais pris pour Djabbar son plus loyal compagnon et peut-être pour un temps serais-je resté sous la fabuleuse tente de Kérimoglou, l'agha des Yeuruks ? Devenir nomade, apprendre à manger proprement avec les mains et surtout découvrir l'hospitalité, hum ...


Qui pour remplacer Yachar Kemal membre de l'Académie universelle de la culture, rassemblant les écrivains les plus connus du monde entier, comme Umberto Eco, Gabriel Garcia Marquez, Ismaïl Kadaré et Élie Wiesel, multiplement proposé au Nobel de la littérature, qui donc pour lever aujourd'hui la plume en faveur des droits des Kurdes et des Arméniens ?


Lisez-le sa richesse est infinie. Il y a des caractères, des caractères et des paroles, des faiblesses et des bassesses, des remords, des actes de bravoures et de rachat, de la grandeur comme j'en ai côtoyé dans ma vie. Et, il y a le voyage dans cette Turquie proche de Chypre.
Lisez-le, pour le plaisir de raconter.
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La première fiction reconnue du célèbre aède turco-kurde Yachar Kemal (né en 1923 au village d'Hemite, près d'Osmaniye en Cilicie) est une perle du "roman d'aventure"... Parue en Turquie en 1955, c'est une aventure sans espoir — ce qu'est probablement (mais provisoirement) tout révolte face aux "Puissants" du moment...

Pour exemple, cette "scène des premières amours" de Mèmed dit "le Mince" avec sa belle, prénommée Hatché : la scène se déroule sous les rougeoiements d'un feu de brindilles allumé dans la grotte où les deux amants ont dû se refugier, trempés par la pluie. Une scène à la fois dialoguée et sensorielle qui restera — dans la longue histoire de "notre" Littérature mondiale — une merveille de pudeur et de lyrisme.

Kemal est le digne héritier des "achik" (ou "amoureux") — bardes et aèdes itinérants — de son pays : l'Anatolie... L'épopée y est au quotidien. Les gens vibrent aux exploits du proscrit, comme ils s'assemblaient naguère autour de la voix et de la lyre d'un certain Homère...

Il s'agit d'un "roman conté" inaugurant un futur quadryptique consacré à la vie précaire, la mort prématurée (inévitable) et la légende d'un "bandit d'honneur" (ce bientôt fameux "Ince Memed") dont l'ombre hantera désormais les Monts du Taurus et cette "plaine creuse" — si fertile en périls de tous ordres — qu'est la (désormais mythique) "Tchoukourova" du talentueux Yachar Kemal (en turc : "Yaşar Kemal", et de son vrai nom : "Kemal Sadık Gökçeli").

Par "La Légende des mille Taureaux" ("Binboğalar Efsanesi", 1971 ; traduit en français en 1979 sous la plume exceptionnellement lyrique de Münevver Andaç), Kemal nous confirmera son solide "tempérament" romantique...

Magnifiquement traduit en français par sa compatriote Güzin Dino dès 1975.

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P.-S. : La saga romanesque des « Mèmed » comprend :

- "Mèmed le Mince" ("İnce Memed", 1955, trad. française : 1975)
- "Mèmed le Faucon" ("İnce Memed II", 1969, trad. française : 1976)
- "Le retour de Mèmed le Mince" ("İnce Memed III", 1984, trad. française :1986)
- "Le dernier combat de Mèmed le Mince" ("İnce Memed IV", 1987, trad. française : 1989)

Ces quatre titres ont été repris en 2011 par l'éditeur Gallimard sous le titre "La saga de Mèmed le Mince" dans sa (magnifique) collection "Quarto" [ouvrage de 1.652 pages comprenant 33 illustrations, traduit du turc par Münevver Andaç et Güzin Dino, précédé d' "Entretiens avec Alain Bosquet" (extraits). La traduction de "Mèmed le Mince" a été relue par Sibel Berk].
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Lien : http://fleuvlitterature.cana..
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Abdi, l'agha d'un petit village niché sur un plateau des contreforts du Taurus, en Turquie, n'a d'autre politique que l'oppression et l'asservissement. Affamant ses gens, brimant ceux qui tentent de s'élever contre son pouvoir dictatorial, il choisit comme bouc émissaire le jeune Mèmed, dit le mince, qui tente par tous les moyens de résister. Apprenant qu'Abdi souhaite marier son neveu à celle qu'il aime depuis toujours, Hatché, Mèmed le Mince décide de fuir le village avec sa bien-aimée. Mais l'agha, humilié, se lance à la poursuite du couple….. A la fin, Abdi Agha est tué par Memed
Le style de Kemal allie une grande finesse et un vocabulaire très simple, très terre-à-terre, qui sent bon le terroir. le livre s'ouvre sur une sorte de travelling qui va de la côte turque pour monter vers les plateaux, jusqu'à ce paysage désolé des champs de chardon. L'auteur connaît très bien les paysages qu'il décrit, leur apparence au cours de la journée, du mois, de l'année.La culture orale est aussi à l'honneur : chansons, allusion à certains poètes
On sent la volonté d'être fidèle au parler paysan. Les phrases des dialogues sont courtes, mais s'enchaînent comme des litanies. Ces fichus paysans sont d'ailleurs assez retords et matois, ou parfois au contraire déconcertants de simplicité, voire de naïveté.
Enfin, ce roman d'apprentissage fonctionne comme une épopée. Notre héros est paré de toutes les qualités, il est aimé des villageois (même s'ils disent le contraire pour ne pas se faire tabasser). Parfois, un ami le sauve d'une situation désespérée. Souvent, d'ailleurs, un personnage dit quelque chose et le groupe va le répéter, un peu comme un choeur antique. Il y a le souffle d'une épopée dans les scènes de combat, qui sans cela serait répétitive. On est donc dans l'archétype, celui du bandit au grand coeur, du justicier qui va se venger du tort que lui a fait un gros salaud lâche.
"Memed le mince" est à la fois un chouette roman de terroir et une épopée sur un bandit au grand coeur : laissez-vous tenter, même s‘il fait 550 pages.
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Il y a deux semaines Yachar Kemal est décédé. Auteur parmi les plus connus de la littérature turque en France, parmi les premiers traduits, ce grand aède de la plaine de l'ancienne Cilicie, chantre des épopées de la féodalité rurale turco-kurde a désormais acquis la reconnaissance de la position qui lui appartient : non d'emblème d'une littérature ou pis d'un pays tout entier, non d'un nobélisable manqué, mais celle d'un classique.

Dans cet esprit et en modeste hommage, je me suis attelé à la lecture de ce premier roman et premier volet de la tétralogie de Mèmed-le-Mince.
Ce personnage, vu sous l'angle épique, il est difficile de le considérer autrement que comme le héros archétypal équivalent de Robin des Bois dans le milieu latifundiaire de cette région anatolienne. Son histoire, tout en laissant le lecteur haletant, ne me semble pourtant pas aussi passionnante que le style, la langue, les dialogues, les descriptions. L'usage des répétitions mériterait à lui seul une étude particulière.

A noter aussi que ce roman a été traduit en français en 1961 (parution en 1955), à une époque donc où les traduct(eurs)-trices du turc n'étaient pas de langue maternelle française mais appartenaient à cette intelligentsia turque émigrée à Paris il y a longtemps. En particulier, alors que Münevver Andaç (compagne de Nâzim Hikmet, décédée en 1998) traduira ensuite pour Gallimard la quasi totalité des romans de Kemal - et certains de Pamuk, ce premier roman a été traduit par Güzin Dino (1910-2013), illustre philologue assistante de Erich Auerbach et épouse du peintre Abidin Dino, qu'elle suivit à Paris dès 1954. Ils étaient aussi amis de l'auteur. Cette traduction par une philologue émérite, si elle possède des côtés désuets, ne cesse de nous surprendre et devrait peut-être nous inspirer ; la magie de cette langue si envoûtante lui en est sans nul doute immensément redevable.

[Critique rédigée le 15/03/2015]
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critiques presse (1)
Lexpress
20 juillet 2011
De ravines en sentiers escarpés, d'escarmouches en guet-apens, la saga de Kemal est aussi un merveilleux ballet tellurique où caracolent gazelles rousses et chevaux sauvages, tandis que la populace affamée écoute les divines palabres d'Abdik le Mille-pattes en attendant le retour de Mèmed
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Mèmed était dans un état d'excitation extrême. Il n'arrivait pas à dormir. Il était envahi de pensées. Les idées se ruaient dans sa tête. Il réfléchissait désormais. Le monde avait grandi dans sa tête. Il réfléchissait à la grandeur du monde. Le village de Degirmenoluk n'était plus à ses yeux qu'un tout petit point. Le tout-puissant Abdi Agha n'était plus qu'une fourmi. Au fond, c'était peut-être la première fois qu'il réfléchissait vraiment. Il réfléchissait avec amour, avec ferveur. Il réfléchissait pour la première fois, au-dessus de ses moyens. Il commençait à haïr. Il se sentait mûrir. Il prenait conscience de sa personne. «Abdi Agha est un homme, nous en sommes aussi», se dit-il en se retournant dans le lit...
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La nuit était très sombre. L'obscurité était épaisse comme un mur. L'odeur des herbes, le parfum tenace des fleurs emplissaient la tente. Le coussin sentait la menthe des montagnes. J'étais depuis deux jours l'hôte de Müslüm Bey. Depuis deux jours, je ne fermais pas l'œil. Je m'imaginais que si je m'endormais, Müslüm Bey me ferait tuer dans mon sommeil. J'étais sans cesse sur le qui-vive. Cela ne m'était jamais arrivé, je n'avais jamais ressenti une telle méfiance. Une pluie douce tombait sur la nuit. Je me suis levé. Je ne m'étais même pas déshabillé. J'ai tout abandonné là-bas, mon fusil, mes cartouches, tout ce que je possédais, mes jumelles, mon fez. Mon cheval était attaché devant la grande tente, lui aussi je l'ai abandonné et je me suis mis en route... [1955 ; traduction française : Güzin Dino, 1975]
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- Notre Mèmed, svelte comme une branche ! ...
- Notre Mèmed le Mince ! ...
- Même petit, il promettait ! ...
- Ça crevait les yeux ! ...
- Les bœufs sont à nous ! ...
- On plantera ce qu'on voudra ! ...
- Fini le métayage ! ...
- Finie la faim en plein hiver ! ...
- Fini de supplier comme un chien ! ...
- Notre Mèmed, svelte comme une branche ! ...
(p. 416)

.../...

- Pour qui il se prend ? ...
- Pour qui il se prend, Mèmed le Mince, ce montagnard ? ...
- Le fils d'Ibrahim le Miséreux !
- Pour qui il se prend, pour distribuer les champs de notre Abdi agha ?
- Regardez-moi cette taille, cette taille qu'il a !
- On dirait un gosse de sept ans !
- Morveux !
(p. 422)
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La nouvelle, de village en village, se répandit jusqu'au bourg en un instant : Mèmed le Mince avait été tué ; on descendrait son corps dès que la tempête de neige aurait cessé sur le Mont-Ali.
Les gens de Dèyirmènolouk avaient les yeux rivés sur le sommet du Mont-Ali que frappait l'ouragan. C'était la Montagne des Montagnes, la plus impressionnante de toutes, celle qui avait eu raison de Mèmed le Mince.

(Yaşar Kemal, "Ince Memed", 1955, chapitre XL, traduction française : Güzin Dino, 1975)
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- Si on sépare des amoureux, crois-tu qu'on puisse être heureux soi-même, Ali? Sache-le, celui qui détruit un nid voit son propre nid détruit!
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